La bataille pour le perchoir aura bel et bien lieu entre pouvoir et opposition en Guinée (Analyse)
- Par Administrateur ANG
- Le 15/12/2013 à 18:20
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L'opposition guinéenne ne cache pas ses visées pour ce qui est de la présidence de l'Assemblée nationale, après avoir annoncé jeudi dernier sa participation à la future législature. Son porte-parole Aboubacar Sylla a abordé la question ce samedi dans la presse locale, soulignant que l'opposition pourrait bien présenter son candidat pour briguer la présidence de l'Assemblée nationale dont la convocation s'avère dorénavant imminente.
Pour Aboubacar Sylla, le candidat "le mieux indiqué" pour ce faire, pourrait être le chef de l'opposition Cellou Dalein Diallo, qui, comme il l'a reconnu, est celui dont la formation politique dispose de plus de sièges que les autres partis de l'opposition.
Avec 37 sièges, l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) confirme sa position de seconde formation politique du pays, derrière le RPG-arc-en-ciel qui a raflé 53 sièges. Ce qui confère de facto le statut de tête de l'opposition guinéenne à son président Cellou Dalein Diallo.
Mais le porte-parole a tenu à préciser que le sujet n'a pas encore fait l'objet de débat entre les différentes composantes de cette opposition. Toutefois, la question commence à alimenter la chronique dans la cité, et l'autre nom cité par les conjectures est celui de Sidya Touré, président de l'Union des forces républicaines (UFR), dont le parti a obtenu 10 sièges lors des législatives.
Les milieux favorables à l'opposition et certains analystes politiques profitant des canaux médiatiques voient dans ces deux personnalités, à savoir Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, tous deux anciens Premiers ministres de la deuxième République, comme étant dotés d'un background nécessaire pour briguer le poste de président de l'Assemblée nationale.
En attendant que l'opposition mette au grand jour ses ambitions, du côté de la mouvance présidentielle, la question continue de faire débat. Car, si apparemment le trésorier du RPG-arc-en-ciel, Kory Kondiano, semble faire l'unanimité en tant que candidat du parti au pouvoir pour le perchoir, certains médias locaux continuent de faire cas de bisbilles au sein de la mouvance présidentielle, à propos du choix sur la personne de Kory Kondiano.
Il faut mentionner toutefois que ce samedi, l'UDG, un parti proche de la mouvance a exprimé son soutien à la candidature de Kory Kondiano, lors de l'assemblée générale du RPG-arc-en-ciel, au siège du parti à Hamdallaye, dans la banlieue de Conakry.
Au même moment, la nouvelle faisant état d'une rencontre entre le chef de l'Etat guinéen Alpha Condé et les députés élus du parti au pouvoir dans l'après-midi de samedi était en train de circuler.
Une sorte de prise de contact du président Alpha Condé avec les élus de son parti, qui ont rallié la capitale, il y a environ une dizaine de jours, où ils suivent une formation destinée à les préparer à mieux affronter la future législature.
Cette initiative vient en effet du parti au pouvoir, qui entend renforcer la capacité de ses représentants au sein de l'assemblée, en vue de tenir la dragée haute aux cadres de l'opposition, composés d'anciens Premiers ministres et ministres de la seconde République et de la période de transition.
A propos de la présidence de l'Assemblée nationale, l'élection à ce poste se fera par l'ensemble des élus, les 114 députés. Le vote est à bulletin secret. Pour le moment avec le refus du Parti de l'espoir et du développement national (PEDN) de Lansana Kouyaté de siéger, le nombre de députés sera de 112. Ce parti se réclamant de l'opposition dispose en effet de 2 sièges.
Le chef de l'opposition Cellou Dalein Diallo et ses pairs ont promis de convaincre le PEDN de revenir sur sa décision, en acceptant de siéger dans la future assemblée.
Les deux sièges pouvant alors renforcer la position de l'opposition, qui dispose à peine de 50 sièges, au sein de la future assemblée. Ce qui constitue un léger handicap face à une mouvance présidentielle qui cherche à rallier certains partis indécis à sa cause, afin d'atteindre au moins la majorité relative, qui est d'environ 58 sièges.
La bataille pourrait donc se jouer entre les deux camps dans l'élection du président de l'assemblée, et pour le moment, bien que le parti au pouvoir puisse se prévaloir d'être le favori dans ce bras de fer, disposant le plus de sièges que l'opposition, un retournement de situation serait à craindre, parce que le vote sera secret.
C'est du moins l'avis de certains observateurs, qui suivent avec attention la mise en place du futur Parlement, qui sera suivie aussitôt de l'élection de son bureau.
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