Heurts entre des manifestants et des bérets rouges déployés à Kankan
- Par Administrateur ANG
- Le 23/07/2020 à 07:57
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En Guinée, les jeunes de la ville de Kankan dans la région de la Haute Guinée ont manifesté, ce mardi 21 juillet, pour exiger la fin des délestages. C’est la quatrième manifestation du genre dans ce fief du RPG, le parti présidentiel, depuis un mois. Mais cette fois-ci, la marche a dégénéré et les bérets rouges ont même été appelés.
A kankan, les manifestants réclament depuis plusieurs semaines la fin des délestages et la fourniture d’électricité dans cette ville acquise au pouvoir. Selon Souleymane Sacko, l’un des leaders du mouvement des citoyens pour l’électrification de la Haute Guinée, mouvement qui mène cette fronde sociale, ils avaient organisé une marche pacifique afin d’aller remettre leur doléance au gouverneur pour la construction d’un barrage hydroélectrique à Kankan, confrontée à d’énormes problèmes récurrents d’électricité.
C’est pendant cette marche que les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les manifestants à coup de gaz lacrymogène. Il y a eu des jets de projectiles de la part des manifestants. La police s’est rapidement retrouvée débordée et les bérets rouges, la garde présidentielle, a été appelée en renfort puisque l’armée guinéenne dispose d’une caserne à Kankan.
Sur place, cette intervention des militaires des bérets rouges est qualifiée d’illégale par les manifestants et les associations des droits de l’homme. Dans les règles liées à la gestion des forces de l’ordre en Guinée, l’armée, dont font partie les bérets rouges, ne doit être déployée qu’en cas d’un état de siège ou de catastrophe annoncée, nous dit Abdoul Gadiry Diallo, le président de l’Organisation guinéenne des droits de l’homme (OGDH). Et cette organisation dénonce d’ailleurs « une violation des principes républicains ».
En effet, le déploiement des bérets rouges est une prérogative du président de la République, en consultation avec l’Assemblé nationale. Une procédure qui n’a pas été respectée dans ce cas-là.
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