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L'opposition guinéenne interpelle le pouvoir et l'exhorte à créer les conditions d'un dialogue politique franc et sincère

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Déclaration: L’opposition républicaine est vivement préoccupée par les violences en cours à Conakry suite à la marche pacifique du jeudi 23 mai 2013 et lancent un vibrant appel au calme et à la retenue aux forces de polices et de gendarmerie ainsi qu’aux militants et sympathisants de tous bords.

L’opposition républicaine constate avec regret que des personnes mal intentionnées ainsi que certains agents de sécurité se livrent à des actes de violences visant à détourner la juste cause de la lutte qu’elle mène, parfois au prix du sacrifice ultime, pour l’instauration des bonnes pratiques démocratiques en Guinée.

Profitant de la rupture de dialogue occasionnée par le pouvoir et le recours de l’opposition à des manifestations pacifiques reconnues par nos lois, mais injustement réprimées par le régime en place, des loubards de la mouvance présidentielle ouvertement aidés par les forces de sécurité blessent, pillent et tuent de paisibles citoyens.

La responsabilité de ces violences incombe entièrement au Gouvernement qui s’oppose  systématiquement à l’utilisation pour les marches pacifiques de l’opposition de l’itinéraire de l’autoroute en imposant un parcours dont l’expérience a établi à maintes reprises le potentiel de violences qu’il recèle. 

Par ailleurs, l’instauration, bien après les manifestations, d’un véritable état de siège dans les quartiers considérés par le pouvoir comme favorables à l’opposition et la brutalité et la férocité qu’y exercent les forces de l’ordre usant d’armes de guerre dans ces opérations dites de maintien d’ordre sont à la base du lourd bilan de 18 (dix-huit) morts dont la plupart par balles réelles, ainsi que de centaines de blessés et des dégradations et pillages de biens privés, ces derniers jours.

L’utilisation, publiquement reconnue par le pouvoir de supplétifs civils pour épauler les forces de l’ordre dans la répression brutale des manifestants a ajouté une dimension communautariste à ces violences avec le risque d’une généralisation du conflit actuel. 

En dépit de la gravité de cette situation, le pouvoir reste d’une indifférence coupable et aucune initiative sérieuse n’émane des autorités politiques du pays pour mettre un terme à la recrudescence de la violence. En particulier, l’impunité totale qui accompagne les violations récurrentes des droits humains et les assassinats ciblés par les forces de l’ordre de manifestants pacifiques est un encouragement tacite à leur répétition. 

L’opposition républicaine déplore que l’impunité totale dont bénéficient les auteurs de violences se perpétue dans notre pays, en dépit des déclarations d’intention des autorités actuelles qui ne fournissent aucun effort et n’exprime aucune volonté politique réelle à promouvoir les droits de l’homme en luttant énergiquement contre ce type d’exactions.

La République de Guinée est à la croisée des chemins car les enjeux actuels dépassent de loin ceux de simples élections. Aujourd’hui, ce sont les fondements mêmes de notre nation qui sont ébranlées par un pouvoir qui privilégie avant tout, la mise en place d’un régime autocratique érigeant l’exclusion et l’arbitraire en mode de gouvernement. 

En effet, l’aggravation des clivages communautaires nés de nombreux accès de violence qui ont rythmé l’histoire politique récente de notre pays, l’application ces dernières années d’une politique d’impunité vis à vis de toutes les violations des droits humains, l’accentuation de la misère généralisée en raison d’une dégradation continue des conditions de vie de la population ajoutées à l’absence d’un vrai dialogue politique et à l’inexistence d’une réelle politique de réconciliation nationale constituent des ingrédients qui pourraient conduire en Guinée, comme ils ont conduit ailleurs, à des conflits sociaux majeurs aux conséquences dramatiques.

Aussi, l’opposition républicaine est-elle particulièrement inquiète des risques sérieux que l’impasse politique actuelle fait peser sur la paix civile , l’unité nationale et la stabilité politique de la Guinée et de la sous-région. Elle rappelle que la situation politique actuelle ainsi que les tragiques évènements sociaux qui en ont découlé sont les conséquences du refus de dialogue du Gouvernement ainsi que de sa volonté d’exercer une gouvernance politique, économique et sociale exclusive contraire à l’intérêt général des Guinéens. 

L’opposition républicaine demande au Président de la République de recréer les conditions d’un dialogue politique franc et sincère afin de permettre aux acteurs sociopolitiques majeurs de se parler avec l’aide du groupe de facilitateurs, directement pour trouver ensemble les solutions aux problèmes de la Guinée.

L’opposition républicaine présente ses condoléances aux familles éplorées, au peuple de Guinée et formule des prières pour le repos de l’âme des disparus.

Les partis politiques membres de l’ADP, du Collectif, du CDR et du FDP réitèrent leur engagement à mener jusqu’à son terme, y compris par des manifestations publiques, le combat pour l’instauration en Guinée d’une vraie démocratie.
Conakry, le 29 mai 2013 L’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP)  Le Collectif des Partis Politiques pour la Finalisation de la Transition Le Club Des Républicains (CDR) Le Front d’Union pour la Démocratie et le Progrès (FDP)

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