Dans ces conditions, à quoi bon nous tympaniser avec ce dialogue inclusif/exclusif en vue d’élections crédibles et transparentes ! J’entends, on ne parle plus des morts et des détenus de la tentative d’auto-assassinat de mon œil. D’ailleurs, tout aurait été ravalé là-bas, où on a failli « tuer mon mari ». Entendez, le toit avec son petit trou soufflé pendant près de trois heures de roquettes. Les 147 impacts de mitraille avec 600 balles la minute, pfuiiit !!! Avec une petite couche de..déconfiture. Sieur Gandhi, amenez-moi Colombo, Maigret ou même James Bond ! Plus de trace, sauf peut-être quelques restes d’ADN d’AOB pourrissant dans on ne sait quel trou.
Alpha pourrait céder sur toutes les exigences des blocs de l’opposition dite radicale :
- Les élus limogés
- Les détenus du faux coup, rien qu’un geste de faux-cul suffirait..
- La restructuration de la CENI, soit par la solution de la suppression pure et simple de l’article 162 du code électoral attribuant des pouvoirs exorbitants au président de cette institution, combinée aux suggestions de Gandhi (composition par quotas selon les critères dégagés après analyse du scrutin de la présidentielle (1)
- Révision du fichier électoral ou recensement physique.
Nonobstant, la Guinée resterait dans le deuil, pleurant ses morts sans cimetière.
Ce sont d’abord ses leaders historiques : Siradiou Diallo, Pr Alpha Ibrahima Sow, Ba Mamadou. Les milliers de morts du Camp Boiro, ceux de Juin 2006, de Janvier et Février 2007, du Stade du 28 Septembre 2009 sont des martyrs. Insister sur la disparition des leaders, c’est anticiper de nouveaux morts, un deuil d’avenir. Car le leadership des héritiers des leaders historiques disparus, ne semble pas prendre la mesure des dangereuses roueries et infiltrations de leurs pairs survivants qui, non contents d’avoir remis à flot le bateau ivre qui faisait eaux de toutes part depuis le trois Avril 1984, mais ont retapé le magbana poussif, avec tout le bric-à-brac des « occasions Bruxelles ». Tel est l’appareil d’Etat, reconduit et consolidé par Alpha Condé.
Dans ces conditions, nous allons à des élections pour baptiser un empereur sorti droit d’une tribu, drapé des couleurs de l’arc-en-ciel, qui aura la magnanimité de nous offrir une charte ancestrale, plus archaïque que ces chiffons de papiers que les monarques jetaient à la face de leurs roturiers de l’Occident d’Ancien régime.
Aussi, l'avant-dernière déclaration aussi naïve qu’inutile des blocs de « l’Opposition radicale » qui dans un premier paragraphe se félicite du déblocage du dialogue pris en main par le comité de Mollahs, mais exigeant la disqualification ensemble, d’Alassane Condé et des particules dits représentatifs d’un prétendu Centre, devrait être une déclaration de guerre, un véritable « casus belli » si on avait pas la décence politique d’y adjoindre le préalable d’un retour sécurisé de Bah Oury, troisième leader historique vivant qui nous reste dans le paysage politique. Or à l’avant d’un magbana, il n’y a que deux places : celle du conducteur et celle dite « la place de l’escroc », appelée « place du mort » en Occident. On y trouve aujourd’hui le premier magistrat de Guinée, en compagnie de Pancho, serviteur du Chevalier à la triste figure, grand combattant des moulins à vent.
Pour ceux qui ne connaissent pas Don Quichotte de la Mancha, je dis simplement qu’Alpha ne renoncera jamais par un simple dialogue, à son héritage le plus fécond. En effet nous allons vers la reconstitution-fusion du PUP avec le RPG. Le PUP tel qu’il est en voie de reconstituer ses démembrements administratifs entamés dès le premier décret présidentiel. Or les révoltes de juin 2006 et l’insurrection de Janvier et de Février 2007 n’avaient qu’un objectif : le changement. C’est-à-dire le démantèlement complet à terme, d’un appareil vorace, cannibale et stérile à tout point de vue, suite ou après une vaste consultation nationale ; forum, assises, peu importe le vocable ; mais il s’agissait d’un audit exhaustif des comptes et des hommes des deux républiques et de la Transition.
Jusqu’à preuve du contraire, tous les acteurs politiques, gouvernants et opposants seront comptables d’un nouveau rendez-vous manqué de la Guinée avec l’Histoire, si malgré les élections quels que fussent les vainqueurs, cet appareil infécond était reconduit malgré ses 53 ans de félonies jalonnées de crimes économiques et de crimes de sang. Quitte à me redire, ce n’est pas une commission ou un comité de mollahs enturbannés ou portant rosaire, qui remplacera le vrai dialogue, c’est-à dire une conférence nationale qui aura seule feuille de route :
le Changement du "changement".
Mais la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a. Cellou étant en passe d’être délivré du PUP, est menacé de solitude. Une notable partie de la "bourgeoisie" compradore (non patriote), rejoindra la bureaucratie administrative, pour reprendre les agapes de la collusion de ces deux fractions (« classes ») de la société qui vit d’import/Export et de couchat (dessous de table), sans plus-value, complicité délétère, improductive sinon levain d’une inflation maligne et galopante. Le Golfe persique risque de ne plus s’offrir en chair à canon qu’en cas de délestages intempestifs de ce que l'on sait pendant la CAN 2012. Or le carburant vient encore de grimper (lui aussi !) à plus de 9000fg.
Donc il faut détruire Carthage.
Seul le Pouvoir peut se défaire de l’appareil de toutes les ruines et de toutes les fraudes à venir. Alors il faut l’y pousser. Comment ? En ne transigeant pas sur l’exigence d’un dialogue bipartite. Or Alpha est prêt à toutes les folies, seraient-elles meurtrières pour remporter ces élections, ce qui arithmétiquement, voire politiquement devrait être impossible. Il a presque consommé sa trahison de ses idéaux de féanfiste, il a trahi le changement réclamé par les masses debout en Janvier et Février 207 en revivifiant l’appareil d’Etat qu’elles avaient mis par terre.
Enfin il a trahi ses propres promesses de changement.
Ces trahisons et la victoire de sa nébuleuse sans foi ni loi seront sans dommage, seulement, et seulement si cette Opposition comme le dit Ansoumane Doré fait un bloc solide, uni, et qu’il ne manque aucun soldat à l’appel.
C’est pour cela qu’il faut exiger le retour du soldat Bah Oury.
Wa Salam,
El Hajj Saïdou Nour Bokoum