Guinéens de l’extérieur….

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C’est surtout à l’occasion des joutes électorales que cette cangue de guinéens de l’extérieur portée aux guinéens vivant à l’étranger refait surface. L’occasion, comme par enchantement, fait le larron.

Le concept de guinéen de l’extérieur, pris dans son sens péjoratif, est une lubie des caciques ,pour la plupart rescapés de la révolution sékoutoureènne, suite à l’avènement de Lansana Conté au pouvoir en 1984 par coup-d’état, afin de s’adjuger de la part belle du libéralisme initié par le CMRN, et perpétuer leur emprise sur les masses.


En opérant par stigmatisation et ostracisme, l' « école guinéenne » (Saïdou Nour Bokoum) a entretenu une phobie du guinéen de l'étranger pour masquer son complexe dénudé et son égoïsme ravageur.


« Nous avons enduré toutes les couleuvres ici (au pays).D’autres dans des''fotéta bankhis tombolés''(1) ne vont pas venir  nous dicter leur loi,  maintenant que le pire (la barbarie d'AST) est derrière », « aventurier », et autres stéréotypes de mauvais goût font encore partie du subconscient collectif en Guinée.

Depuis, le concept a fait son petit bonhomme de chemin, repris soit par le despote de service en credo politique contre ses opposants,soit en société, où il  a acquis ses lettres de noblesse, pour discriminer .

Vouloir créer une "guinéanité " à deux vitesses est absurde. D'autant plus que le nombre de guinéens vivant à l’étranger se chiffre aujourd’hui en millions, et que la tentation d’immigrer, notamment en Occident, reste forte au pays.

Dynanmique et imposante tant par son nombre que par son poids,la diaspora guinéenne mérite mieux que les clichés peu reluisants qu’on s’est attelé à lui coller à dessein.

A ce clivage guinéo-guinéen conçu et entretenu sciemment par une «école guinéenne» nombriliste, viennent s’ajouter les sévisses du profond schisme ethnique en cours. La quête de l’identité guinéenne s'en trouve davantage  brouillée ….

Je vis à l’étranger et me définis comme guinéen à part entière, refusant d’être associé à une quelconque étiquette.

Oury Baldé

(1) Expression en langue soussou, attribuée à Lansana Conté, voulant dire de façon dépréciative habitants des taudis en Occident.

Oury Baldé

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