L'optimisme pour une décrispation de l'atmosphère politique renaît grâce aux bons offices de la CEDEAO (Analyse)
- Par Administrateur ANG
- Le 30/11/2013 à 08:12
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Une lueur d'espoir pour une décrispation de l'atmosphère politique commence à se dessiner en Guinée avec la démarche des ambassadeurs des pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui tentent de ramener le pouvoir et l'opposition autour de la table de dialogue.
C'est dans cette optique que se situait la rencontre qui s'est déroulée le mercredi 27 novembre entre ces diplomates et l'opposition dite républicaine au siège de l'Union des Forces démocratiques de Guinée (UFDG), dans la banlieue de Conakry.
Rencontre au cours de laquelle les deux parties ont durant de longues heures planché sur les questions qui fâchent. Celles-ci portent essentiellement sur la gestion du processus électoral, car il faut le rappeler, si l'opposition a fini par accepter de participer au scrutin législatif du 28 septembre, sur la base des accords paraphés le 3 juillet 2013, sous l'égide de la communauté internationale, elle a cependant émis des réserves sur les résultats validés par la Cour suprême.
Et depuis la publication de ces résultats le 15 novembre dernier, Cellou Dalein Diallo, chef de file de l'opposition et ses pairs multiplient les déclarations dans la presse. Des déclarations toutes quasiment "désobligeantes" à l'endroit de la Cour suprême. C'est du moins l'avis de maints observateurs de la scène politique guinéenne.
Dans cette crise d'angoisse, l'opposition est allée jusqu'à menacer de recourir à des juridictions supranationales, dans le but de défendre "ses droits". Toute cette agitation visant à contester les résultats tels que diffusés par l'instance judiciaire suprême qu'est cette Cour, dont les décisions sont insusceptibles de recours.
Cette attitude de l'opposition a tout d'un coup fait remonter la tension d'un cran dans la cité. Et l'on a aperçu cet état de fait par la manifestation de rue qui a éclaté après le verdict de la Cour suprême, avec des scènes de violences enregistrées dans des quartiers considérés comme des fiefs traditionnels de l'opposition.
La journée "Ville morte" observée lundi dernier à la demande de cette même opposition, en vue de protester contre ces résultats définitifs, qui assurent une victoire à la mouvance présidentielle avec 53 sièges contre 47 pour les deux partis de l'opposition réunis, à savoir l'UFDG et l'UFR, n'a fait qu'en rajouter à cette tension.
Pour la simple raison que les deux camps ont eu des échanges houleux la veille et le lendemain de cette journée. Le fait est que les choses ont dégénéré en affrontements entre militants de l'opposition et forces de l'ordre, entrainant la mort d'un jeune étudiant, et continuent toujours à alimenter la chronique.
Pendant ce temps, la question de la participation de l'opposition à l'Assemblée nationale reste en suspens. Les opposants ne s'étant toujours pas déterminés sur la question. Ils disent en effet consulter leurs bases autour de ce point qui s'avère crucial pour l'avenir du processus démocratique guinéen.
L'opposition guinéenne fait face à un dilemme cornélien et entend bien mûrir la démarche à entreprendre face à une éventuelle participation à la prochaine législature ou à son boycott.
Toutefois, avec l'implication des ambassadeurs des pays membres de la CEDEAO dans la relance du dialogue inter-guinéen qui ont entamé des consultations mercredi dernier, l'espoir se dessine pour une décrispation de l'atmosphère politique.
Les propos de Sidya Touré, président de l'Union des Forces républicaines (UFR), au sortir de cette rencontre avec les diplomates étaient empreints d'optimisme, quant à la relance du dialogue.
Citant l'adage bien connu en Afrique: "Si ta case brûle ce sont les voisins qui viendront éteindre le feu", l'opposant a indiqué à la presse que le cadre de dialogue venait d'être activé, à l'issue de cette rencontre.
La démarche des diplomates s'inscrit en fait dans une logique visant à trouver un cadre de dialogue allant dans le sens de la "sauvegarde de la paix dans la sous-région". Une sous-région qui a connu beaucoup d'instabilité durant la décennie passée.
Les ambassadeurs n'entendent pas s'en arrêter là, et prévoient de poursuivre les consultations avec d'autres rencontres prévues avec la mouvance présidentielle, selon des sources diplomatiques.
Comme pour dire que tout n'est pas encore perdu pour mener à bon port la transition guinéenne.
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