Indignation et surenchère victimaire ethnique dans le sillage d’un Etat de droit incertain
- Par Administrateur ANG
- Le 27/08/2012 à 07:56
- 0 commentaire
Les tueries de Zowota ont suscité un déchainement de compassion peu ordinaire et une concurrence mémorielle aux relents ethnicistes, sans qu’une fois de plus la possibilité de faire justice sur les crimes commis n’apparaisse certaine. Presque comme à l’accoutumée, avec la litanie des précédentes exactions impunies depuis 1958 (les 50.000 morts de Sékou Touré, les violences de l’entre-deux tours en Haute-Guinée, et post-électorales à Conakry et au Fouta, aux massacres de Zowota), nous nous dirigeons imparablement vers le même cycle de réaction habituel : indignation, récupération politico-politicienne, accommodation, fatalisme-impunité, enfin oubli.
Les tueries de Zowota ont suscité un déchainement de compassion peu ordinaire et une concurrence mémorielle aux relents ethnicistes, sans qu’une fois de plus la possibilité de faire justice sur les crimes commis n’apparaisse certaine. Presque comme à l’accoutumée, avec la litanie des précédentes exactions impunies depuis 1958 (les 50.000 morts de Sékou Touré, les violences de l’entre-deux tours en Haute-Guinée, et post-électorales à Conakry et au Fouta, aux massacres de Zowota), nous nous dirigeons imparablement vers le même cycle de réaction habituel : indignation, récupération politico-politicienne, accommodation, fatalisme-impunité, enfin oubli.
Pour les sceptiques et les oublieux, si besoin était, Zowota sonne comme un rappel cinglant qui révèle l’immensité du travail à accomplir en vue de bouter hors de Guinée cette obsessionnelle violence. Somme toute, tout le défi de l’édification d’un Etat de droit ....
Si on en est encore à cette surenchère compassionnelle et victimaire ou d’indifférence, face à notre douloureux passé et présent, c’est sans doute beaucoup plus à cause du déficit d’Etat de droit qu’on n’est pas encore prêt à voir en Guinée, vu le penchant despotique affirmé d’AC.
L’éventualité d’une vraie réconciliation nationale, qui aurait pu aider à sortir des « identités meurtrières» (Amin Maalouf), en faisant la lumière sur les crimes du passé afin de se tourner sereinement vers l’avenir, est à exclure dans le contexte actuel .D’autant plus qu’AC est le principal responsable de la mise en « lambeaux du tissu social».
Sans justice sur les crimes perpétrés en Guinée depuis 1958, et un Etat de droit fonctionnel, d’autres Zowota et pires atrocités risquent de se reproduire quasi-certainement à l’avenir. Et nul, quel qu’il soit, ne semble être à l’abri de cette barbarie d’Etat. Qu’on le comprenne !...
Oury Baldé
Ajouter un commentaire