Guinée : De la nécessité de l’émergence d’une nouvelle classe politique

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La situation actuelle de la Guinée nous interpelle et son analyse montre que le triomphe de la médiocrité érigé en système de gouvernance au cours de ces dernières décennies a engendré une classe politique dont la qualité laisse à désirer.

Et j’en veux pour preuve son incapacité à transcender les querelles partisanes pour sortir le pays de l’impasse, à un tournant décisif de son histoire.

Devant cet état de fait, nous sommes en droit de nous poser un certain nombre de questions essentielles concernant notre avenir sur le difficile et long chemin vers la démocratie et le progrès.

Que peut-on attendre demain, à l’assemblée nationale, d’une classe politique incapable de mener un dialogue pour obtenir un compromis permettant d’organiser de simples élections législatives ?

Que peut attendre le pays d’hommes sans vision pour la nation, sans arguments de valeur et qui passent leur temps à prononcer des discours exacerbant les tensions inter-ethniques ?

Que pouvons-nous espérer de partis politiques dont les socles fondamentaux sont l’ethnie et la région ?

Que peut-on espérer d’une classe politique qui n’a que la culture de la violence comme seule méthode pour faire valoir ses arguments ?

Quelle crédibilité accordée à une opposition devenue le centre de recyclage d’anciens ministres, non étrangers à la situation décadente du pays, et de transfuges de la coalition au pouvoir mécontents de ne pas avoir eu la part du gâteau qu’ils espéraient ?

Quel réel changement peut amorcer un pouvoir qui, face à une ethnisation à outrance du paysage politique se voit obligé  de collaborer avec des gens qui n’ont, en réalité, changé que de vestes mais dont les mentalités restent les mêmes ?

Face à toutes ces incertitudes, l’émergence d’une nouvelle classe politique, d’une nouvelle génération d’hommes politiques, est aujourd’hui plus qu’une nécessité. Elle est une urgence absolue, non pas pour trouver une solution immédiate à l’imbroglio actuel mais pour sauver l’avenir de la nation guinéenne.

Et cela implique une prise de conscience de la jeunesse guinéenne qui doit prendre son destin en main en refusant toute forme de manipulation et en s’organisant non pas par affinité ethnique mais par affinité politique car c’est de son avenir dont il s’agit.

Pour la consolidation de la démocratie, il est indispensable d’avoir en face du pouvoir une opposition crédible avec des jeunes hommes capables de dépasser les considérations ethniques.

Car tant que les partis politiques continueront à être construits sur des bases uniquement ethniques, il y aura toujours des risques importants d’affrontements inter-ethniques lors des élections puisque même dans les grandes démocraties les périodes de scrutin restent des moments sensibles.

Alors, pour une fois, jeunes de Guinée, refusons de marcher dans les pas de nos aînés.

Une autre voie est possible !

Puisse Dieu benir la Guinée !

Laye Bamba

Layebamba80@hotmail.fr

Toulouse, France

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