L'officialisation de la date du second tour n'apaise pas les tensions en Guinée

   

A peine connu la date du second tour de la présidentielle en Guinée, le 24 octobre 2010, une autre bataille s'est ouverte. Il s’agit de celle qui oppose les deux candidats, qualifiés pour ce second tour, à propos du président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Le camp de Cellou Dalein Diallo mène une bataille pour obtenir un nouveau président. En effet, il accuse Loucény Camara, élu en septembre 2010 après le décès de son prédécesseur Ben Sékou Sylla, d'être à la solde de l’opposant de toujours Alpha Condé.

Loucény Camara, le président de la Céni se retrouve au cœur de la tempête. Depuis quelques semaines ses détracteurs, à savoir Cellou Dalein Diallo et ses alliés politiques, l'accusent de partialité et de fraude. Ils veulent obtenir un nouveau vote au sein de la Commission électorale afin de l'écarter.

L'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo, a porté plainte contre lui pour la disparition de 109 procès verbaux au lendemain du premier tour de la présidentielle le 27 juillet 2010. Une plainte qui sera examinée ce jeudi 7 octobre au tribunal de Dixine. Mercredi, les alliés politiques de Cellou Dalein Diallo ont accusé le président de la Céni de vouloir manipuler le système informatique en ayant fait venir une société sud-africaine.

Face à cette vague d'accusations, Loucény Camara se veut stoïque. Il rejette en bloc les accusations de partialité. Et rappelle qu'il a été élu par une confortable majorité des membres de la Céni. Il reçoit le soutien du camp d'Alpha Condé qui voit en lui un rempart contre la fraude de leur adversaire.

Sur le fond, le problème est que depuis trois mois, les deux candidats veulent prendre le contrôle de la Céni ou du moins éviter qu'elle ne tombe entre les mains adverses. Une bataille où tous les coups sont permis et personne n'échappe au soupçon de partialité.

Exemple : le parti d'Alpha Condé réclame le départ de Rabiatou Sera Diallo du Conseil national de transition, car elle s'est prononcée pour la nomination d'un homme consensuel à la tête de la Céni. Dans ce climat plane l'ombre du boycotte. Un boycotte qui mettrait un terme aux ambitions démocratiques de la Guinée.

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