L'Aïd-el-fitr se prépare en Guinée sur fond de dèche et de cherté des denrées

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Les fidèles musulmans de Guinée s'apprêtent à célébrer la fête de l’Aïd-el-fitr, qui met un terme à un mois de pénitence et de jeûne, sur fond de manque d’argent et de flambée des prix des denrées. Un phénomène observé dans les différents marchés de Conakry, la capitale.
A moins de 48 heures de la fête, les clients ne se bousculent guère au marché, ni chez les vendeurs d'habits, ni dans les ateliers de coiffure, encore moins devant les magasins et boutiques. Mouctar Diallo, boucher au marché Koloma en banlieue de Conakry, voit peu de clients. "Nous vendons le kilogramme de viande à 30 mille francs guinéens contre 29 mille chez le grossiste, soit mille francs de bénéfice. Autrefois, en pareille circonstance, c'était une longue file ici. Les gens faisaient tôt leurs provisions pour éviter la pénurie". Amadou Camara, vendeur de poulets importés à Coza en banlieue de Conakry, n'est pas mois loti. A la rareté des clients s'ajoute les multiples coupures de courant qui l'empêche de garder au frais les carcasses de ses gallinacées. "Nous vendons un poulet entre 25 mille à 30 mille francs guinéens. Malheureusement, nous sommes confrontés à la pénurie de courant qui fait que nous ne pouvons pas conserver nos stocks". Interrogée sur les préparatifs de la fête, Fatimatou Diallo, bachelière, confesse la mort dans l'âme qu'elle n'aura pas d'habits de fête cette année. "J'avais l'habitude d'en avoir, mais cette année rien. C'est la décision des parents. Ils disent que mes jeunes frères et sœurs sont prioritaires".  Dr Amadou Oury Sow, médecin à l'hôpital Ignace Deen, l'un des plus grands centres hospitaliers de Conakry, a d'autres soucis dont celui de la cherté des denrées. A l'entendre, il ne comprend pas pourquoi pareil scénario à la veille de chaque fête. Et ce qui est le plus regrettable, c'est que les salaires des fonctionnaires ne suivent pas cette inflation des prix. En vérité, il n'y a pas que les denrées qui augmentent de prix et, selon cette dame, les tailleurs également dans la spirale inflationniste. "Les tailleurs sont capables d'augmenter d'un simple coup de tête les prix de leur prestation. Et si tu vas dans les boutiques pour acheter du prêt-à-porter, c'est inabordable", confie-t-elle, d'un air dépité. En réponse, les tailleurs soutiennent que la cherté de la vie est décelable partout dans le pays. "Les gens, se défend ce tailleur, pensent que nous fixons les prix pour le simple plaisir de fixer. Mais non ! Du petit piment au sac de riz, tous les prix ont augmenté". Interrogés, des vendeurs d'habits indexent les taxes à payer pour dédouaner leurs produits à l'importation. "Les gens veulent porter du beau et du bon mais ils ne veulent pas débourser. Cela ne marche pas. Aujourd'hui, tout est cher. On paye des taxes au port", dixit un vendeur de prêt-à-porter.. Le gouvernement guinéen avait pourtant promis la subvention de certains produits mais la consigne n'a pas été suivie à la lettre par les commerçants et autres détaillants dans les marchés.

Source: APA

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