Guinée: L’adoption d’un CNBG est une garantie de sûreté pour le secteur de la construction
- Par Administrateur ANG
- Le 29/04/2020 à 09:36
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L’adoption d’un Code national du bâtiment (CNBG) adapté et conforme aux spécificités guinéennes est une garantie de sûreté pour le secteur de la construction et une fierté pour le pays, indique Aboubacar Fofana dans un article intitulé «Guinée : Plaidoyer pour un Code national du bâtiment».
Le secteur de la construction en Guinée plonge dans une anarchie notoire. La plupart des bâtiments sont construits sans aucun dessin (ou plan) d’ingénieur. L’usage courant faisant en sorte que souvent, les dessins d’architecture de petits entrepreneurs privés sont généralement confondus avec les dessins de l’ingénieur et sont pris comme les seules références pour la construction des immeubles, souligne cet article publié récemment dans le site guineenews.org.
Or, il est important de savoir faire la distinction entre ces deux choses. D’une part, les dessins d’architecture montrent le bâtiment dans son ensemble, tel qu’on le verra quand il sera construit. Ainsi, sur la forme et le style, c’est l’architecte qui a le mandat de concevoir globalement un bâtiment qui répondra aux besoins du client. D’autre part, les dessins de l’ingénieur en bâtiment visent à assurer la stabilité et l’intégrité structurale du bâtiment. À partir des plans de l’architecte, l’ingénieur en bâtiment prend en compte tous les facteurs (qualité du sol, présence d’eau, dimensions, performances techniques des matériaux, risques de séisme, conditions climatiques…) pour définir la taille des différents éléments de la structure du bâtiment et la quantité des matériaux à utiliser, précise Aboubacar Fofana.
Or, en Guinée, hormis les édifices gouvernementaux ou les grands projets d’investisseurs privés (hôtels, bâtiments industriels ou commerciaux), l’essentiel des habitations résidentielles est réalisé sans aucune étude préalable d’ingénierie ni sur la structure géotechnique des sols, ni sur les charges à reprendre, ni sur la sécurité incendie, etc., note-t-il.
Et d’ajouter que la plupart des ouvrages construits ne font pas l’objet d’un calcul préalable par un ingénieur spécialisé. À cet égard, l’actuel Code de la construction et de l’habitation de la Guinée ne suffit pas, dans la mesure où celui-là a seulement pour but «l’organisation, la réglementation et la promotion des activités d’investissement, de production, d’exploitation et de gestion dans les domaines de la construction et de l’habitation sur l’ensemble du territoire national».
A cause de cette carence de réglementation, de graves accidents surviennent parfois sur des chantiers de construction d’immeubles dans la capitale guinéenne. En juillet 2018, un immeuble en construction de sept étages s’était effondré à Coronthie, dans la commune de Kaloum, faisant 4 morts et 5 blessés. S’exprimant sur ce drame, le ministère de la Ville et de l’Aménagement du territoire avait déclaré que le propriétaire de l’immeuble n’avait même pas reçu de permis de construire et n’avait répondu ni aux convocations, ni aux demandes d’arrêt des travaux qui lui ont été adressées.
C’est pourquoi «il est indispensable que notre pays se dote maintenant d’un Code national du bâtiment (CNBG) qui permettra de fixer les dispositions techniques concernant la conception et la construction de bâtiments neufs, ainsi que la transformation, le changement d’usage et la démolition des bâtiments existants. Ce nouvel instrument s’emploiera à énumérer les exigences minimum nécessaires afin qu’un bâtiment soit construit en toute sécurité. Les autorités devront être garantes de sa mise en application partout au pays et il devra être mis à jour périodiquement pour tenir compte de l’évolution technique et technologique dans le domaine de la conception et la construction de bâtiments», précise l’auteur de cet article.
K. F
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