Kassory ou Sidya: qui était le chef?
- Par Administrateur ANG
- Le 12/05/2010 à 09:12
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Apres avoir écouté MM. Sidya Touré et Kassory Fofana, je suis embrouillé sur la paternité du bilan du gouvernement Sidya. En effet, chacun d’eux s’attribue les relativement bonnes performances de l’économie guinéenne d’alors - selon les critères du FMI et de la Banque Mondiale. Certes, Mr Kassory était l’exécutif en charge de l’économie et des finances mais ne travaillait-il pas sous la supervision et la direction de Mr Sidya dont c’est aussi le domaine d’expertise ?
écouter Mr Kassory sur les radios libres avec des « Je » et « j’ai fait… », il nous fait oublier qu’il était un ministre –bien que ‘’super ministre’’- dans un gouvernement dirigé par un Premier Ministre qui s’appelait Sidya Touré que notre Général avait spécialement appelé pour redresser la situation économique : toute la différence est là ; parce que c’est un domaine d’expertise de Mr Sidya, PM. Aurait-il, malgré tout, entièrement délégué toute la stratégie et les reformes à son ministre de l’économie et des finances et regarder en spectateur sans s’impliquer alors que c’est exactement pour cela qu’il a été nommé ? J’en doute jusqu’à preuve du contraire !
Les propos de Mr Kassory se vendant pour les élections laissent entendre qu’il aurait fait des ‘’miracles’’ et que la Guinée était en voie de développement à son départ. Si tout allait aussi bien et vu qu’il était le ‘’chouchou’’ de notre Général, pourquoi il n’a pas été nommé PM en remplacement de Mr Sidya ? Tout comme Lansana Kouyaté à sa nomination en 2007, le gouvernement Sidya Touré (je ne sais pas s’il ne faut pas dire désormais ‘’le gouvernement Kassory’’) a trouvé un pays économiquement exsangue, ce qui fait que la moindre mesure allant dans le bon sens produit des effets à résultats ‘’exponentiels’’ surtout dans un contexte mondial et facteurs exogènes favorables. Certes, il faut rendre à César ce qui appartient à César mais exagérer son rôle et se jeter des fleurs sans mentionner tous les acteurs n’est ni fair play ni honnête. MM. Sidya et Kassory aiment parler de statistiques pour nous démontrer qu’ils maîtrisent leurs dossiers et impressionner les électeurs ‘’Lambda’’ sachant très bien que les chiffres ne valent que par leur interprétation juste sans biais ; et ils ne mentionnent pas les statistiques qui contrebalancent ces bonnes performances : mentionner l’amélioration l’inflation sans parler de la détérioration du pouvoir d’achat du Guinéen, ce n’est que du bavardage car de façon simpliste pour que tout le monde comprenne mon message : si l’inflation a été réduite à 3% par exemple mais que le pouvoir d’achat au même moment diminue (par exemple à cause des frais de scolarité, etc qui ne sont pas comptabilisés dans la calcul de l’inflation, bien sûr !) , ces 3% peuvent en réalité être multipliés par un facteur ‘’X’’, en terme d’ accroissement de la pauvreté pour la population. Autre exemple: Mr Kouyaté qui agresse les statistiques lors d’une interview lorsqu’il était PM en comptant le nombre de Premiers Ministres depuis 1984 et concocte une moyenne (en simplement les divisant par 23 ans) pour trouvé une ‘’durée moyenne’’ au poste de PM qui n’a rien à avoir avec la réalité. Hormis la parenthèse Diarra Traoré de 1985, ce n’est qu’en 1996 que Mr Sidya a été nommé et plusieurs n’ayant pas atteint les deux ans –comme lui d’ailleurs- donc il aurait dû soustraire au moins 1985 -1996 (10 ans, pas 11); et encore ! Il a donné un chiffre qui ne veut absolument rien dire ! Donc plutôt que d’abreuver les Guinéens de chiffres, parlez de choses concrètes qui ont un sens pour tout le monde et aisément vérifiable comme l’eau et l’électricité que nous avons tous vu dans les rues de Conakry avec Sidya.
Et surtout, pourquoi Mr Kassory ne se manifeste que maintenant après le décès de notre General ? C’est son droit, certes mais il serait intéressant qu’il nous éclaire un peu. Il y a eu le coup d’Etat de Dadis, les turpitudes du CNDD et les accords de Ouaga : Où était-il ? Pourquoi se démène t-il tant seulement maintenant que le plus difficile a été fait par les autres : le CNDD pour garder le pouvoir et la vraie opposition pour l’en empêcher. Dans quel camp était-il ? Nous aurions souhaité voir Mr Kassory dans l’arène politique avant 2009 ; après décembre 2008 par exemple. Ne se sentait-il pas concerné par le sort du pays ?
Cela dit, finissons avec ces chefs de parti qui parlent de justice et respect de la loi mais qui sont incapables de respecter la date du 17 mai 2010 pour commencer la campagne. Ils violent sans vergogne la loi et commencent la course avant que le départ ne soit donné. Qui vole un œuf volera un boeuf: si, pour si peu ils ne peuvent s'empêcher de tricher, pourquoi ne tricheraient-ils pas pour plus important? Seuls Abbey Sylla et Cellou Dalein parmi la bande des présumés "grands" respectent le décret sur le début de la campagne électorale en termes d’affichage et même meeting sur le territoire guinéen. Espérons que cela ne soit qu’une excitation de ‘’novices’’ en pratique démocratique ; autrement ce serait grave !
Ajoutons aussi que nous espérons que les journalistes d’investigations vont enfin faire leur travail sans diffamation pour nous éclairer sur les différents leaders politiques : leurs cursus universitaire et surtout professionnel, des enquêtes de moralité sans oublier la ou les sources de financement de leur parti particulièrement les présumées petites et nouvelles formations.
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