L'élection du 27 juin disqualifiée par la CNI, le Gouvernement et le CNT« Révolution ou soumission, que faut-il attendre de la cour suprême » ?
- Par Administrateur ANG
- Le 20/07/2010 à 07:10
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Le caractère irrégulier de l'élection présidentielle du 27 juin 2010 d'une irrégularité juridiquement insurmontable par autre voie que son invalidation vient d'être consacré par les institutions dites Républicaines (Gouvernement, CNT et la CENI) lors de la réunion de concertation au tour du processus électoral tenue à la primature le 15 juillet 2010.
La consécration du caractère antidémocratique du premier tour de la présidentielle pour causes de fraudes électorales massives et falsification de résultats s'est faite de manière certainement involontaire. Ces fraudes apparemment cautionnées par le Général Konaté étant très difficiles à masquer, les participants à ladite réunion ne pouvaient aborder l'ordre du jour sans être trahis par leurs propres incohérences qui résident dans le fait qu'ils savent tous que les résultats électoraux ont fait l'objet de manipulations graves alors qu'ils n'ont jamais plaidé pour leur annulation. Au contraire, ils se précipitent chez le Général fraudeur pour aller y verser des larmes de crocodile.
Pour vous en rendre compte, je vous invite à la lecture d'un passage (ci-dessous reproduit) du compte-rendu de la réunion en question fait par M. Aboubacar Sylla ministre de la communication, porte parole du gouvernement :
« Au cours de cette réunion, le Directeur des opérations de la CENI, s'exprimant au nom de cet organe chargé de l'organisation de toutes les élections …… Il a présenté le bilan de l'action de la CENI dans le cadre de la mission qui lui est dévolue non sans mettre en exergue les difficultés rencontrées ainsi que les problèmes dont la résolution conditionne encore la poursuite du processus électoral en cours.
Il a évoqué entre autres obstacles à la tenue du second tour de l'élection présidentielle, les problèmes suivants :
- Le remplacement du matériel électoral disparu dans de nombreux bureaux de vote (lampes, torches, urnes, etc…) ;
- La nécessité de formation des membres des bureaux de vote ;
- Le réaménagement de l'implantation des bureaux de vote à travers le territoire avec comme corollaire la modification par l'opérateur technique, la SAGEM, de certaines listes d'émargement……Les participants à cette réunion de concertation ont tous insisté sur les risques potentiels graves que revêt pour la paix civile et la cohésion sociale, la tenue d'un scrutin émaillé d'irrégularités et susceptible de faire l'objet de contestations fondées, de la part des candidats et de leurs partisans ».
A la lumière de ce passage du compte-rendu de ladite réunion regroupant les institutions dites républicaines, on ne peut éviter de se poser la question suivante : Après la reconnaissance de graves irrégularités électorales par tous les participants de cette réunion et plus particulièrement par M. Pathé DIENG le directeur des opérations électorales telles que entre autres la disparition des urnes dans les bureaux de vote ; pourquoi M. DIENG ne tire-t-il pas les conséquences de sa propre constatation et faire comme Maître Abas Bangoura à savoir, dénoncer la validité des résultats du premier tour de l'élection présidentielle du 27 juin 2010 ?
Les participants ont été unanimes sur le caractère dangereux de la réitération des fraudes électorales au second tour de la présidentielle sans qu'ils ne plaident pour l'annulation du premier tour. C'est ce constat qui me conduit à soutenir que les institutions dites Républicaines se sont aussi inscrites dans la logique ethnique des solutions socio-politiques de la Guinée. S'ils soutiennent que la réitération des fraudes au second tour menacerait la paix sociale, c'est certainement parce que les deux candidats actuellement retenus pour le second tour appartiennent aux deux ethnies considérées comme majoritaires en Guinée. Pour cette raison, il faut prendre les mesures nécessaires disent-ils pour éviter les fraudes et autres falsifications des résultats qui ont eu cours au premier tour. Il ne reste plus qu'à comprendre que si M. Sidya Touré a été la principale victime de ces fraudes électorales dans le silence complice des institutions dites Républicaines, c'est tout simplement parce qu'il appartient à une ethnie démographiquement minoritaire, par ce fait, moins menaçant pour la paix sociale. Aucune autre considération ne peut valablement justifier cette injustice concertée.
Sur quel fondement peut-on valider une telle élection suite à laquelle un nombre considérable d'urnes continuent à être retrouvées dans les quartiers de Conakry ?
L'occasion est donnée à la justice de faire sa part de Révolution. Les partenaires sociaux accompagnés du peuple avaient fait leur Révolution en 2007 ; suivis par des partis politiques à la date du 28 septembre 2009 toujours avec l'appui du peuple. Les avocats avaient aussi tenu tête à M.Moussa Dadis Camara. Il ne reste plus que la Révolution des juges pour que la démocratie soit une réalité en Guinée. L'occasion est très belle pour la cour suprême de mettre fin à l'impunité qui caractérise la société guinéenne à tout les niveaux. Face à l'évidence des fraudes non démenties par la CENI elle-même, deux voies s'offrent à la cour suprême : la révolution ou la soumission. Un auteur disait ce qui suit : « tant qu'un peuple est incapable de se débarrasser de la dictature c'est qu'il la mérite encore ». La Guinée indépendante n'a connu que la dictature. En analysant les causes profondes de la longévité de cette dictature, particulièrement son aspect sociologique, on se rend compte que le peuple de Guinée est en grande partie responsable de son propre malheur. Ce constat est fondé entre autres sur des pratiques démagogiques qui caractérisent les comportements des dirigeants des institutions dites Républicaines, des religieux, des fonctionnaires et de la population dans sa majorité qui se comporte en prestataire de services polyvalent capable du meilleur et du pire selon qu'elle est payée pour servir l'oppresseur ou l'opprimé.
L'actuel comportement des hommes et des femmes qui défilent devant le Général Sékouba Konaté rivalisant de flagornerie et d'indignité, est une preuve supplémentaire au soutien de mes affirmations selon lesquelles le peuple de Guinée est un peuple martyr à moitié victime et à moitié responsable de ses malheurs.
Aujourd'hui, c'est la cour suprême qui détient la clé de la démocratie en Guinée. En disant le Droit, rien que le Droit au sujet des contentieux électoraux malgré l'implication supposée du président par intérim, la fondation inébranlable de la démocratie sera implantée en Guinée pour longtemps. Par cette éventualité, la cour donnera un sens aux sacrifices de nos martyrs qui sont tombés pour que la démocratie brille en Guinée.
Vive la démocratie, vive l'unité nationale
Makanera Ibrahima Sory Juriste
Membre de la rédaction de guinea-forum.org chargé des questions juridiques
Membre du Club DLG (demain la Guinée)
Directeur de publication du site « leguepard.net »
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