La CENI exhibe le matériel électoral ….
- Par Administrateur ANG
- Le 20/05/2012 à 15:20
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La course poursuite des élections législatives guinéennes suit son cours, avec, à chaque jour, son lot de rebondissements. Contre vents et marrées, la CENI, s’échine à justifier à tout prix son aptitude à organiser des législatives transparentes, sans en donner réellement de gage d’impartialité, fort discréditée qu’elle est.
En clôture de ses deux (2) journées de concertation tenues au Palais du Peuple, la Commission électorale nationale indépendante a fait procéder, ce vendredi 18 mai 2012, à une présentation grand public du matériel électoral par Waymark (société sud-africaine en charge de l’enrôlement des populations) et de son homologue local Sabari Technology.
Objectif affiché : démontrer la fiabilité du matériel électoral, surtout à l’opposition réticente ; de quoi prouver de la bonne foi de Loucény Camara & Cie ?
« Notre objectif était de montrer les différentes étapes d’enrôlement d’une personne. Vous avez constaté avec nous, qu’avec une personne qui n’existe pas déjà dans la base de données, une personne qui vient s’inscrire pour la première fois, cela prenait sept minutes. Pour une personne qui existe (ndlr : électeur recensé de 2010) dans la base de données, on faisait moins de sept minutes. Lorsque nous faisons un calcul sur cette base, cela veut dire que nous pouvons enrôler au minimum soixante-dix personnes dans la journée. Et lorsqu’on rapporte cela sur le nombre de kits sur le terrain, en quarante-cinq jours (45), nous pouvons enrôler six millions cent cinq mille (6.000.125.000) personnes dans l’ensemble du territoire national », affirme le directeur général de Sabari Technology, Mamady Condé.
Des imperfections qui risquent de nuire au scrutin électoral
Des dysfonctionnements ont, cependant, été relevés par les «experts» : à savoir la difficulté à faire des photos, ce qui serait lié à la sensibilité des appareils, ainsi que le souci de respecter les normes standards de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) en la matière. Et, seconde difficulté de taille, l’affichage complet des renseignements (nom, prénom, profession, sexe, numéro de famille, profession, etc.)Et ce, en dépit du transfert des données de recensement par la SAGEM.
Il faudrait par ailleurs, pour le fonctionnement d’un appareil d’enregistrement biométrique, six (6) membres pour lesquels l’empreinte d’un est requise pour le démarrage de l’enrôlement.
Assez de pépins qui dénotent de l’imperfection de la machinerie électorale de la CENI dont l’obstination à organiser des législatives risquerait,dans ces conditions , plutôt, de ne pas arranger les choses.
D’ores et déjà, nombre d’observateurs et leaders de l’opposition guinéenne du Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition et l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP), trouvent cette démonstration de la CENI, artificieuse.
De la poudre aux yeux au moyen d'une com. exhibitionniste? Ou preuve de patte blanche d'une CENI très décriée?
Pendant ce temps, manifs et contre-manifs, dialogue de sourds entre opposition et pouvoir sur fond de conjoncture économique difficile, rythment le quotidien.
La Guinée continue d’attendre avec apathie, des législatives plus d’une fois reportées et dont nul ne sait dorénavant quand elles auront lieu, mais à l’enjeu déterminant pour son retour à la normalité, même si l’issue ne laisse aucun doute.
Oury Baldé
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