Face à l’avancée chinoise, l’Europe propose à l’Afrique une «alliance» axée sur le développement et la sécurité
- Par Administrateur ANG
- Le 04/04/2014 à 07:46
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L'Union européenne (UE) a proposé à l’Afrique une alliance axée essentiellement sur le développement et la sécurité, en vue de tenter de reconquérir le terrain perdu sur ce continent face à la concurrence chinoise. Cette nouvelle offre a été faite à l’occasion du 4eme sommet UE-Afrique qui s’est ouvert mercredi 2 avril à Bruxelles, en présence de quelque 80 dirigeants africains et européens.
L’ouverture de ce sommet placé sous le thème «Investir dans les personnes, pour la prospérité et pour la paix», le président de la commission de l’Union européenne, Herman Van Rompuy, a donné le ton en formant le vœu d’«un partenariat d’égal à égal» entre l’Europe et l’Afrique. «Nos continents changent rapidement, et il est donc essentiel que nous nous réunissions régulièrement. Pour voir où nous en sommes, où nous allons... Et aussi pour prendre du recul: peut-être même pour s'affranchir de la vision passée que nous avions de l'autre», a déclaré M. Van Rompuy, appelant les deux continents à «relever ensemble les défis économiques et sécuritaires auxquels ils sont confrontés».
Plus percutant, le président français François Hollande a annoncé un plan avec l'Allemagne pour une «alliance» entre l'Europe et l'Afrique «autour de trois enjeux»: la sécurité, le développement et l'environnement. «J'ai proposé une alliance entre nos deux continents, autour de trois enjeux: la sécurité, donc la paix, mais aussi le développement, donc la croissance, et enfin l'environnement, donc le changement climatique», a déclaré M. Hollande au côté de la chancelière allemande Angela Merkel.
Selon M. Hollande, «l'Europe peut apporter à l'Afrique sa technologie, son savoir-faire, sa solidarité», mais aussi «ses forces armées pour éviter des conflits, des massacres, et lutter contre le terrorisme». «L'Allemagne et la France veulent jouer un rôle moteur dans le développement et la sécurité de l'Afrique», a souligné de son côté Mme Merkel.
La chancelière allemande a estimé aussi que «l’accent doit être mis sur le développement humain afin que l'Afrique, sûre d'elle-même, puisse résoudre ses problèmes».
Au nom de l’Afrique, le président en exercice de l’Union africaine, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, a vanté les performances économiques de l’Afrique, un continent qui a une croissance annuelle moyenne de 5 % et qui ne cherche qu’à se développer.
La présidente de la Commission africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma a, quant elle, mis l’accent sur le déficit qu’accuse l’Afrique en matière d’infrastructures. Les interventions de M. Ould Abdel Aziz et de Mme Dlamini-Zum reflètent bien le message que «l’Afrique a plus besoin de coopération économique et d'investissements que d'aide », selon les termes du président guinéen, Alpha Condé.
Le sommet Afrique-UE, dont les travaux s’étalent sur deux jours, devrait aborder notamment les dossiers des accords de partenariat économique (APE), les investissements, la gestion des flux migratoires et les changements climatiques.
Certains analystes européens estiment cependant que ce 4eme sommet ne devrait pas déboucher sur de grands résultats à l’instar des éditions précédentes. «On parle beaucoup de développement, d’un bon partenariat et de coopération, mais pas des vrais problèmes. Quelles sont les opportunités à venir ? Et comment une nouvelle génération de dirigeants africains et européens peut-elle faire en sorte que cette relation soit bénéfique pour les deux continents ? Ces questions font défaut à ce sommet. Il ne faut pas s’attendre à de grands résultats», avertit Sanoussi Bilal, le pessimiste chef du programme Transition économique et commerce au centre européen de gestion des politiques de développement (ECDPM).
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