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La Guinée, de l’espoir à l’impasse

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Bientôt un an et demi après l’élection d’Alpha Condé à la tête de la Guinée, les élections législatives ont une nouvelle fois été repoussées. L’opposition a annoncé qu’elle descendrait dans la rue.
Marches, ville morte, caravanes de sensibilisation, retrait de ses représentants dans les institutions du pays… L’opposition guinéenne menée par le candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2010, Cellou Dalein Diallo, promet d’en faire voir de toutes les couleurs au régime d’Alpha Condé.

Ce dernier vient de reporter une nouvelle fois les élections législatives prévues le 8 juillet. Les élections législatives étaient censées être organisées six mois après l’élection du président.

« Problèmes techniques »

Selon un communiqué de la Présidence, Alpha Condé aurait toujours affirmé qu’il ne convoquerait le corps électoral que « lorsque seront réunies toutes les conditions pour la tenue d’une élection transparente, crédible et équitable ». Le président a évoqué le 27 avril des « problèmes techniques » pour justifier sa décision.

« Pourvu que cela ne cache pas des manœuvres destinées à permettre simplement au président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de mieux saper le processus électoral », observe un Guinéen de Bamako, alors que la campagne électorale de 2010 avait été marquée par des violences politico-ethniques.

L’opposition unie

Le Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition et l'Alliance pour la démocratie et le progrès ont annoncé le 7 mai à Conakry au cours d'un point de presse commun l'organisation de marches pacifiques jeudi. Les deux mouvements entendent afficher leur opposition aux actes que la (CENI) est en train de poser sans concertation avec la classe politique.

« Nous avons décidé d’exprimer notre ras-le-bol en reprenant les marches et autres manifestations. Nous sommes révoltés par cette mauvaise foi au plus haut niveau. A partir du jeudi, nos militants seront donc dans la rue pour que le monde entier comprenne qu’il y a quelque chose qui ne va pas en Guinée… », a déclaré Cellou Dalein Diallo à l’AFP.

« Ces manifestations et autres, c’est pour obtenir du pouvoir d’Alpha Condé un dialogue franc et sincère nous permettant de préparer et d’organiser dans la plus grande transparence les élections législatives » a souligné pour sa part Sidya Touré, autre figure de l’opposition.

Recomposer la CENI

Les meetings n’ayant pratiquement rien donné, l’opposition n’entend plus prendre les choses à la légère. «Pour un départ, on va marcher sur tout Conakry», a-t-elle annoncé.
Cellou Dalein et ses militants n’entendent pas reculer d'un iota : « Il faut que les élections législatives soient organisées dans le délai convenu et dans la transparence. Pour cela, la CENI doit être recomposée ».

Avec les récents coups d’Etat au Mali et en Guinée-Bissau, cette nouvelle agitation dans un pays qui a élu démocratiquement son président pour la première fois depuis 1958 n’est pas pour rassurer.


Par David DEMBELE - 08/05/2012

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