En Guinée, chrétiens et musulmans invités à des « prières ferventes » deux jours avant la présidentielle
- Par Administrateur ANG
- Le 15/10/2020 à 08:49
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Prévu le 18 octobre, le premier tour du scrutin présidentiel en Guinée se prépare dans un climat assez tendu. Dans une lettre circulaire datant du 12 octobre, le secrétariat général des affaires religieuses El hadj Aly Jamal Bangoura demande aux guides religieux des différentes confessions de prier, avec leurs fidèles, pour la paix dans le pays.
Vendredi 16 et samedi 17 octobre, les deux derniers jours avant le scrutin présidentiel en Guinée, seront consacrés « à la lecture du saint Coran dans toutes les mosquées et aux messes ferventes dans toutes les églises ». « L’objectif de ces lectures du saint Coran, de ces ferventes prières et actions de grâce est d’implorer Allah, le Tout-puissant d’apporter l’accalmie dans notre pays et de nous favoriser le maintien de la paix et de la cohésion sociale », précise El hadj Aly Jamal Bangoura, le secrétaire général des affaires religieuses de la Guinée, dans une lettre circulaire, datant du 12 octobre.
Dans ce document adressé à tous les gouverneurs, préfets, maires, conseils de mosquées, les associations religieuses musulmanes et chrétiennes, Églises et paroisses, l’institution étatique se dit « fortement préoccupée par la conjoncture que traverse présentement le pays en cette période électorale ».
Si le secrétaire général des affaires religieuses demande de prier pour la Guinée, c’est parce qu’il « demeure soucieux de ce qui pourrait arriver si l’on n’y prend pas garde avant, pendant et après les scrutins du 18 octobre. »
« Coup d’État constitutionnel »
Depuis un an, en effet, le pays connaît des tensions sociopolitiques. Après la modification de la constitution introduite en septembre 2019, l’opposition qui soupçonnait le président Alpha Condé, élu en 2010 et en 2015 de vouloir briguer un troisième mandat, a organisé des manifestations pour protester. Le projet constitutionnel a tout de même été validé par un référendum en mars 2020, ouvrant ainsi, selon ses partisans, la voie à un troisième mandat pour le président sortant.
Le 2 septembre 2020, quand Alpha Condé a annoncé sa candidature pour un troisième mandat, des manifestations de l’opposition et de la société, contre ce « coup d’État constitutionnel » ont été violemment réprimées par les forces de sécurité.
Une situation préoccupante
Fin septembre à Dalaba (centre), considéré comme un bastion de Cellou Dallein Diallo, principal opposant au président guinéen, un mort a été enregistré dans des troubles lors d’un déplacement du premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, l’initiateur de la réforme constitutionnel et directeur de campagne du président Condé.
Lundi 12 octobre, l’opposition guinéenne a chiffré à 90, au moins, le nombre de personnes tuées, en un an au cours de la répression du mouvement qu’elle a organisé contre un troisième mandat du président Alpha Condé. Le Front national pour la défense de la Constitution (Fndc) qui a fait ce décompte, a publié une liste des victimes selon lui de la contestation depuis le 14 octobre 2019.
Guy Aimé Eblotié
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