En Guinée, des manifestants mettent le feu pour absence d'électricité
- Par Administrateur ANG
- Le 22/09/2017 à 08:39
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Des centaines de jeunes qui protestent depuis 10 jours contre l'absence d'électricité à Boké, en Guinée, ont incendié jeudi des bâtiments publics dans la ville voisine de Kolaboui, un important noeud de communication pour cette région minière, ont annoncé des sources sécuritaires et des témoins.
Tous les "édifices publics, dont les bureaux de la sous-préfecture, la mairie, le poste de gendarmerie et la résidence du sous-préfet, sont partis en fumée", a déclaré l'adjudant de police Mamadi Mansaré, en poste à Kolaboui.
"Depuis 07H00 du matin, Kolaboui est en ébullition. Les jeunes armés de gourdins et de bâtons, certains de bidons d'essence, pillent, brûlent et même cassent tout sur leur passage", a raconté à l'AFP Alphadio Barry, un chauffeur dont le camion est bloqué sur place depuis deux jours.
Kolaboui est un carrefour routier et ferroviaire stratégique. A une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Boké, c'est un lieu de passage obligé pour les liaisons entre Kamsar, sur la côte, où se trouve le centre industriel de la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG), et le plateau du Sangaredi, qui abrite l'une des plus grandes réserves de bauxite du monde.
C'est aussi un lieu de transit pour se rendre dans le nord-ouest de la Guinée, en Gambie ou encore au Sénégal.
Les manifestants ont bloqué le carrefour routier et dressé des obstacles sur les voies de chemin de fer, empêchant la circulation des convois de la CBG et du consortium guinéo-chinois Société minière de Boké-Winning Africa Port (SMB-WAP), selon l'adjudant Mansaré et le chauffeur de camion Alphadio Barry.
Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour tenter de disperser les manifestants, ont dit des témoins joints au téléphone de la capitale Conakry.
Des manifestations, qui ont déjà fait au moins deux morts et des dizaines de blessés, ainsi que d'importants dégâts matériels, ont débuté le 12 septembre à Boké.
Les habitants de la ville, située à quelque 300 km au nord-ouest de Conakry, protestent contre l'absence d'électricité, due à une panne survenue dans la nuit du 4 au 5 septembre, et réclament un raccordement à l'eau et des emplois plus nombreux.
Par ailleurs, un élève de 18 ans, blessé mercredi à Conakry au cours d'une manifestation de l'opposition pour l'organisation d'élections locales sans cesse repoussées, a succombé jeudi à ses blessures, ont dit sa famille et une source hospitalière.
Malgré la richesse du sous-sol en bauxite, or, diamant et minerai de fer en Guinée, plus de la moitié de la population y vit sous le seuil de pauvreté, avec moins d'un euro par jour, selon l'ONU.
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