La Guinée devient le 19e État africain à abandonner la peine de mort
- Par Administrateur ANG
- Le 07/07/2016 à 08:21
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La Guinée a procédé en début de semaine au retrait de la peine capitale dans les dispositions du Code pénal. L'abolition n'est pas officielle, mais dans les faits elle est réelle. Annoncés depuis le mois de mai 2016, les projets de lois portant révision du Code pénal et du Code de procédure pénale guinéens ont été adoptés par le parlement lundi 4 juillet.
Avec ces textes, la Guinée effectue un bon en avant en matière de respect de la vie humaine et « passe d’un moratoire de fait à un moratoire de droit », selon le ministre de la justice Cheick Sako, auteur desdits projets. En effet, la dernière exécution en Guinée remonte à 2001 et le pays était déjà classé par Amnesty international dans la liste des États abolitionnistes de la peine de mort de facto.
Inquiétude des associations de défense des droits de l’homme
Si cette nouvelle réjouit les organisations internationales de défense des droits de l’homme, les textes adoptés suscitent malgré tout quelques inquiétudes. Amnesty international s’inquiète de certaines dispositions jugées « liberticides » contenues dans la nouvelle loi. « Certaines dispositions demeurent floues. Les forces de l’ordre pourraient s’abriter derrière la notion de légitime défense pour commettre des bavures sans être inquiétées, » s’inquiète François Patuel, chercheur pour l’ONG interrogé par Jeune Afrique.
Motif d’espoir pour l’Afrique
La Guinée porte désormais à 19 le nombre de pays africains ne pratiquant plus la peine de mort. En 2015, Amnesty notait que « l’année a été marquée par un certain nombre d’évolutions positives en matière de peine de mort en Afrique subsaharienne. » Le même rapport précisait : « le nombre de condamnations à mort prononcées a diminué fortement, passant de 909 en 2014 à 443 en 2015. » Soit une baisse de 51%. En outre, le Congo et Madagascar ont aboli la peine capitale pour tous les crimes et plusieurs autres États sont classés abolitionnistes de fait.
Rodrigue Tagnan
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