L’an 1 de King Condé, saigneur de Guinée
- Par Administrateur ANG
- Le 19/01/2012 à 08:19
- 0 commentaire
L’entreprise « Condé & Nko » vient de fêter le premier anniversaire de son démarrage. Une véritable désolation dans un pays où le désespoir croise l’injustice! A cette occasion, AC, chef de clan, a lu une copie en guise de bilan avant de prononcer ses vœux de fin d’année. Qu’en retenir ?
Comme d’habitude, dès qu’AC ouvre la bouche, c’est la catastrophe. Depuis qu’il a usurpé la Présidence de notre République (il a volé les élections, comme vient de le reconnaître L. Kouyaté !), il parle beaucoup, promet trop mais compromet tout. En Guinée, chacun pourrait s’inspirer d’un dicton célèbre en disant : « prononce un discours, je te dirai qui tu es ! ». Il suffit qu’AC délivre des propos pour qu’il se découvre un peu plus.
AC est un menteur XXL, c’est-à-dire de très grande envergure. Comme les gens ont tendance à oublier ce qui est dit et fait pour s’accrocher au présent, je pense qu’il faut rapprocher en permanence les propos et les agissements de cette calamité qu’est Condé, autoproclamé professeur. La pédagogie ne consiste-t-elle pas à répéter autant de fois que nécessaire ?
Souvenons-nous que le candidat Alpha Condé avait prévu, après sa victoire programmée, de mettre en application 6 axes prioritaires:
1. unité nationale dans le respect de la démocratie et des libertés fondamentales
2. autosuffisance alimentaire
3. école et santé pour tous, avec prise en charge des enfants et des femmes enceintes
4. développement basé sur l’agriculture et la transformation du secteur informel productif
5. programme de réformes structurelles en partenariat avec tous les secteurs d’activité
6. encourager l’investissement étranger.
Après un an d’exercice du pouvoir, le Président AC reformule ses projets qui s’articulent maintenant autour de 3 domaines:
1. renforcer l’unité nationale
2. changer et améliorer la vie quotidienne des populations
3. transformer l’économie et attirer les investissements internationaux.
C’est mieux résumé et plus facile à retenir. Le « Pr. AC » a fait un léger progrès en français. Désormais, c’est sur ces 3 points que je jugerai la politique d’AC.
Comment qualifier le discours du 20 décembre 2011 du Président du RPG (avatar du PDG) et de la République ? Est-ce un bilan annuel ou un projet pour les législatives ? Un vœu ou un aveu ? La plupart des observateurs l’ont considéré comme un bilan. Bien qu’AC n’ait pas lui-même employé ce terme, je me range du côté de la majorité. Je reste pourtant habité par un doute.
En effet, pour simplifier, un bilan retrace toujours les avoirs et les dettes, c’est-à-dire ce qu’on possède et ce qu’on doit. C’est une photo du patrimoine permettant de savoir à un moment donné ce qu’on vaut et si on est solvable. S’agissant de la Guinée, le « Pr. AC » ne nous a pas offert un arrêt sur image mais un film (succession de photos floues) d’aventurier qui ne fait pas du tout rêver.
Curieuse façon de dresser un bilan où l’auteur parle plus de ce qu’il veut faire que de ce qu’il n’a pu faire. On aurait gagné en lisibilité si AC avait eu l’honnêteté politique de nous dire ceci : «J’ai repris l’Etat dans l’état que voici et dans la première année de mon quinquennat, j’ai pu faire ceci et initié cela ; j’ai rencontré telle difficulté que je compte résoudre de telle manière, etc.» C’est ensuite aux citoyens de dire si le début de mandat du «Mansa Oulen » (chef rouge) est encourageant ou pas ! Personne ne prétend qu’on peut résoudre tous les problèmes de la Guinée en un an mais ce temps est suffisant pour savoir si elle est sur la bonne ligne de départ.
Voyons ce qu’a fait AC dans chacun des 3 domaines précités. C’est un désastre !
1- L’unité nationale
AC a déclaré : « Notre pays était blessé et malade ». C’est vrai mais les graines de la division qu’il a semées sont arrivées à maturité : le pays reste toujours malade ; c’est la nation qui est mourante. Politiquement, AC a instauré un régime d’apartheid en Guinée: il y a d’un côté les citoyens à part entière qui, même étant pauvres, jouissent de certains droits élémentaires et, de l’autre, des sous-citoyens qui, même étant patriotes, n’auraient que des devoirs dont celui de subir la discrimination au quotidien. La haute hiérarchie de l’armée et l’administration sont épurées des quelques éléments peulhs qu’elles renfermaient.
Oui, on me parlera encore et toujours de la « victimisation des éternels insatisfaits ». Tant que ce mal persistera, j’exploiterai ce filon. Un bon manifeste serait : « Peulhs de toute la Guinée, victimisez-vous tant que vous serez victimes! » Le bon réflexe devrait être : « Peulhs de Guinée, créez votre brigade d’autodéfense pour vous faire respecter ! ».
Une chose reste claire en Guinée : AC ne connaît que la force. Si vous ne lui résistez pas, il vous attaquera tous les jours que Dieu fait ; si vous lui résistez un peu, il choisira les jours où il veut vous attaquer ; si vous lui résistez beaucoup, il réfléchira longtemps avant de vous attaquer ; mais si vous lui résistez vigoureusement et de manière plus que proportionnelle, il continuera à vous haïr mais il ne vous attaquera jamais ! C’est la logique propre aux marxisants du genre AC. Quand les Peulhs comprendront-ils que verser des larmes n’émouvra guère celui qui verse leur sang ? Seules les armes de guerre pourraient tarir leurs larmes. Ils pourront trouver des alliés mais personne ne se battra à leur place pour en finir avec leur saigneur.
Il faut être de très mauvaise foi pour nier la marginalisation politique et administrative des Peulhs de Guinée. A cause d’une demi-douzaine de gros commerçants de l’import (qu’exportent-ils, au fait ?), on a développé insidieusement le mythe du Peulh riche alors qu’en Guinée la misère collective est une des données les mieux partagées.
AC a également déclaré qu’il doit être à la fois « un homme pressé » et un « leader qui unifie son peuple ». En réalité c’est un « boiteux stressé » et un « diviseur des populations » !
2- L’amélioration de la vie quotidienne des populations
Si AC a trouvé une situation pourrie, il s’y est bien adapté. Quand un pourri est au sommet de la pourriture, n’est-il pas dans son élément? En s’entourant de nombreux petits mouchards plus nécessiteux que compétents et de quelques gros profiteurs, AC entretient un vivier d’obligés qui ne jurent que par lui. En Guinée, on ne vit pas ; on survit. Avant de juger de l’amélioration de la vie quotidienne des populations, il faut identifier ce qui les intéresse directement : nourriture de base, soins médicaux, eau courante, électricité domestique, sécurité, etc.
Le code minier, le trans-guinéen, le taux de croissance, le déficit budgétaire ou les félicitations de la Banque Mondiale et du FMI, etc. sont très importants pour la Guinée mais ne sont pas perçus comme prioritaires par les populations. Avec la hausse du prix du carburant et donc des coûts de transports, la cherté du riz et des condiments, les difficultés à soigner une diarrhée ou une constipation, l’impossibilité de scolariser ses enfants, etc., peut-on dire qu’AC, qui confond barrage hydroélectrique et barrage hydraulique, a amélioré le quotidien de ses concitoyens et de ses sous-citoyens ?
3- La transformation de l’économie et l’appel aux investisseurs internationaux
L’économie est le talon d’Achille d’AC. Déjà médiocre en doit, le prétendu Professeur est nul en économie. D’ailleurs, je suis étonné que certains qualifient de réussite l’unicité des caisses de l’Etat qu’il a opérée.
Dans un souci d’assainissement réel de l’économie, j’aurais pu me féliciter de cette mesure digne d’un gouvernement responsable. Ce n’est pas le cas avec AC. La multiplicité des caisses est souvent une source de déperdition car chacun tente de se servir à chaque étape. Avec la caisse unique, c’est un seul qui peut se servir à présent : AC ! Voilà un homme devenu subitement le propriétaire unique du Trésor, c’est-à-dire de l’ensemble des moyens financiers dont dispose l’Etat ! On a longtemps glosé sur le rêve américain. Le rêve guinéen est une réalité pour AC qui a oublié les fins de mois difficiles. Qui le contrôle ? Personne ! On comprend qu’il ne se contrôle même plus. Donc l’unicité des caisses signifie qu’AC en est le propriétaire unique.
AC a une stratégie bien particulière de transformer l’économie. Son changement consiste à « décourager le capital humain » en s’attaquant aux opérateurs économiques nationaux. Il veut bien avoir ses hommes d’affaires à lui mais il oublie que cette catégorie d’agents ne se produit pas par décrets.
Par ailleurs, AC pense qu’il suffit d’appeler les investisseurs internationaux pour que ceux-ci s’offrent à lui. Il n’a toujours pas compris (ce qui n’est pas étonnant de la part de quelqu’un qui ne sait pas reconnaître une courgette d’un poireau !) que les capitaux ont besoin, entre autres, d’un minimum de sécurité juridique qu’il ne peut leur offrir. Aucun investisseur ne croira au « petit papy Noël AC », obsolète avant même sa prise du pouvoir en Guinée.
Au regard des performances de la Guinée sous Condé, je me demande comment certaines agences de notation auraient apprécié les performances de notre pays. Si l’Allemagne bénéficie d’un triple A, la Guinée pourrait se voir attribuer un triple Z (zéro en tout !).
AC ne travaille pas pour la Guinée mais pour lui-même. C’est pourquoi j’ai parlé d’entreprise « Condé & Nko ». Son épouse Hadja Djènè Condé n’avait-elle pas promis début juillet 2011 de débarrasser Conakry de ses ordures en 3 semaines ? Il y a quelques jours, les éboueurs d’« IC Transport », entreprise chargée du nettoyage de la capitale et dont la 1ère Dame serait la propriétaire, sont entrés en grève pour réclamer leur salaire en criant:« à bas IC ! ». Ils auraient dû remplacer I par A.
AC contrôle presque tout le pays par le biais de sa SARL (Secte Abjecte, Répressive et Lugubre) dont on ne connaît que quelques membres. Se transformera-t-elle un jour en SA ? Espérons que ce ne soit jamais dans le sens paramilitaire de « Section d’assaut ». Avec lui, une année finit, une année d’épreuves recommence.
Pour terminer, quelques perles du Net :
a) «Le singe sans frontière» s’est encore mal gratté en parlant du « Verdict du Peuple » pour magnifier « Mansa Condé ». Pour nous éclairer sur le bilan d’AC, il n’a pratiquement parlé que de celui qu’il attribue ignominieusement à CD (Cellou Dalein). Une obsession de primate primaire ! En supposant que l’homme descende du singe, certains ont certainement dû emprunter l’ascenseur.
Je rappelle que le régime guinéen a toujours été une dictature : le gouvernement d’un homme, par un homme et pour un homme, à savoir le chef de l’Etat. Un bilan est dans ce cas nécessairement celui de ce dernier. Sous Sékou Touré, on n’a pas parlé du bilan de Lansana Béavogui. Sous Conté, Sidya Touré et Cellou Dalein ont fait de leur mieux et c’est ce mieux qui a été à l’origine de leur disgrâce. Un dictateur n’aime pas qu’on lui fasse de l’ombre. On parle du bilan de Conté, mais pas de celui de Sidimé, de Fall ou d’un autre. Aujourd’hui, on fait le bilan d’AC et non celui de Fofana car nous sommes confrontés à un gouvernement d’AC, par AC et pour AC et on n’en a assez !
b) un « paléo » qui qualifie les Peulhs d’éternels insatisfaits depuis 1958 est toujours en quête d’un morceau d’igname auprès d’AC qu’il avait pourtant accusé de s’être déguisé en imam à Pinè pour fuir le pays. Ce n’est pas parce que le RPG a pour emblème le coq qu’AC a un cerveau d’un oiseau de basse-cour. Il peut être ingrat mais il ne récompense jamais celui qui l’a attaqué. «Notre frêle» peut toujours taper sur les Peulhs mais qu’il sache qu’auprès d’AC, n’est pas Facinet qui veut !
c) enfin, je suis étonné par l’extrémisme de certains griots du RPG qui ont trouvé un site dont le nom et le patronyme du propriétaire leur font croire qu’ils sont dans « leur asile électronique réservé ».
Le plus prolifique d’entre eux est un certain « FOROTO MOUGOU - mougoufrotoyahoo.fr » raffolant de la formule « taliban drogué à l’esprit ramolli… » et signant toujours par la fadaise:
"La vérité, c'est comme du piment, elle ne crève point les yeux, mais les fait rougir simplement !!!"
Froto mougou (piment en poudre) ou mougou froto (poudre pimentée) a trouvé la meilleure forme épicée pour lui réponde. Il s’agit de Ngamakoundiyan dont je salue la riposte permanente et adaptée.
On pourrait également dire : « La vérité, c’est comme la purée de piment, elle ne déchire pas le rectum, mais irrite les hémorroïdes éventuellement !!! »
Je vous salue.
Ibrahima Kylé Diallo
Responsable du site guineeweb.net
Ajouter un commentaire