GUINEE : A QUOI RESSEMBLE LA REALITE DU PAYS A PRESENT ?
- Par Administrateur ANG
- Le 24/09/2010 à 22:06
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Peut-on vraiment se satisfaire de ce qui vient de se produire dans notre pays par le report sine die de la date du deuxième tour de l’élection présidentielle qui devait avoir lieu le 19 septembre 2010 ? Je dis sine die, parce qu’à la fixation de la date du 19 septembre, j’avais été saisi d’un doute qui s’était, par la suite, quelque peu dissipé devant le concert des affirmations qui l’entouraient. Faut-il donc se complaire dans ce marais de positions changeantes sur l’avenir du, pays ? Ma réponse, et sans doute, celle de millions de Guinéens est non.
Le simple fait d’être conforté dans ce type de report, comme par exemple en Côte d’Ivoire, signifie de vouloir continuer à s’installer dans l’absence d’Etat efficace, muré dans la médiocrité, à la grande satisfaction de ceux qui bénéficient de cet état de chose. Médiocrité ?... Le mot n’est pas assez expressif pour rendre compte de la réalité gouvernementale nébuleuse du pays et de l’état matériel et moral lamentable de la population. C’est comme si l’on se trouvait devant un vaste terrain vague où des bandes rivales de garnements se sont limité des territoires. Il faudra qu’on sorte de ce schéma et c’est ce à quoi aspirent des citoyens enthousiastes qui croient dur comme fer à la nouvelle lune que leur annoncent des politiciens professionnels. Mais à chaque fois, ils tombent de leurs illusions par l’action souterraine de ces mêmes politiciens uniquement mûs par leurs ambitions personnelles d’accéder au pouvoir. Cette réalité de miroir aux alouettes a fini par former des Guinéens crédules que ces marchands d’illusions et des intellectuels aux titres ronflants manipulent comme de la pâte à modeler. A force, on a fini, contrairement aux apparences, par se trouver devant une société bloquée, mais où de temps en temps, surgissent des irruptions de manifestations sporadiques, coûteuses en vie humaines, mais sans véritable remise en cause du jeu politicien qui a cours.
C’est ce cours des choses que l’élection présidentielle entreprise le 27 juin dernier devait enrayer par la volonté des deux candidats en lice pour le deuxième tour : Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé. Le citoyen ordinaire que je suis, avais pensé que quelles que soient les délices du pouvoir , la préoccupation de ces deux candidats qui se sont engagés au service de l’Etat, aurait été de sortir la Guinée de la régence militaire et du gouffre d’où elle croupit.
La dénonciation des résultats du premier tour de l’élection, suite à des fraudes reconnues mais quelque peu rectifiées, n’aurait pas dû conduire au report sine die du deuxième tour que les 24 candidats du premier tour semblent tous avoir accepté en s’engageant dans des alliances aux côtés des deux finalistes. On pourrait même ajouter qu’une annulation pure et simple du premier tour pour repartir à zéro avec toutes les préoccupations n’aurait pas empêché l’imbroglio que nous connaissons aujourd’hui, tant la conception « démocratique » de certains Guinéens est qu’ils ne peuvent participer à une élection qu’en la gagnant. Telle est, à n’en pas douter, la situation politique guinéenne d’aujourd’hui. Autant dire un boulevard ouvert au retour de l’Armée guinéenne au pouvoir et auquel, en dehors des protestations extérieures de principe, personne ne réagira vraiment.
Cette perspective doit inciter les Guinéens qui aiment leur pays à jouer un jeu démocratique. Soulever ces problèmes n’est pas jouer aux cassandres, ni en donneur de leçon mais vouloir pousser à une rigueur dans l’action publique. Or on entend certains de nos compatriotes dire qu’il faut être sur le terrain au lieu d’écrire, c’est qu’ils ignorent que ces deux aspects sont complémentaires dans l’évolution d’un pays. Il ya des hommes qui s’engagent politiquement par patriotisme, sans esprit de recevoir une récompense ou une reconnaissance particulières en retour. De même écrire ne signifie pas que tout qu’on écrit a un impact immédiat. Mais les deux actions peuvent produire à terme des effets. Il n’est que de rappeler que dans l’histoire récente les écrits des dissidents à l’étranger de l’ancien bloc soviétique et l’action conjuguée des citoyens de l’intérieur de ces pays sont arrivées à déliter et à terrasser les régimes communistes « fortement » implantés en place.
Les comportements de nos leaders qui se sont donc délibérément engagés dans l’action politique doivent être soumis à la critique publique. C’est pourquoi les autorités de la Transition issue des accords de Ouagadougou à la mi-janvier 2010 ont subi beaucoup de critiques et des éloges pour l’amener à bien faire leurs missions. Le Général Sékouba Konaté n’en pas manqué. Est-ce pour cela que dans une déclaration récente (21 septembre) en rapport avec le deuxième tour de la présidentielle, il affirmé : « Des ambitions opposent ceux qui veulent arriver au pouvoir à ceux qui ne veulent pas le quitter », en réclamant par ailleurs « que l’administration observe la neutralité » et que la CENI « tire les leçons de ses erreurs », c’est clair mais pourquoi diable ! En arbitre de la Transition il ne s’engage pas pleinement et clairement dans le règlement de l’imbroglio qu’entretiennent certains.
La société guinéenne que nous avons en face, aujourd’hui, est une société bloquée qui ne peut pas se relever par des hommes pétris de dogmes. A entendre les Guinéens, chacun souhaite ardemment voir ce pays sur pied et rejoindre le concert des nations qu’on juge « normales », c’est-à-dire préoccupée entre autres du bien-être et de l’épanouissement humain de leurs populations. Ce n’est pas ce qui paraît être la préoccupation de la plupart de ceux qui se sont lancés dans l’arène politique chez-nous mais la conquête du pouvoir pour le pouvoir. On oublie que personne, dans une république, n’est né avec un sceptre dans son berceau. Dans les circonstances actuelles, on nous parle de plus en plus de scénario à l’ivoirienne. C’est le pire qui puisse se produire dans notre pays où sévissent des bandes sataniques qui trouvent leurs comptes dans l’état actuel en allant nuitamment , jusqu’à brûler du matériel d’élection : « si mon camp ne doit pas sortir vainqueur, mieux vaut qu’il n’y ait pas d’élection ! », tel est leur raisonnement. Et dire que ceux-ci se croient obligés de parler de démocratie. Dans cette situation de brouillard dont j’ai déjà parlé dans un article du 5 septembre 2009,le Général Sékouba Konaté , Président intérimaire de la République , sur lequel pesaient tous les espoirs de sortie de crise depuis les accords de Ouagadougou et qui n’a pas manqué de critiques sur ses supposées partialité et ambiguïtés dans l’organisation de cette élection, vient tout de même d’affirmer dans une déclaration (21 septembre) : « Des ambitions opposent ceux qui veulent arriver au pouvoir à ceux qui ne veulent pas le quitter » , réclamant « que l’administration observe la neutralité » et que la CENI « tire les leçons de ses erreurs. C’est clair mais pourquoi, diable !, ne s’engage t- il pas pleinement , en patron de la Transition, dans le règlement de l’imbroglio entretenu par certains ? C’est de là d’où viennent des critiques parfois fondées. Il faut d’ailleurs ajouter que Konaté a été couvert d’éloges et de partout, au début de sa fonction d’intérimaire de la République ? Et ces critiques sont nécessaires pour le changement des comportements et actions de ceux qui se sont engagés délibérément au service de la chose publique qu’est la République. Plus il y aura des critiques, plus on espèrera que Le Général Sékouba Konaté agira bien pour la cohésion nationale.
Quant au Premier Ministre Jean-Marie Doré que j’ai observé, dynamique ,intelligent et au franc –parler des années de collège à Conakry au début de la décennie 1950, je saisis mal qu’il ait pu attirer sur sa personne tant de courants critiques pas toujours infondées sans doute. Arrivé au sommet de l’Etat à l’âge de sagesse (plus de 70 ans), on aurait pu espérer qu’il se tirerait mieux de cette primature transitaire en se refusant à toutes espèces de combinaisons avec son allant habituel et à la satisfaction d’un grand nombre de Guinéens. Le contexte, n’est pas facile ; c’est évident, mais l’âge peut nous permettre de nous affranchir de certaines contingences. Des gens de nos générations, hommes et femmes, à présent septuagénaires, sont plus proches du jour du jugement de Dieu que du tourniquet de la mamaya guinéenne. Je souhaite donc que Jean-Marie Doré laisse de sa primature une image de serviteur impartial de l’Etat, une image autre que celle moins gratifiante qui se répand ?
Souhaitons donc que la mise au point de Sékouba soit enfin la bonne et que cette élection tant attendue aboutisse enfin. dans la transparence. Elle ne constituera, sans doute, qu’un nouveau départ mais sûrement pas , dan s les 5 ans à venir, la réponse à toutes les questions que les Guinéens se posent. Mais si d’aventure, les deux camps se neutralisent, la 3e « République » soldatesque verra, sans nul doute, le jour. Et comme toute république soldatesque, elle ne sera qu’une caricature de république, c’est-à-dire une régression de toutes nos aspirations. Je sais que des extrémistes préfèreront cette situation à la présence d’un chef d’Etat démocratiquement élu du camp adverse.
Si le 2e tour de l’élection devait avoir lieu et le plus tôt serait le mieux je renouvelle le choix que j’ai déjà formulé. Mon vote ira à l’alliance Cellou Dalein Diallo . Dans l’état actuel de la Guinée, c’est l’équipe autour cette alliance que je crois capable d’entreprendre une amorce de relèvement de notre pays. Cette équipe est composée d’hommes sans dogmes, qui, par delà les querelles mesquines, est digne de foi dans notre microcosme politique guinéen.
Cellou Dalein Diallo (UFDG) a subi des ouragans d’attaques et de critiques mais il est toujours là. Modeste, il a derrière lui une formation solide et une solide carrière administrative et politique, qui malgré le contexte paralysant des années Conté l’ont préparé à agir autrement en homme libéré s’il est élu et avec des capacités réelles. Les affaires qu’on lui reproche et qui n’ont pas été ,à ce jour, judiciairement identifiées, peuvent-elles être plus infamantes que celles des barons du noyau dur du régime Conté qui ont été accueillis en grand nombre et en fanfare au sein de l’Alliance Arc-en-ciel ? Parmi ceux-ci de grosses huiles comme Mamadou Sylla l’homme qui a réalisé une fortune colossale sur le dos de l’Etat guinéen, sous Conté ; Aboubacar Somparé , l’ancien Président PUP de l’Assemblée nationale qui avait prolongé une législature, au-delà du raisonnable sans faire appel aux électeurs ; Fodé Bangoura, l’homme- orchestre, un temps de la présidence Conté ; les fringants ministres de l’économie sous Conté : Kassory Fofana et Ousmane Kaba etc,etc. Cette palette serait longue à égrener.
Ce qu’on reproche à Cellou Dalein Diallo peut-il surpasser le lourd fardeau sanguinolent que traînent les héritiers du PDG-RDA, également adoubés comme membres de l’Arc-en-ciel ? Où se situent donc, au regard de ces deux camps, le passé et l’avenir ? Si maffia d’Etat il y a, où s’est- elle massivement implantée, pour continuer à ronger l’Etat, sinon dans l’Arc-en-ciel ? Quelle que soit les qualités du chef d’orchestre , il doit , pour mériter les ovations de la salle , disposer de bons musiciens et non des tortillards à la Al Capone qui ne participent qu’à des associations lucratives .
Cellou Dalein Diallo, élu sera en mesure de redresser bien de choses en Guinée avec l’équipe solide dont il dispose.
Sidya Touré avec une formation d’économiste fiscalité et une riche expérience professionnelle, saura plus montrer de quoi il est capable par rapport à l’expérience d’une primature bridée de la période 1996-1999.Les ménages moyens de Conakry lui ont, tout de même rendu hommage en parlant de courant-Sidya, en référence à son œuvre d’électrification en trois ans. Son expérience de Directeur de cabinet d’Alassane Draman Ouattara, ancien Premier Ministre de feu Houphouët-Boigny dans une Côte d’Ivoire dont l’administration et l’économie étaient présentées en exemple, à cette époque, en Afrique de l’Ouest, doit lui permettre d’apporter à l’équipe de Cellou Dalein , un potentiel inestimable dans la construction de la Guinée.
Abé Sylla (NGR) le Guinéen s’est fait une santé dans la clinique de l’économie mondiale, c’est-à-dire, l’économie américaine, sera capable en ancien chef d’entreprise de contribuer à régénération dans notre pays, de l’appareil productif (les entreprises), de l’appareil distributif (commerce et transport) et du système de consommation de la population.
Mamadou Bah Baadikho (UFD) en expert –comptable saura utiliser les comptes de la nation pour une gestion rationnelle de l’économie Guinéenne.
Fodé Mohamed Soumah (GECI), professionnel de la banque et du système financier a assisté de Paris à la mise en place de l’Union économique et monétaire européenne pour apporter un savoir-faire à l’équipe.
Le PUP de Moussa Solano ne pourra pas ne pas accompagner le dynamisme de l’équipe de Cellou Dalein.
Pour ce qui concerne les affaires qu’on agite sur la tête des uns et des autres des deux camps, j’avais déjà écrit avant le premier tour du 27 juin que compte tenu des mœurs politiques cinquantenaires de notre pays, en matière de gestion des biens collectifs, il ne fallait pas en faire un thème central de campagne électorale du moment que la Transition n’avait pas réglé ce problème. Soulever cette question en campagne aurait donc contribué à plus de division encore et un trop grand nombre des 24 candidats du premier tour n’auraient pas se présenter. Car comment expliquer, dans le cadre de la Guinée d’aujourd’hui, que nombre d’entre eux sans avoir été industriels, hommes d’affaires mais, au mieux, de simples salariés (quelle qu’ait été le niveau de ces salaires) aient pu payer allègrement, même en monnaie guinéenne, une caution de 400 millions de francs guinéens et dépenser des fortunes pendant la campagne ? Tout ce micmac n’interpelle pas grand’ monde. C’est pourquoi, j’avais proposé que les affaires en suspens, trouvent un autre cadre de règlements pour que l’Etat guinéen recouvre une part de ses biens, après l’installation d’institutions républicaines débarrassées des carcans du passé.
Je crois que l’Alliance Cellou Dalein Diallo (UFDG) – Sidya Touré (UFDG) – Abé Sylla (NGR) –Fodé Mohamed Soumah (GECI) –Mamadou Baadikho Bah (UFD) est l’équipe qu’il faut à la Guinée pour les 5 années à venir.
Votez massivement pour cette alliance dans les 4 Régions et à l’Etranger !
Ansoumane Doré
Paris, le 23 septembre 2010
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