La Guinée veut accélérer la cadence dans la riposte contre Ebola (SYNTHESE)
- Par Administrateur ANG
- Le 05/09/2014 à 20:16
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Le président guinéen Alpha Condé multiplie les rencontres avec les structures socioprofessionnelles du pays, pour obtenir leur adhésion à la riposte contre la maladie à virus Ebola, qui a fait 489 décès sur 749 cas notifiés, selon les dernières statistiques officielles publiées mardi.
Après une réunion d'échanges avec la société civile, les syndicats et les chefs religieux mardi, le président Condé a rencontré mercredi, à son palais de Sékhoutouréya, les opérateurs économiques, pour les inviter à leur tour à joindre les efforts contre la fièvre hémorragique.
Le président guinéen cherche ainsi à réussir la mobilisation générale des citoyens, sans laquelle il sera quasiment impossible de rompre la chaîne de contamination de cette épidémie qui touche dorénavant 9 localités guinéennes.
Les opérateurs économiques se sont montrés réceptifs à l'appel du président Condé, et ont réagi sur place à travers une contribution en numéraires et en matériels sanitaires et des détergents, a-t-on appris de source officielle.
La société civile, les syndicats et les chefs religieux ont promis pour leur part, lors de leur passage à Sékhoutouréya mardi, d'entreprendre des actions de sensibilisation sur le terrain.
Dans la foulée, Alpha Condé leur a dit de miser dans leur campagne de sensibilisation, sur la collaboration des natifs des circonscriptions où les populations sont réticentes à l'intervention des équipes médicales, notamment dans des localités du sud-est du pays.
Dans les préfectures de Macenta, N'Zérékoré et Yomou, des actions sont menées au quotidien dans le but de faire accepter à ces populations l'intervention des agents médicaux.
Dans cette partie du pays fortement touchée par la maladie, des agents de santé font l'objet de rejet, voire agression. Dimanche dernier à Gbessoba, localité située le long de la frontière ivoirienne, dans la préfecture de Beyla, les membres de l'équipe chargée d'assurer le fonctionnement d'un poste de santé, installée dans la zone, ont été battus et dépouillés de leurs biens par des populations opposées à toute intervention dans le cadre de la lutte contre le virus Ebola.
Cet incident a fait suite à une manifestation à N'Zérékoré, principale agglomération du sud de la Guinée, où des populations ont exprimé leur colère contre la présence des équipes médicales déployées dans la riposte contre Ebola. La manifestation violente a causé une cinquantaine de blessés, dont 27 agents de sécurité.
Ces événements ont de quoi préoccuper les autorités guinéennes et leurs partenaires de santé, dont l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et Médecins sans frontières (MSF), dans l'application des mesures contenues dans l'état d'urgence sanitaire, décrété par Alpha Condé il y a une dizaine de jours, face à la résurgence de la maladie.
Conscient sans doute des difficultés rencontrées sur le terrain, pour rompre la chaîne de contamination, le gouvernement guinéen vient de mettre au point un nouveau plan de riposte qui consiste à accélérer la cadence dans le combat contre Ebola.
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