La gloire perdue
- Par Administrateur ANG
- Le 26/09/2007 à 23:33
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C’est évident qu’en dehors des frontières africaines, l’évocation du nom de la Guinée prête souvent à confusion à cause probablement de son homonymie avec d’autres pays, mais certainement aussi, parce que son degré de rayonnement dans le concert des nations est presque insignifiant. N’est-ce pas là, une raison suffisante de déception pour tout guinéen patriote, nostalgique d’un passé peut glorieux sur le plan interne à cause des exactions et des privations subies par le peuple guinéen en raison de la politique de la dictature qui régnait, mais encore présent dans la mémoire collective au niveau international. Les anciens se rappellent au bon souvenir des énergiques prises de position anti-coloniales et anti-impérialistes de Sékou Touré et les hauts faits d’arme des soldats guinéens dans les luttes de libération en Afrique. On se souvient aussi des guinéens qui s’illustraient dans le domaine culturel à chacune de leurs sorties pour représenter le pays à l’extérieur et défendre les couleurs nationales.Le Hafia Football Club, les Ballets Africains de Guinée, Le Bembeya Diaz National, Les Amazones de Guinée, pour ne citer que ceux-là, faisaient alors la fierté de tout un peuple, uni derrière ses héros qui avaient conscience de l’importance stratégique, des combats qu’ils menaient. La raison de leurs succès respectifs, était due essentiellement à la motivation profonde qui les animait de par le conditionnement psychologique dont ils faisaient l’objet de la part des dirigeants d’alors, qui considéraient la culture comme une arme de propagande politique au service de la cause commune.Pour tous ces hommes et femmes qui nous ont honoré, une seule chose était essentielle : ils étaient guinéens et fiers de l’être et à ce titre, ils se sont battus corps et âme dans chacune de leurs missions et la Guinée était en cela, honorablement qualifiée d’ambassadrice de la culture africaine. On s’étonne de voir que malgré les difficultés du moment, les ballets africains continuent toujours à rafler la mise à ses participations aux différents festivals, alors que le football guinéen a complètement perdu ses lettres de noblesse, pendant que les amazones de Guinée sont tombées dans les oubliettes. Le football, discipline sportive avec ses exigences physiques, connaît sa traversée du désert pour la raison toute simple que les anciens du Hafia et toute cette génération, ayant atteint la limite d’âge qui ne leur permettait plus de pratiquer, les conditions n’avaient pas été crées pour assurer une relève digne de ce nom et l’avènement de la deuxième république n’a pas favoriser l’épanouissement de la jeunesse dans ce domaine parce que ne constituant malheureusement pas une priorité pour les nouveaux dirigeants. Par chance, les Ballets Africains quant à eux, malgré la faiblesse des moyens mis à leur disposition, bénéficient de l’expérience des anciens qui transmettent leurs savoirs et connaissances à la jeune génération avec un patrimoine culturel exceptionnel. La Guinée possède sans aucun doute, des potentialités et des talents qui ne demandent qu’à s’affirmer, mais faudrait-il pour cela que les décideurs politiques comprennent que les besoins des guinéens sont certes immenses, mais les moyens étatiques étant limités, une gestion rigoureuse et efficiente des deniers publics s’impose pour favoriser un développement harmonieux des différents secteurs d’activité. A chaque époque, ses mœurs et de nos jours, on dit que l’argent constitue le nerf de toute guerre. Mais au-delà de l’aspect strictement financier, les citoyens ont besoin de se sentir concernés par les problèmes de leur pays et surtout d’avoir le sentiment fort que les hommes et femmes auxquels ils ont fait confiance pour présider à leurs destinées, font preuve de courage, de dynamisme et surtout de patriotisme en guise d’exemple à suivre.
BAYO Abidine
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