La Cédéao exige le retour à l'ordre constitutionnel au Mali
- Par Administrateur ANG
- Le 28/03/2012 à 09:05
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La CEDEAO, communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest, réunie en sommet extraordinaire en Côte d'Ivoire sur la situation au Mali a décidé d'envoyer dans les 48 heures une délégation de plusieurs chefs d'Etat pour « permettre un retour rapide à l'ordre constitutionnel » à Bamako après le coup d'Etat militaire du 22 mars. La délégation sera conduite par le président ivoirien Alassane Ouattara.
Le départ des auteurs du coup d’Etat de Bamako est une question non négociable. C’est la conclusion de la conférence de ce mardi dans la capitale économique ivoirienne. Les chefs d’Etat de la Cédéao ont condamné « sans équivoque » le renversement d’Amadou Toumani Touré et ont dénié catégoriquement toute forme de légitimité de la junte, dénommée Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat.
Les dirigeants ouest-africains exigent « le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel au Mali ». Le sommet d’Abidjan a décidé d’envoyer ce jeudi 29 mars une délégation de cinq chefs d’Etat à Bamako, pour s’assurer du respect du plan de la Cédéao par les putschistes, à qui il est demandé de renoncer au pouvoir sans délai. Comme l'a confirmé le président ivoirien Alassane Ouattara : << Une délégation de haut niveau composée de chefs d’Etat se rendra dans les quarante-huit heures à Bamako, pour obtenir le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Mali>>.
Les cinq dirigeants dépêchés sont le Béninois Boni Yayi, la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf, le Nigérien Mahamadou Issoufou, le Nigérian Goodluck Jonathan et le Burkinabè, Blaise Compaoré. Blaise Compaoré, nommé par ailleurs par le sommet d’Abidjan, médiateur dans la crise engendrée par le coup d’Etat à Bamako et dans le conflit armé qui oppose l’Etat malien à des rébellions dans le nord du pays.
Pour Boni Yayi, président du Bénin et président de l'Union africaine, il s'agit d'un message de fermeté envoyé à la junte :<< our nous, Amadou Toumani Touré est le président du Mali. Il doit être réinstallé dans ses fonctions constitutionnelles, et ceci dans l'immédiat.>>
Et si les militaires qui ont fait le putsch refusent de rendre le pouvoir à Amadou Toumani Touré, les présidents ouest-africains brandissent l’emploi de la force. Les putschistes sont d’ores et déjà sous sanctions de la Cédéao. Kadré Ouédraogo, président de la commission de la Cédéao s'en explique : << l s'agit de préparer la force en attente pour qu'elle soit prête à toute éventualité. Mais pour le moment, il n'est pas question de l'envoi de troupes au Mali.>>
Réations des Maliens
Maître Kassoum Tapo, porte-parole du front anti-putsch,- qui réunit une trentaine de partis politiques-, salue les décisions de la Cédéao, et espère que l'option de la force ne sera pas nécessaire.
A l'inverse, Oumar Mariko, leader du SADI, pro-putsch, est très dhostile aux décisions prises à Abidjan hier par la Cédéao. Pour lui, la délégation de la Commission africaine viendra faire le constat que la démocratie malienne était de «façade» et qu'il était nécessaire de faire «une action de rectification».
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