La France se réveille avec un nouveau président élu, François Hollande
- Par Administrateur ANG
- Le 07/05/2012 à 07:25
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François Hollande est devenu dimanche le deuxième socialiste à accéder à l'Elysée sous la Ve République en battant Nicolas Sarkozy, mais, souligne lundi la presse, "le plus dur commence" pour le nouvel élu qui promet d'être "le président de la justice" et non celui de l'austérité.Evènement:
Trente et un ans après la victoire de François Mitterrand, le candidat socialiste, grand favori du scrutin depuis des mois, obtient 51,67%, selon des résultats quasi définitifs (seules manquent les voix du million de Français de l'étranger). M. Sarkozy, avec 48,33%, échoue à décrocher un second mandat.
La passation de pouvoirs devrait avoir lieu vers le 14 mai.
La participation s'établit à 81,03%, taux inférieur au second tour de la présidentielle de 2007 (83,9%) mais supérieur à celui du 22 avril (79,5%).
A Solférino, au siège du PS, les milliers de sympathisants présents ont exulté dès le début de soirée. La clameur a été immense à la Bastille à 20H00. M. Hollande a notamment réalisé un résultat historique à Paris avec 55,60%. Dans son fief rural de Tulle, il obtient plus de 75% des voix.
Le nombre des bulletins blancs et nuls a par ailleurs dépassé 2 millions, soit environ 6% des votants, un des taux les plus élevés à une présidentielle sous la Ve.
A 57 ans, François Hollande, qui n'a jamais exercé de responsabilité ministérielle et qui était donné battu à la primaire PS jusqu'à la mise hors course de Dominique Strauss-Kahn, accède à l'Elysée avec un score quasiment identique à celui du 10 mai 1981 (51,76%). "Les Français viennent de choisir le changement en me portant à la présidence de la République", a lancé François Hollande devant environ 2.000 partisans réunis sur la place de la cathédrale de Tulle.
Après un "salut républicain" à son rival, M. Hollande, l'air grave, s'est dit fier d'avoir été "capable de redonner espoir". "Est-ce que j'ai fait avancer la cause de l'égalité?" sera la question à se poser à la fin de son mandat, a expliqué le président élu. "L'Europe nous regarde, l'austérité peut ne plus être une fatalité", a-t-il prévenu.
François Hollande a ensuite rejoint dans la nuit les ténors du Parti socialiste, place de la Bastille, là où avait été célébré il y a 31 ans l'élection du premier président socialiste français, François Mitterrand.
"Je vous ai entendu, j'ai entendu votre volonté de changement, votre force, votre espérance et je vous vous exprimer toute ma gratitude. Merci, merci merci de m'avoir permis d'être votre président de la République", a-t-il déclaré. "Je suis le président de la jeunesse de France!", a-t-il lancé aux dizaines de milliers de personnes présentes. "Je suis le président de toutes les fiertés de France, le président de la justice en France", a-t-il ajouté.
Vers 2H30, la plupart des partisans de François Hollande avaient quitté la Bastille et le président élu était rentré chez lui dans le quartier Beaugrenelle (XVe).
Premier à réagir, devant ses partisans de La Mutualité, Nicolas Sarkozy a indiqué dans un discours à la tonalité très personnelle avoir eu François Hollande "au téléphone" et lui avoir souhaité "bonne chance". "Je porte toute la responsabilité de cette défaite (...). Il me faut en tirer toutes les conséquences", a souligné le président sortant, suggérant qu'il se retirait de la vie politique: "Je resterai l'un des vôtres" "mais ma place ne pourra plus être la même (...), mon engagement sera désormais différent". "Je ne serai plus jamais candidat aux mêmes fonctions", avait-il annoncé plus tôt aux ténors de l'UMP réunis à l'Elysée, selon un ministre.
A l'UMP, qui va entrer dans une zone de turbulences avec la lutte annoncée entre Jean-François Copé et François Fillon, l'après-présidentielle semble avoir déjà commencé, malgré les appels à l'unité de M. Sarkozy.
"Il faudra une reconstruction en profondeur", a prévenu Laurent Wauquiez.
Alors que la gauche dispose quasiment de l'ensemble des pouvoirs (exécutif, Sénat, régions, départements...), Jean-François Copé a décrété la "mobilisation générale" pour les législatives.
Le PS et l'UMP sont au coude à coude pour le premier tour du 10 juin, selon divers sondages. La gauche est créditée de 26 à 35%, contre 30 à 33% pour l'UMP. Le FN est estimé à environ 18%. "Il faut donner une majorité au président de la République", a plaidé François Hollande à la Bastille.
Si les éditorialistes saluent la victoire du socialiste, ils relèvent qu'il va rapidement être rattrapé par de lourdes responsabilités. Son "travail ne fait que commencer et il sera rude, dès demain", écrit Nicolas Demorand dans Libération.
M. Hollande a cependant reçu de nombreux messages de félicitations de dirigeants à travers le monde et notamment d'Européens qui ont semblé soudain convertis à son appel à relancer la croissance dans l'Union européenne alors que la journée de dimanche a également été marquée par un vote sanction contre les drastiques politiques d'austérité imposées à la Grèce.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a ainsi assuré que Berlin et Paris allaient travailler "ensemble à un pacte de croissance pour l'Europe".
Le chef du gouvernement italien, Mario Monti, a aussi émis le souhait de "collaborer étroitement avec la France" avec pour "objectif une union toujours plus efficace et orientée vers la croissance".
Barack Obama a également félicité le nouveau président français mais a évoqué d'emblée des "dossiers difficiles" à gérer en commun avec M. Hollande, allusion évidente à l'Afghanistan et à la crise de la dette européenne.
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