La difficile médiation de Blaise Compaoré

Après avoir rencontré ce lundi 5 octobre la junte et l'opposition guinéenne, le président bourkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise en Guinée a proposé aux deux parties une rencontre à Ouagadougou dont la date n’a pas été fixée.

Les leaders des «forces vives» : partis politiques d’opposition, syndicats et société civile, vont se concerter aujourd'hui pour déterminer s'ils acceptent le dialogue proposé par Blaise Compaoré.et dans ce cas définir les conditions dans les quelles il pourrait se tenir. Mais avant de s'engager dans un tel processus les principaux responsables politiques guinéens ont d'abord exigé que les corps des victimes des tueries du 28 septembre dernier soient restitués aux familles, que ceux qui ont été arrêtés soient libérés et qu'un minimum de sécurité soit garanti pour tous les Guinéens.

Dans un long mémorandum qu'elles ont remis au médiateur burkinabè, les forces vives demandent le départ de la junte et l'installation d'un gouvernement civil chargé de conduire la transition jusqu'aux élections générales.

Le président Compaoré qui selon l'un des principaux opposants est surtout venu les écouter va examiner les propositions et évaluer dans un premier temps les possibilités de dialogue. Si l'option d'un départ de Dadis Camara semble pour le moment difficilement réalisable, lui imposer en revanche de renoncer à sa candidature à la  présidentielle est possible. Selon nos sources, Blaise Compaoré, hier, lui a fait déjà passer le message.

Jugé responsable des atrocités du 28 septembre dernier, Dadis Camara est aujourd'hui mis au banc de la communauté internationale. Reste à savoir si le chef de la junte va comprendre qu'il lui faut desserrer l'étau sous peine de risquer l'asphyxie.

Pour l’opposant François Fall, la visite de Blaise Compaoré est une première étape qui se poursuivra peut-être à Ouagadougou. Autre figure des forces vices : Sidya Touré, de l’UFR, se dit satisfait de l’écoute du président Compaoré. Jean-Marie Doré, de l’UPG, se félicite pour sa part de cette internationalisation de la crise Guinéenne.

Le président Compaoré a indiqué dans sa conférence de presse qu’il n’avait pas fait qu’écouter les parties en présence, mais qu’il avait aussi fait des recommandations à la junte : « Nous ne devons pas tolérer en Guinée qu’il y ait encore des discussions sur des personnes disparues dont on ne retrouve pas les corps », a-t-il dit aux journalistes. Avant de poursuivre : « J’ai aussi indiqué comment nous devons éviter que des militaires en arme puissent circuler dans la ville ».

Président de la République du Burkina Faso

« Il n'y a pas d'autre solution que le dialogue politique

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