L'opposition maintient la manifestation de ce jour, malgré l'interdiction
- Par Administrateur ANG
- Le 23/10/2018 à 08:10
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L’opposition guinéenne a décidé de maintenir l’organisation d’une manifestation mardi à Conakry, en dépit de son interdiction, une semaine après la mort d’un manifestant lors de deux journées “ville morte”, a-t-on appris lundi auprès d’un de ses responsables.
Les autorités communales de Matoto, quartier de Conakry d’où doit partir la marche, avaient décidé plus tôt dans la journée de l’interdire, se disant dans “l’impossibilité de sécuriser” la manifestation tout en assurant la protection des établissements scolaires, où des “loubards” menacent selon elles de “sortir les élèves qui veulent suivre des cours” malgré la grève qui touche le secteur de l’enseignement depuis plus de deux semaines.
L’opposition proteste contre la violation selon elle par le pouvoir d’un accord conclu en août sur l’installation des élus locaux après le scrutin contesté du 4 février.
“On n’a pas besoin de respecter ce que la mairie a dit, parce qu’on a l’impression qu’on est dans un pays sans loi, on est dans la jungle, l’Etat n’existe plus”, a expliqué lundi soir Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, opposition), en annonçant le maintien de la manifestation.
Un mort dans des manifestations
L’installation des élus communaux a commencé au début du mois sous la supervision de délégués du ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. Mais l’opposition accuse notamment le pouvoir de corrompre certains de ses élus pour s’assurer le contrôle de mairies à travers le pays.
Un jeune homme avait été tué le 16 octobre à Conakry lors de la seconde des deux journées “ville morte” organisées par l’opposition guinéenne. Selon un de ses proches, il avait été “touché à la poitrine par un agent de la brigade anticriminalité (BAC)”.
Lundi, des élèves ont manifesté dans plusieurs quartiers de Conakry pour exiger le retour dans les classes de leurs enseignants, en grève depuis le 3 octobre. Les quartiers de Kipé, Koloma (banlieue) et Kaloum (centre ville) ont été le théâtre d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, massivement déployées.
Alors que les jeunes lançaient des pierres et scandaient des slogans hostiles au régime du président Alpha Condé, les forces de l’ordre ont répliqué en faisant usage de gaz lacrymogène, selon un correspondant de l’AFP.
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