En Guinée, des lieux de cultes pourront rouvrir le 22 juin
- Par Administrateur ANG
- Le 19/06/2020 à 14:20
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Dans un message à la nation, lundi 15 juin, le chef de l’État guinéen a annoncé des allégements aux mesures prises pour lutter contre la propagation du coronavirus en Guinée. Ainsi, des lieux de culte pourront rouvrir sous conditions dans certaines régions du pays. La décision, très attendue par une grande partie de la population, ne fait pas l’unanimité.
En Guinée, les localités qui n’ont pas enregistré de cas de covid-19 pendant une période d’au moins un mois pourront rouvrir leurs lieux de culte. Dans un message à la nation, le chef de l’État guinéen Alpha Condé a annoncé des allégements aux mesures de lutte contre le coronavirus dont « la réouverture à partir du 22 juin 2020, des lieux de culte exclusivement dans les préfectures qui n’ont pas enregistré de cas de Covid-19 pendant une période d’au moins 30 jours ».
Dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, les autorités guinéennes avaient décidé, le vendredi 27 mars, de la fermeture des lieux de cultes sur toute l’étendue du territoire national. À cette période, le pays qui enregistrait ses premiers cas confirmés de coronavirus avait mis en place un état d’urgence avec des mesures strictes pour freiner sa propagation.
Mais depuis début juin, le nombre de personnes infectées est relativement bas, et la Guinée compte au 18 juin, 4 841 cas positifs dont 1 348 actifs. « Cette réouverture sera subordonnée à la présentation par le ministère des affaires religieuses au gouvernement des mesures appropriées de prévention sanitaire », avait précisé le président guinéen.
Toutes les régions sauf Conakry
Dans un communiqué publié le 18 juin, le Secrétariat général des affaires religieuses a dressé la liste de 7 régions autorisées à réouverture les lieux de cultes en précisant pour chaque région les localités qui sont concernées.
La Guinée compte au total 8 grandes régions. En dehors de la région de Conakry, dans le sud-ouest de la Guinée, une vingtaine de villes et sous-préfectures dans les autres régions du pays peuvent ouvrir leurs lieux de culte en s’assurant de « désinfecter avant la réouverture et après chaque prière, et installer les kits de lavage des mains aux portes d’accès des lieux de cultes ». Les responsables des lieux de cultes doivent, en outre, prendre la température des fidèles aux portes d’accès, faire respecter la distanciation minimum d’un mètre entre les fidèles « au cours des ablutions et pendant les prières dans les mosquées et les églises ».
« Une décision hasardeuse »
Bien que saluée par une grande partie des fidèles et guides religieux en Guinée, la décision du président de rouvrir les lieux de culte ne fait pas l’unanimité. Elle « me semble être maladroite. Même partielle, elle constitue une grave erreur de leadership », a réagi Sény Facinet Sylla, ancien secrétaire général adjoint des affaires religieuses. « Officiellement, certaines localités du pays sont exemptes de contamination. Mais en l’absence d’une évaluation objective de la situation, il est hasardeux de considérer ces zones comme tel », a-t-il poursuivi dans une analyse publiée le 18 juin dans des médias locaux.
Aux yeux de cet ancien responsable guinéen, la décision des autorités ne semble pas avoir tenu compte « des paramètres importants liés à l’intense mouvement de personnes entre les préfectures de l’intérieur, dont certaines sont distantes d’à peine 50 km ». Le brassage social et la promiscuité y sont également intenses et les populations ne sont pas préparées au respect des gestes barrières. « Ajoutée à ce cocktail la grande fragilité des structures sanitaires à l’intérieur du pays, on peut conclure logiquement et aisément au caractère prématuré et hasardeux de la réouverture des lieux de culte dans les localités dites non touchées par la maladie », s’est-il insurgé.
Guy Aimé Eblotié
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