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Ismaël NABÉ, ministre du Plan : « Nous attendons de nouveaux investisseurs français en Guinée pour notre projet-phare Simandou 2040 »

W 1 ismael nabe ministre guine en du plan et de la coope ration internationale 15297Tout récemment réintégrée au sein de l’Organisation Internationale de la Francophonie, la Guinée a envoyé une importante délégation en France au Sommet de l’OIF. Rencontre à FrancoTech avec le ministre du Plan et de la Coopération internationale. L’occasion de faire le point sur les grands projets du pays, et ses bonnes relations avec la France.

AfricaPresse.paris (APP) – À l’occasion du XIXe Sommet de l’OIF, qui s’est déroulé ces 4 et 5 octobre en France, à Paris et à Villers-Cotterêts, la Guinée fait son grand retour dans la famille francophone. C’est une chance pour votre pays ?

Ismaël NABÉ – C’est avant tout un honneur. Merci beaucoup pour cette invitation au Sommet de l’OIF en France. Nous sommes vraiment heureux d’être ici, à Paris, et d’y retrouver la grande famille de la Francophonie. C’est pour la République de Guinée très important et nous sommes venus avec une forte délégation de quatre ministres pour représenter Son Excellence le général Mamadi DOUMBOUYA qui n’a pu faire le déplacement au lendemain de notre fête nationale, le 2 octobre, célébrant avec faste à Conakry les 66 ans de notre indépendance. « S’inspirer du passé pour construire le futur » était d’ailleurs le thème de cette Semaine de l’Indépendance.

Le 24 septembre dernier, le Conseil permanent de l’OIF a, en effet, prononcé la « levée totale de la suspension » de notre pays de l’organisation et nous lui en sommes extrêmement reconnaissant car le français est aussi une langue importante pour les affaires.

APP – Extrêmement représentative, votre délégation est d’ailleurs venue en force à Paris...

Ismaël NABÉ – Aux côtés du Dr Morissanda KOUYATE, chef de la diplomatie guinéenne, et de votre serviteur, sont également présents à Paris Mme Aminata KABA, ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, M. Moussa Moise SYLLA, ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, ainsi que le ministre Secrétaire général du gouvernement et le Directeur de cabinet du Premier ministre.

Notre présence à ce Sommet, à Villers-Cotterêts puis ici, à FrancoTech Paris, est extrêmement importante pour nous autres Guinéens. Car, comme vous le savez, la Guinée est en train d’amorcer son programme de développement socio-économique avec le grand projet Simandou. C’est donc très important de venir partager en France nos expériences et nos atouts, mais aussi ce que nous voulons faire de la Guinée pour les quinze prochaines années. Ce sera le programme Simandou 2040.

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« Simandou, c’est le projet phare de transformation de notre pays »

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APP – Pouvez-vous nous parler précisément de ce projet de Simandou, si riche de ressources et d’espoir pour la Guinée ?

Ismaël NABÉ – C’est vrai. C’est pourquoi mon département du Plan et de la Coopération internationale, avec tous les autres ministères, sommes en train de travailler – sous la supervision du Comité scientifique à la Présidence de la République – pour développer ce programme.
Simandou, c’est un projet minier dont nous voulons faire le catalyseur des différentes initiatives et synergies de développement pour l’avenir de notre pays.

Celui-ci comporte cinq piliers :

1 - l’agriculture, l’agro-industrie et le commerce ;
2 - l’éducation et la culture ;
3 - les infrastructures, les transports et la technologie ;
4 - les finances, les assurances et l’économie ;
5 - la santé et le bien-être.

Ce programme sera désormais bâti sur une multitude de projets concrets qui vont profiter à tous.

Il prévoit notamment :

1 - l’exploitation d’un minerai de fer de 95 millions de tonnes par an à pleine production ;
2 - la construction d’un chemin de fer trans-guinéen d’environ 670 km de la concession à la côte ;
3 - un nouveau port en eau profonde au sud de Conakry.

Simandou, c’est le projet phare de transformation de la Guinée, voulu par le chef de l’État, et nous espérons bien que nous aurons, d’ici à la fin de l’année, un projet complet de développement que nous allons pouvoir présenter au monde, pour attirer des investisseurs, comme au peuple guinéen.

APP – Où en sont aujourd’hui les relations économiques franco-guinéennes ?

Ismaël NABÉ – Depuis ces trois ans de transition politique en Guinée, il s’est passé beaucoup de choses sur le plan économique. En toute humilité, je peux dire que je suis fier de ce que nous avons réalisé avec Bpifrance en Guinée ces trois dernières années.

Six entreprises françaises ont ainsi eu des contrats conséquents en Guinée. La première, c’est la société Eiffage qui s’est engagée dans la construction de quatre hôpitaux régionaux avec le financement de BPI, du Trésor français et bien entendu du gouvernement guinéen. La deuxième, c’est Thomson Prodcast pour la transformation TNT de la télévision numérique. Je peux encore vous citer les ponts métalliques et la confection d’un cadastre numérisé. Au total, 500 à 600 millions de dollars de projets ont ainsi été confiés aux entreprises françaises.

Quand j’étais à la Primature, j’ai eu la chance d’initier tous ces projets et toutes ces transactions avec les entreprises françaises et j’en suis très fier. La coopération économique entre la France et la Guinée est aujourd’hui au beau fixe.

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« Les femmes sont mises à l’honneur car rien ne se fera sans les femmes »

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APP – N’avez-vous pas encore d’autres projets avec la France ?

Ismaël NABÉ – Nous voulons, bien sûr, aller encore plus loin et nous attendons de nouveaux investisseurs français pour participer au développement de la Guinée. Nous voulons que d’autres entreprises françaises, dont on connaît le savoir-faire, s’intéressent à la Guinée et pas seulement au projet Simandou.

J’étais en France il y a trois mois, juste avant la dissolution de votre Assemblée nationale et la crise politique que vous venez de vivre, et je reviens dans quelques semaines pour le Big à Bercy. Je vais y reparler de tout ce que nous avons fait de concret depuis trois ans et de tout ce qui nous tient à cœur pour mettre les bouchées doubles au service du développement de notre pays qui revient de loin. Chez nous, il y tant à faire...

APP – Le 10 juillet dernier, vous assistiez en présence du Premier ministre Amadou Oury BAH au lancement du FIED (Forum International des Femmes Entreprenantes et Dynamiques) dont la XIIIe édition doit se dérouler du 26 au 30 octobre prochain à Conakry. Quel rôle peuvent jouer les femmes guinéennes aujourd’hui dans la relance de l’économie ?

Ismaël NABÉ – J’y viendrai avec plaisir car, vous le savez, la population guinéenne est féminine à plus de 63 % ! C’est vous dire que les femmes jouent un rôle important et crucial dans le développement de notre pays.

Comme le thème des festivités de l’indépendance était cette année la Guinéenne, le chef de l’État a d’ailleurs décidé de mettre les femmes à l’honneur, comme on l’aura remarqué sur de nombreuses photos. Il faut savoir que le nom même de « Guinée » signifie « la femme » !

Ce Forum consacré aux femmes, que nous accueillons cette année en Guinée, tombe donc à pic : on ne peut pas parler de développement sans les femmes. En Guinée, les pionnières de notre indépendance comme de notre développement, ce sont les femmes. Leur participation active au développement et à la relance économique du pays est donc indispensable. C’est pourquoi notre gouvernement s’est engagé dans une grande campagne pour l’autonomisation des femmes et leur bien-être.

APP – Les femmes sont d’ailleurs fortement représentées au sein de votre gouvernement...

Ismaël NABÉ – Pour conclure, je vous donne un exemple extrêmement parlant. Tous les départements clés sont chez nous aujourd’hui occupés par des femmes : le ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME, celui de l’Environnement et du Développement durable, le ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, le ministère des Postes, des Télécoms et de l’Économie numérique, celui de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérable, le ministère de la Pêche et de l’Économie maritime. Rien ne se fera en Guinée sans les femmes !

Propos recueillis par Bruno FANUCCHI pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse

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