SEKOU RESCO CAMARA: Gouverneur de Conakry ou président bis ?

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La ville de Conakry a mal à son gouverneur. Et même la démocratie naissante en Guinée risque de pâtir des frasques de Sékou Resco Camara, celui qui, de plus en plus, se prend pour le nombril de la Guinée. Son dernier haut fait d’armes a mis en émoi le corps des avocats. Et depuis, c’est un bras de fer entre les robes noires et le maître de Conakry. Outre la grève qu’ils observent depuis quelques jours, les avocats ont battu le pavé lundi, à Conakry.

Tout est parti d’une affaire de détenus incarcérés sans jugement et dont leur avocat a obtenu une liberté provisoire. Une décision pas du goût du tout-puissant Sékou Resco Camara, qui a remis les détenus au violon et fait garder à vue leur avocat. Ce dernier porte en plus la casquette de président d’une organisation de défense des droits humains. Il n’en fallait pas plus pour alerter le monde entier. C’est ainsi que Human Rights Watch a condamné les agissements du gouverneur de Conakry. Comment comprendre une telle attitude digne des Etats d’exception, sinon que le gouverneur de Conakry ne s’est pas converti aux nouvelles valeurs prônées par l’Etat de droit. Car l’homme n’est pas à sa première incartade.

Pendant ce temps, le président guinéen, Alpha Condé, reste aphone sur ces dérives. A-t-il donné son onction à ce serviteur zélé qui, il est vrai, se dévoue corps et âme pour lui ? Il est temps que la situation soit clarifiée car les agissements du gouverneur mettent à mal l’image de démocrate dont se prévaut Condé. Les actions de salubrité qu’il dit avoir entreprises doivent aussi toucher ceux de son entourage qui n’ont rien compris à la démocratie. Il y a même un climat de malaise quant à la volonté réelle de Condé d’instaurer un véritable Etat de droit en Guinée. S’il ne veut pas laisser planer des doutes, le chef de l’Etat doit donc recadrer le gouverneur en amenant à de justes proportions ses pouvoirs. Mais au-delà, il se pose la question des élections locales, en vue de doter les villes guinéennes de dirigeants légitimes et dont les actions sont légiférées.

Cela permettra d’évoluer vers la fin de l’ère des gouverneurs qui se prennent pour des présidents bis. L’une des clés du succès de la transition démocratique en cours, c’est le respect de la séparation des pouvoirs. Le président Condé doit y veiller, quitte à se délester d’un entourage devenu encombrant. C’est ce courage qui donnera davantage confiance à l’opposition, à la société civile et à la communauté internationale, toutes attentives aux actes qu’il pose au quotidien. Pour le moment, tel ne semble pas être le cas. La grève et la manifestation des avocats constituent donc une alerte sans frais à prendre au sérieux.

La rencontre annoncée entre Alpha Condé et le chef de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, participe-t-elle d’un souci d’apaisement du climat sociopolitique ? On attend de voir. En tout cas, la Guinée déçoit par ses pas hésitants vers une franche et rapide démocratisation, à l’image des dérapages de ce gouverneur qui se croit tout permis.



Mahorou KANAZOE

Le Pays

 

 

Source: Le Pays

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Commentaires

  • souleymane
    • 1. souleymane Le 16/11/2011
    ge me temer de donne mo avi ge degaju tour guinee est il fonre et tuduri le chellevous avic pour monde vivou la guinee merci pour tu les et le guinee merci

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