Guinée : Des députés de luxe pour un peuple dans la misère
- Par Administrateur ANG
- Le 22/02/2014 à 13:57
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Ils ont donc osé demander à un peuple vivant avec moins de 10.000GNF par jour de leur accorder un salaire mensuel de 25, 30 voire 40 millions de francs.
Oui ils ont osé !
Dans un pays où le salaire minimum est de 440.000 francs, eux, les "représentants du peuple" ont osé demander comme véhicules de fonction des 4x4 coûtant au minimum 300 millions de francs.
Oui ils ont osé !
Pendant qu’on y est, pourquoi ne pas ajouter également une villa pour chacun, un billet d’avion pour la Mecque ou le Vatican et que sais-je encore ?
Mais au fait, les avons-nous obligés à être députés ? Non, au contraire, ce sont eux qui, la fleur à la bouche sont venus nous demander nos voix en nous promettant de s’occuper de nos problèmes.
C’est à eux de nous remercier de leur avoir "fait confiance" en se mettant au boulot pour réaliser les promesses qu’ils nous ont faites et non à nous de leur offrir des cadeaux aux prix hors de la portée de nos bourses de pauvres guinéens alors même qu’ils n’ont encore rien prouvé.
Donc, nous peuple de Guinée vivant dans la misère, nous ne pouvons accepter que des gens supposés nous représenter vivent dans un insolent luxe à nos dépens.
Et il n’y a pas de comparaison fallacieuse à un autre pays qui tienne. L’évolution de nos conditions de vie doit être intimement liée à celle des conditions de vie des membres de ce qui est censé être notre assemblée.
C’est pourquoi, l’octroi d’une voiture de fonction à un député du peuple est tout à fait inopportun. Compte tenu de certaines réalités guinéennes, le principe d’un parc limité de véhicules de mission géré par l’assemblée nationale est plus adapté. Un véhicule de ce parc pourra être utilisé par un ou plusieurs députés pour une mission et rendu à la fin de celle-ci.
Quant au salaire du député, rien ne justifie, je dis bien rien, qu’il soit supérieur à celui d’un professeur d’université. Dans la Guinée d’aujourd’hui où, à mon sens, l’éducation et la formation des jeunes devraient être des priorités absolues, aucun député, quel qu’il soit ne saurait prétendre mériter un meilleur salaire qu’un professeur.
Le consensus tacite des différents camps politiques sur cette question ou en tout cas l’absence de voix dissonantes, à une ou deux exceptions près, est un signe ultime qui devrait réveiller les dormeurs debout qui croient encore que l’on se bat pour l’amélioration de leurs conditions de vie, pour la liberté, la démocratie. Et c’est également une raison de plus de se battre pour le renouvellement de la classe politique guinéenne.
Si nous voulons construire une démocratie solide pour un véritable développement, nous devons dire non à ce type de situation qui conduit à la naissance de castes qui s’arrogent des privilèges que rien ne justifie dans un pays où le peuple vit dans le dénuement depuis plusieurs décennies.
Ces castes de privilégiés représentent d’ailleurs un des maillons faibles des systèmes qu’ils est convenu d’appeler aujourd’hui les « grandes démocraties ».
Alors, pas de députés de luxe pour un peuple dans la misère !
Puisse Dieu bénir la Guinée !
Laye BAMBA
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