l'implication de la communauté internationale stimule une lueur d'espoir pour un dialogue éphémère (Analyse)
- Par Administrateur ANG
- Le 10/05/2013 à 07:58
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L'implication active de la communauté internationale et des responsables sociaux et religieux dans la crise guinéenne stimule une lueur d'espoir pour un dialogue politique éphémère entre les acteurs politiques engagés dans le processus de finalisation de la transition, qui n'a que trop durer.
La radicalisation des leaders de l'opposition et de la mouvance présidentielle avait fini par obstruer le chemin vers un consensus nécessaire autour des questions fondamentales relatives à l'organisation des élections législatives crédibles et transparentes, dépourvues de toute supputation tendancieuse.
Plusieurs expériences de dialogue interne, inclusif et séquentiel ont échoué depuis 2011, à cause du manque de confiance réciproque entre les principaux acteurs politiques, dont la vocation à visage "caché" serrait de défendre les intérêts du peuple de Guinée.
Toutefois, le recours aux services de la communauté internationale grâce aux bon offices de certains diplomates accrédités en Guinée a permis l'obtention de l'aval des Nations Unies pour la désignation du représentant spécial de Ban Ki-moon en Afrique centrale et de l'ouest, en la personne de l'algérien Saïd Djinitt, comme facilitateur international.
Celui-ci, siégeant dans un collège de trois facilitateurs a fait une "prise de bec" (dès sa désignation par l'ONU) avec les acteurs concernés par la crise guinéenne, afin de recueillir leurs impressions, pouvant lui servir de prémisses dans la recherche d'une stratégie de négociation impartiale entre les différentes positions.
Après moult tractations et eu égard au durcissement des revendications de l'opposition groupée dans le Collectif des partis pour la finalisation de la transition, de l'Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP), du Club des républicains (CDR) et du Front uni pour la démocratie et le progrès (FDP), les facilitateurs ont adopté une diplomatie d'approche globale avec les parties prenantes du dialogue.
Pour faciliter le retour des acteurs autour d'une table de dialogue, une réunion imminente a eu lieu mercredi en présence des protagonistes et le gouvernement guinéen, dans le but d'examiner les possibilités d'un dénouement heureux de la crise.
Tenant compte de l'urgence à œuvrer ensemble en faveur d'un processus politique, inclusif, pacifique, démocratique et sans violence en vue des prochaines consultations électorales, les responsables politiques à tous les niveaux et les chefs des communautés, doivent conjuguer des efforts louables dans l'intérêt général.
"Nous réitérons que le dialogue demeure la seule alternative au règlement des divergences politiques" a déclaré mercredi, Said Djinitt, avant de renouveler son appel à toutes les parties signataires de la déclaration de non violence du 23 avril dernier, à respecter scrupuleusement leur engagement.
L'opposition guinéenne confiante des élans entrepris par le collège des facilitateurs, a accepté de souscrire à leur demande en levant le mot d'ordre de la manifestation prévue ce jeudi, à Conakry avec ou sans l'accord des autorités gouvernementales.
Le président de l'Union des forces du changement (UFC) et porte-parole de l'opposition Aboubacar Sylla a affirmé jeudi que, grâce aux nombreuses démarches initiées par la communauté des religieux et les médiateurs internationaux, l'opposition républicaine a décidé d'accéder aux doléances de ces institutions en vue de donner, une fois de plus, la chance au pays de surmonter de manière pacifique la crise qu'il traverse.
Selon lui, si aucune évolution favorable à l'ouverture d'un dialogue sincère n'était constatée dans un bref délai, l'opposition se réserve le droit de reprendre les manifestations sur les voies et places publiques, conformément aux dispositions prévues à l'article 10.
Quant à la mouvance présidentielle formée autour du RPG-Arc en ciel, (parti au pouvoir), la pression de la communauté internationale permettra certes d'aplanir les différences entre la mouvance et l'opposition.
Joint au téléphone jeudi par Xinhua, Makanera Kaké, membre de la mouvance présidentielle a précisé que la date du 30 juin est irréversible et que toute négociation se fera pour le respect de cette date et non d'aller au-delà. Car le retour à la paix et la quiétude sociale ne signifie pas le recule de la date, fixée par décret présidentiel.
Au nom des forces vives de la Guinée, la société civile a exprimé mardi dernier, son "désarroi" face aux violences suite aux manifestations politiques et a considéré que, quelques soient les divergences entre les acteurs politiques, "rien ne justifie le recours à la brutalité au détriment du dialogue et de la concertation".
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