Hymne à la réconciliation: J'ai mal à ma guinéenneté
- Par Administrateur ANG
- Le 11/02/2015 à 12:28
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Atchoum !
L’atmosphère politique et sociale est poivrée
Et pour cette cause-là
Sisters & brothers
Une fois n’est pas coutume
Je m’improvise Mc
Pour dénoncer avec fracas
Tous les tracas, tares et travers,
Qui minent la cité
Coup de gueule et ras-le-bol
De tout ce brouhaha
Les blabla et racontars
Des guéguerres politiciennes
Qui nourrissent la haine
Et sèment la discorde
Entre des bouts de bois de Dieu
Liés par le sang et la terre de leurs ancêtres
Toutes choses faisant que le temps semble figé
A voir les jours qui passent et se ressemblent
Dans cette mère patrie
Que je n’ai de cesse de plaindre
Dans la solitude de mon exil lointain
Dans mes nuits blanches baignées de sueur et de larmes
Et à force de sanglots
J’en ai la gorge nouée
A rendre aphone
Et pendant ce temps-là
Le pays des rivières du sud
Comme un bateau ivre
Continue de tanguer
Dans les eaux houleuses et boueuses
D’un océan de contradictions
Avec ce paradoxe saisissant
De terre bénite et maudite d’Allah
Immensément riche de ses potentialités diverses et variées
Mais cruellement pauvre de ses élites civiles et militaires débiles
Qui en impétueux et inconscients bandits à col blanc
Affichent de façon insolente
Leurs richesses siphonnées sur les deniers publics
Pendant que le bas-peuple
A qui chaque jour suffit sa peine
Broie douloureusement du noir à se ronger les pouces
Et le pays continue à traîner nonchalamment les pas
A la queue de peloton des nations civilisées
Aaah, j’ai mal à ma guinéenneté
A voir l’irresponsabilité de nos aînés
De vouloir foutre le passé
Dans le tiroir des oubliettes
Et hypothéquer impunément
Le devenir de la nation
Trop de non-dits, trop de sous-entendus
Trop de stigmatisations, trop de suspicions
Trop d’amalgames, trop de défiance
La jeunesse innocente, a droit de savoir
Pour éviter les erreurs d’antan
Et baliser les chemins tortueux
De la paix et de la réconciliation nationale
Et pourtant, quand s’était levé dans le ciel
Comme une lueur d’espoir
Le soleil des indépendances en 1958
Les attentes étaient nombreuses
Et l’espérance folle
On a alors dansé et chanté à tue-tête
A la gloire du peuple vaillant
Décidé de s’émanciper et de s’épanouir
En prenant en mains
La direction de sa propre destinée
Sur la voie de la liberté
Du travail
De la justice
Et de solidarité
Mais après un demi-siècle d’écoulé
Le constat est plus qu'amer
Car c’est le même refrain
Qui nous revient en boucle
À savoir que le peuple martyr
Usé et abusé à souhait
Trime et déprime
Sous le poids de la pauvreté et de la misère
Et la faute alors de tout ce gâchis me dira-t-on
A la classe dirigeante
Elle incombe sans nul doute
Plus soucieuse de se sucrer
Et de se lécher les babines
Que de se préoccuper à remplir
Le ventre creux de la populace
Eh oui, j’ai mal à ma guinéenneté
A voir l’irresponsabilité de nos aînés
De vouloir foutre le passé
Dans le tiroir des oubliettes
Et hypothéquer impunément
Le devenir de la nation
Trop de non-dits, trop de sous-entendus
Trop de stigmatisations, trop de suspicions
Trop d’amalgames, trop de défiance
La jeunesse innocente, a droit de savoir
Pour éviter les erreurs d’antan
Et baliser les chemins tortueux
De la paix et de la réconciliation nationale
Alors une rétrospective du processus d'évolution socio-politique s'impose
Pour que soit fidèlement restituée la vérité historique
Fama Sékou Touré
26 longues années durant
Régna sans partage au pouvoir
En faisant croire à tous
Que l’Etat c’est le peuple
Et le peule c’est l’Etat
Mais faute de ressources matérielles, financières et humaines
Pour l’atteinte des objectifs
Aux ambitions démesurées
Il fit sa politique avec les moyens du bord
Avec pour diktat
La révolution comme cheval de bataille
La propagande politique pour appâter, épater et ameuter les masses laborieuses
L’endoctrinement des esprits pour la vulgarisation de la pensée unique
La répression pour contrer les velléités oppositionnelles des dissidents politiques
Et le soutien populaire en guise de caution morale
Le tout
Au nom du peuple
Par le peuple
Et pour le peuple
Pour finir par s’en aller
De sa belle mort
Héros pour les uns
Et tyran pour les autres
En laissant orphelin
Le pays sens dessus dessous
Et les querelles fratricides de succession
Je dis et je le répète, j’ai mal à ma guinéenneté
A voir l’irresponsabilité de nos aînés
De vouloir foutre le passé
Dans le tiroir des oubliettes
Et hypothéquer impunément
Le devenir de la nation
Trop de non-dits, trop de sous-entendus
Trop de stigmatisations, trop de suspicions
Trop d’amalgames, trop de défiance
La jeunesse innocente, a droit de savoir
Pour éviter les erreurs d’antan
Et baliser les chemins tortueux
De la paix et de la réconciliation nationale
Vint après la soldatesque
A la mort du despote en 1984
Pour sortir le peuple de sa torpeur
En s’emparant du pouvoir
Au nez et à la barbe de tous
Fory Coco,
S’installa alors confortablement
Dans son fauteuil de patriarche zélé,
En proclamant partout La LIBERTE
Mais les populations à la base
Victimes des années de privation et d’obscurantisme
Comprirent de travers LIBERTINAGE
Et ce fut le laisser-aller
Et le laisser-faire
Liquidant au passage tous les dignitaires du régime défunt
Et bradant et pillant à la con
Les maigres acquis de la révolution
Après c’est l’intermède de la transition en 2008
Le Général Président-Paysan
A cassé sa pipe
Laissant en héritage
Un pays en déconfiture
Corruption
Insécurité
Impunité
Et j’en passe des meilleurs
A sa suite rebelote
C’est encore les hommes en treillis
A la sulfureuse réputation
De gâchette facile
Qui pointent le bout de leurs nez
Le bout de leurs fusils j’allais dire
Pour s’emparer à nouveau du pouvoir
Heureusement cette fois-ci
Sans effusion de sang
Et le Capi-Prési
En chef de file déglingué
Promet de balayer la demeure insalubre
Avant que le pouvoir
Ne finisse par lui monter à la tête
En se laissant déborder
Par les courtisans et les charlatans
Arrivé en messie
Il s’en ira en paria
Un plomb dans la tête
Victime de tentative d’assassinat
Le traquenard du 28 septembre est passée par là
El Tigré devint son successeur en 2009
Le soldat qui disait ne pas vouloir du pouvoir
Mais contraint par les circonstances
D’assurer la continuité de l’Etat
Devoir dont il s’acquitta
Tant bien que mal
Avant de refiler la patate chaude
Aux civils assoiffés de pouvoir
En organisant, non sans accrocs
Les premières élections présidentielles
Jugées démocratiques
Libres et transparentes
Le Prof-Prési
Premier Président Démocratiquement Elu en 2010
Promet à son arrivée monts et merveilles
Mais voilà que son quinquennat tire à sa fin
Avec comme triste réalité dans le pays
Crise politique
Crise sociale
Et Crise Economique
A en perdre la tête
Comme pour dire
Que le pays est loin d’en finir
Avec ses vieux démons
Eh ben, je ne peux qu’en avoir mal à ma guinéenneté
A voir l’irresponsabilité de nos aînés
De vouloir foutre le passé
Dans le tiroir des oubliettes
Et hypothéquer impunément
Le devenir de la nation
Trop de non-dits, trop de sous-entendus
Trop de stigmatisations, trop de suspicions
Trop d’amalgames, trop de défiance
La jeunesse innocente, a droit de savoir
Pour éviter les erreurs d’antan
Et baliser les chemins tortueux
De la paix et de la réconciliation nationale
Alors Enfants de Guinée
Diaspos et bledards
Prenons conscience
Que le temps de la révolte citoyenne a sonné
Et pour le repos de l’âme des innocentes victimes
Sacrifiées impunément
Sur l’autel de la République
Crions haro
Sur tous ces hommes politiques
Prêts à mettre le pays à feu et à sang
Pour étancher leur soif de pouvoir
Et levons-nous à l’unisson
Comme un seul homme
Pour défendre la cause commune
Au-delà des divergences politiques
Et des clivages ethniques
Stop aux manigances
Stop à la stigmatisation
Stop à l’exclusion
Stop à la haine
Stop à la division
Et donnons-nous la main
Pour tordre le cou à Lucifer
Pour que devienne enfin réalité
Le doux rêve de construction
D’une Nation Démocratique
Unie et Prospère
En ayant clairement à l’esprit
Que les Hommes passent
Mais notre chère Guinée elle
Demeure éternelle
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