Evaluation du climat pré-électoral en Guinée
- Par Administrateur ANG
- Le 09/12/2019 à 08:12
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Ils sont sept avec à leur tête, les ex-présidents Nicéphore Soglo du Bénin et Goodluck Jonathan du Nigeria, qui séjourneront du 9 au 13 décembre 2019 en Guinée Conakry. Dépêchées par le National Democratic Institute et la Fondation Koffi Annan, ces personnalités ont pour mission d’évaluer les préparatifs des élections législatives prévues pour se tenir, en principe, en février 2020.
A l’occasion, la délégation rencontrera, tour à tour, la majorité présidentielle et l’opposition, mais aussi des organisations de la société civile, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et bien d’autres acteurs intervenant dans le processus électoral. Toute chose qui lui permettra d’évaluer le climat pré-électoral et de faire des propositions devant permettre d’aller à des législatives crédibles et apaisées. Cela est d’autant plus nécessaire qu’en Guinée, des accords politiques ont été signés depuis 2013 par les différents acteurs mais tous ou presque se sont soldés par des échecs, la mauvaise foi des uns et des autres aidant. Si fait que les périodes électorales sont très redoutées dans ce pays où la violence policière et les tensions communautaires ont pignon sur rue. On se rappelle encore les violences consécutives aux élections locales de février 2018, qui avaient fait des dizaines de morts dont des enfants dans un incendie volontaire. Et ce n’est pas tout. On a aussi en mémoire que les contestations des présidentielles de 2010 et 2015 et des législatives de 2013, avaient été réprimées dans le sang au point que le représentant pour l’Afrique de l’Ouest du SG de l’ONU d’alors, Mohamed Ibn Chambas, avait regretté « des pertes en vies humaines ».
La crise politique guinéenne est très complexe
C’est donc en toute connaissance de cause que le National Democratic Institue et la Fondation Koffi Annan ont décidé d’envoyer des émissaires en Guinée pour évaluer le contexte pré-électoral. « Mieux vaut prévenir que guérir », peut-on dire, surtout quand on sait que la crise politique guinéenne est très complexe. Car, au-delà des législatives qui focalisent toutes les attentions, il y a le débat lié à un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé, qui fait des gorges chaudes. Si, en effet, ces derniers jours, l’on assiste à une accalmie relative, force est de reconnaître que de nombreux Guinéens ont perdu la vie lors des manifestations du Front national pour la défense et la constitution (FNDC), du nom de cette plateforme qui regroupe des partis politiques de l’opposition, de la société civile et des syndicats. Cela dit, la mission conduite par Nicéphore Soglo et Goodluck Jonathan osera-t-elle aborder les sujets qui fâchent avec le maître de Conakry dont on dit qu’il est très susceptible ? Ou bien va-t-elle se contenter d’évaluer le climat pré-électoral et de remettre les conclusions à ses mandants ? On attend de voir.
B.O
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