LA GUINEE « NOIRE » EST ENCORE MAL PARTIE !
- Par Administrateur ANG
- Le 26/02/2010 à 09:43
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C’est toujours une déception quand un sourire n’est plus suivi de plaisir. Je constate que le bimoteur guinéen (gouvernement Doré attelé au cabinet Konaté) tarde à prendre son envol. Est-ce dû à un épais brouillard obscurcissant le ciel de Conakry ou au fantôme de Dadis qui hanterait l’esprit de l’équipage ? On dirait qu’on fait du Dadis sans Dadis comme si ce dernier pourrait revenir.
En effet, le PM Jean-Marie Doré a constitué son gouvernement, pléthorique à souhait parce qu’il se voulait représentatif des différentes composantes guinéennes. Du véritable « Jean-Malin » Doré ! On devrait laisser travailler le nouveau PM. Curieusement le Général Konaté a monté une autre équipe comprenant des « ministres d’Etat ». Comprenez-vous quelque chose, même s’il s’est officiellement débarrassé de Moussa Keïta et d’Idrissa Chérif? Avec Dadis, on avait au moins une ligne de démarcation ; aujourd’hui on se perd dans une zone grise aux contours mal définis. Est-ce que Doré obéit à Konaté qui lui-même obéit à Dadis ? Si Pivi et Tiégboro sont ministres, c’est que Dadis n’est pas totalement fini ! Toumba n’aurait donc pas stoppé Dadis mais ralenti sa course ? Quand on dit de quelqu’un qu’il est en convalescence, cela signifie que le temps joue pour lui car il récupère.
Vous vous imaginez que Dadis demeure encore l’espoir de certains ? Lui, que même la nouvelle junte de Niamey a décidé de condamner et que l’histoire n’acquittera jamais?
La malédiction de la Guinée est celle du patient qui ne guérit jamais. Je constate même que le temps mis par les Guinéens pour réaliser qu’un chef ne fait pas l’affaire va en s’amenuisant. Sékou Touré a mis quelques années avant de vraiment nous décevoir. En mettant de côté le « complot ses enseignants », on peut dire que jusqu’à la Loi Cadre du 8 novembre 1964, Sékou Touré avait réussi à bien cacher son jeu. S’il était mort avant cette date, il aurait pu prétendre au titre pompeux de « Père de l’indépendance ». Ce n’est pas minimiser son rôle que de dire que la Guinée aurait été indépendante sans lui car c’était l’air du temps après la seconde Guerre Mondiale. Conté a mis quelques mois avant de dévoiler son côté hautement affairiste. Ce prédateur et son clan ont osé démonter des rails pour les brader. Ce n’est qu’un petit aspect de cet homme taciturne mais redoutable. Dadis n’a mis que quelques semaines pour nous gratifier de sa cruauté. Son successeur Konaté a, au bout de quelques jours, montré ses limites. Après l’agréable surprise du début, on se demande maintenant ce qu’il concocte !
Les « ministres » de Konaté sont autant de barrages sur la route de Doré. Sa stratégie a cassé le mouvement social guinéen à un moment où plusieurs leaders politiques, amateurs de confort sans effort, se sont disqualifiés. Ils ne pensent qu’à l’élection présidentielle. Ne peut-on pas servir son pays à un autre poste que celui de la présidence de la république ? Comme des lucioles, on les voit la nuit mais ils ne produisent pas suffisamment de lumière pour s’éclairer eux-mêmes. Il faut à la Guinée une nouvelle classe politique.
Cependant, je persiste à croire que nous devons faire des élections rapidement, en commençant par les législatives. Je m’explique encore sur ce qui n’a rien d’obsessionnel puisque je ne suis candidat à rien et que je n’appartiens à aucun parti politique !
Depuis quelques temps on assiste à une offensive de ceux qui prétendent que notre pays n’est pas prêt pour des élections ou que celles-ci ne règleront pas les problèmes de la Guinée. C’est tout simplement époustouflant ! Mon Dieu, quand serons-nous prêts ? Tant qu’on tiendra ce genre de raisonnement, la Guinée n’avancera pas car il est impossible de remplir toutes les conditions. Le statu quo arrange bien des gens ! Par ailleurs il faut vraiment être idiot pour penser que tous les problèmes de la Guinée seront résolus après les élections ! La confusion ne passera pas. La démocratie se construit en permanence. Elle n’est jamais parfaite mais elle est toujours perfectible. Il faut que les Guinéens s’habituent à voter.
Je préfère des élections entachées d’irrégularités que pas d’élection du tout. En votant régulièrement, on passe des fraudes massives aux petites fraudes et de celles-ci à peu de fraudes. Il n’y a pas d’élections parfaites. Est-ce une raison pour ne jamais faire d’élections ? Qu’on arrête de nous bassiner avec une soi-disant impréparation permanente du pays. Il faut voter tout de suite et si ce n’est pas satisfaisant, on vote tout à l’heure ! De l’opacité, on passera progressivement à la transparence et, parallèlement à l’émergence d’une nouvelle classe politique. La démocratie n’est pas une fin en soi mais un simple moyen, le moins con des systèmes ! Une majorité peut très bien se planter et ce n’est pas parce qu’une décision est démocratique qu’elle est forcément utile à la collectivité.
Bien entendu, si je veux des élections à tout prix je ne les veux pas à n’importe quel prix ! Si le Général Konaté affirme haut et fort que l’armée respectera le verdict des urnes on ne peut que l’approuver. Mais il faut que l’armée soit neutre et ne neutralise à priori aucun candidat. La junte ne doit pas donner l’impression qu’elle a déjà « élu » son civil de président par la mise en place d’un complexe militaro électoral !
En effet, au nom de quel principe les Guinéens à l’extérieur (pas de l’extérieur car personne n’est plus guinéen qu’un autre) seraient-ils exclus des prochaines élections ? Y aurait-il de simples Guinéens, des Guinéens nantis et des « anti Guinéens », etc. ? « Monsieur CENI » a parlé mais il appartient au chef de l’Etat pour l’intérim de nous éclairer.
Pour finir, une simple question au Général Konaté sur le cas du célèbre officier Yaya Sow. C’est vrai que lors des événements de 1996, on lui avait attribué un tir contre le repère de Conté, ce qui avait provoqué la diarrhée chez des proches et la panique chez des voisins du Palais. Il avait « accepté » une punition de plusieurs années, refusant même, paraît-il, un élargissement par Conté. Certains, parmi ses compagnons d’infortune, seraient réintégrés dans l’armée. Pourrait-on savoir pourquoi Yaya Sow serait-il indésirable au camp Alfa Yaya Diallo ?
Je vous salue !
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