FCSA : la Guinée-Conakry rend hommage à la Chine pour son soutien lors de l'épidémie d'Ebola (Intervivew)

"Nous avons rendu hommage à la Chine tout à l'heure pour tout ce qu'elle nous a apporté durant la crise d'Ebola. Le ministre chinois a même visité les trois pays pour marquer davantage la sympathie des Chinois et mieux la Chine s'est engagée pour la reconstruction des systèmes de santé dans les trois pays et la relance économique", a indiqué le chef de la diplomatie guinéenne dans un entretien à Xinhua.

Fin 2013, une épidémie de la fièvre d'Ebola a fait son apparition en Guinée, avant de se propager par la suite en Sierra Leone et au Liberia, pays voisins. Cette menace, qui continue de susciter des inquiétudes en dépit d'une longue période d'accalmie observée ces derniers temps, est la plus grave depuis l'identification du virus en ex-Zaïre (actuel République démocratique du Congo) en 1976.

Le bilan à ce jour s'est établi à plus de 11.300 morts sur environ 29.000 cas recensés dans les trois pays, dont officiellement 2.083 décès en Guinée sur plus de 3.300 cas déclarés.

En témoignage de leur solidarité avec le peuple guinéen, les autorités chinoises ont offert "une assistance financière et en matériels", que le ministre guinéen des Affaires étrangères a saluée lors de la sixième réunion ministérielle du FCSA jeudi à Pretoria, en présence de son homologue chinois, Wang Yi.

"Il y a eu des médecins qui sont venus, beaucoup de médecins, il y a eu des avions qui sont venus. Il y a eu une navette", a-t-il rappelé, soulignant que l'engagement du gouvernement chinois pour la reconstruction des systèmes de santé et la relance économique dans les pays affectés est essentiel.

En outre, le ministre a fait l'éloge de la coopération sino-guinéenne sur le barrage de Kaleta (150 km au Nord-est de Conakry). Ce projet, inauguré en septembre par le président Alpha Condé, est d'une capacité de 240,5 mégawatts, pour un investissement de 446 millions de dollars financé à 75% par Exim Bank de Chine et 25% par l'Etat guinéen. Il y a aussi Souapiti (750 mégawatts) en cours de réalisation.

Comme dans beaucoup d'autres pays africains, l'énergie est un domaine prioritaire pour la Guinée."L'industrialisation de la Guinée passera par l'énergie et les mines. La Chine a commencé à s'intéresser au secteur minier. Il y a des sociétés minières qui ont commencé l'exploitation", a noté le ministre.

Pour ce qui concerne le projet de gisement de fer Simandou, le ministre a estimé que "la Chine peut prendre une part très active", relevant qu'il ne s'agit pas seulement d'exporter des minerais bruts mais aussi d'aider à la transformation.

"C'est pour cela qu'en même temps nous faisons des barrages hydroélectriques pour qu'avec un partenariat gagnant-gagnant on puisse mettre ces mines en valeur", a-t-il indiqué.

"Nous avons aussi la présence chinoise dans la fibre optique, dans la construction des routes, d'infrastructures importantes, dans le domaine de l'agriculture. Je crois que tous les pays africains conviennent aujourd'hui que la Chine est un bel exemple de coopération", a-t-il poursuivi.

Le sommet du FCSA s'est ouvert vendredi à Johannesburg, en présence du président chinois Xi Jinping et d'au moins 45 chefs d'Etat et de gouvernement africains. Ce rendez-vous, qui a pour thème "la Chine et l'Afrique avancent ensemble : coopération gagnant-gagnant pour un développement commun", devrait adopter une déclaration politique et un plan d'action triennal 2016-2018 pour servir de nouveau cadre de référence au raffermissement des relations sino-africaines.