La France championne du monde : du Bonheur national brut !
- Par Administrateur ANG
- Le 17/07/2018 à 07:36
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C'est cette fête, cet esprit de gagne, où le collectif l'a emporté sur l'individu, que l'on a célébrés lors de ce Mondial. Quel bonheur, quelle fête ! De la joie à l'état pur. Il y a longtemps que la France n'avait vécu une telle communion. La terre a dû trembler, à Paris, après le coup de sifflet final, quand des centaines de milliers de supporters heureux ont convergé vers les Champs-Elysées. Partout dans le pays, les mêmes scènes de liesse.
Depuis combien de temps n'avait-on connu dans nos villes, nos banlieues, nos campagnes, un bonheur collectif aussi intense, un tel sentiment d'union nationale, une telle fraternité ? "Il n'y a pas d'endroit dans le monde où l'homme est plus heureux que dans un stade de football", écrivait Albert Camus. Dans les stades sans doute, mais aussi devant les écrans géants des fan zones, dans les bars, les places de village…
La France comme elle est
C'est cette fête, cet esprit de gagne, où le collectif l'a emporté sur l'individu, que l'on a célébrés lors de ce Mondial. Pas la France "black-blanc-beur" comme en 1998, avec le cortège de désillusions qui a suivi. Juste la France comme elle est, quand elle dépasse ses clivages. Vingt ans après la victoire des Bleus d'Aimé Jacquet, l'équipe est tout aussi diverse et métissée, mais plus personne ne s'attarde sur ce point : ce n'est plus le sujet. Et c'est juste une formidable bande de jeunes, de "bons petits gars" modestes, unis et solidaires, qui ont grandi crampons aux pieds, à qui l'on rend hommage.
Nous ne sommes pas dupes. Cette victoire ne fera pas disparaître le racisme, la discrimination, et le malaise social de nos banlieues. Mais elle nous rappelle que ces moments de grâce existent, qu'ils savent panser nos plaies. Et ça fait du bien.
Et maintenant ? Quel impact cette folle victoire aura-t-elle sur le pays ? Va-t-elle faire remonter la cote d'Emmanuel Macron ? Parviendra-t-elle à doper les investissements étrangers ? A relancer la consommation ? A faire décoller la croissance ? A libérer, enfin, la France de ses angoisses, de ses doutes, de ses aigreurs et de ses craintes ? Rien n'est moins sûr.
On a beau à chaque fois l'espérer, une compétition sportive, aussi belle soit-elle, a rarement d'effets sur notre PNB. Mais si cette deuxième étoile sur le maillot bleu n'a pas d'influence directe sur notre indice de prospérité, elle pourrait en avoir, en revanche, sur notre niveau de sérotonine : depuis dimanche, c'est sûr, le bonheur national brut de la France s'est envolé.
La joie simple d'un peuple
Ignoré de Bercy, invisible dans les statistiques, cet indice alternatif imaginé en 1972 par le roi du Bouthan, qui considérait que les indicateurs économiques traditionnels ne prenaient pas suffisamment en compte le sentiment de bien-être des individus, crève aujourd'hui les plafonds. Pas besoin de savants calculs pour le mesurer. Il suffit de le vivre. De se laisser gagner par la ferveur.
Que l'on aime ou non le foot, que l'on vienne des quartiers bourgeois ou populaires, qu'ils aient ou non cru d'emblée à cette équipe de France, difficile de ne pas se laisser gagner par l'euphorie. Et tant pis pour les aigris incapables de partager la joie simple du peuple qu'ils prétendent incarner. Ils ont, ici et là, tenté de gâcher l'ambiance, et de ternir ce formidable moment de communion nationale. Ils se sont fait du tort.
Natacha Tatu
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