En Guinée, indignation après l’interdiction des prières collectives nocturnes
- Par Administrateur ANG
- Le 06/05/2021 à 00:57
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En raison des potentiels risques de propagation du Covid-19, le gouvernement guinéen a décidé d’interdire les prières nocturnes des dix derniers jours du mois de Ramadan. Mécontent de cette décision, de nombreux musulmans en Guinée ont manifesté dans le nord-est.
Une fin de Ramadan, sous fond de polémique et de manifestations en Guinée. La décision du secrétariat général des affaires religieuses interdisant les prières collectives nocturnes durant les dix (10) derniers jours du Ramadan, n’est pas du goût de certains des 84,4 % de fidèles musulmans du pays.
Dans un communiqué publié le 3 mai, le secrétariat général des affaires religieuses (Sgar) en Guinée, suivant le conseil de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, a annoncé « l’interdiction des prières nocturnes collectives des dix derniers jours du mois de Ramadan en République de Guinée. »
Cette décision, assure l’institution gouvernementale, a été prise sur la base de l’évolution de la situation épidémiologique du Covid-19 dans le pays et le risque que représentent les rassemblements pour les prières nocturnes collectives des 10 derniers jours du Ramadan.
Limiter les risques de contamination
Les dix derniers jours du Ramadan sont d’une importance capitale pour les musulmans qui y célèbrent la nuit du Destin (laylat al-qadr). Cette nuit qui commémore la nuit où le Coran fut révélé au prophète est célébrée au cours d’une des nuits impaires de la dernière décade du mois de Ramadan.
En raison de leurs grandes portées spirituelles, ces prières nocturnes collectives de la fin du Ramadan attirent plus de fidèles que d’ordinaire dans les mosquées. Cela constitue des risques potentiels de contamination aux yeux du Sgar qui « invite les responsables des mosquées sur toute l’étendue du territoire à surseoir pour cette année » à leur tenue pour limiter tout risque de contamination.
Au 3 mai, la Guinée compte 22 333 cas de coronavirus dont 2 374 cas actifs contre 2 866 au 24 mars. Même si la tendance est à la baisse, en interdisant ces prières, les autorités qui avaient fermé les lieux de cultes au début de l’épidémie ne veulent donc pas prendre de risque.
Colère et indignation
Mais sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à exprimer leur incompréhension quant à cette décision. « Les transports en commun, marchés, commerces, et centres d’affaires sont bondés ; Les matchs de football avec grand public autorisés, les prières du vendredi autorisées, mais les prières nocturnes interdites », commente Moussa Mbaye, un artiste chanteur, qui dénonce sur sa page Facebook « le deux poids deux mesures de nos décideurs ».
À Siguiri, dans le nord-est, des fidèles mécontents ont même manifesté leur désapprobation dans les rues avant d’être dispersés à coups de gaz lacrymogènes par les forces de sécurité.
Guy Aimé Eblotié
Source: La Croix Africa
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