Emeutes dans la ville de Fria
- Par Administrateur ANG
- Le 27/02/2014 à 12:07
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Des jeunes ont pillé et mis le feu mercredi soir à plusieurs bâtiments administratifs de la ville de Fria, dans l'ouest de la Guinée, pour protester contre la mort de deux des leurs dans des circonstances distinctes, a appris jeudi l'AFP auprès de la police et de témoins.
"Des centaines de jeunes armés de bâtons, de gourdins et même d'armes blanches ont pillé, saccagé et mis le feu à la gendarmerie, aux services techniques du développement rural et à la direction préfectorale des mines", a indiqué un policier de la ville joint par téléphone depuis Conakry, la capitale située à 150 km plus au sud. Selon lui, ils protestaient contre le meurtre par des agents de la police municipale d'un adolescent accusé de détenir de la drogue.
Un témoin, Mamadou Dramé, a accusé ces policiers municipaux d'avoir "plus d'un cas de meurtre à leur actif", ce qui expliquerait "la raison de ce mouvement spontané".
Un peu plus tôt, en début d'après-midi, des lycéens avaient déjà violemment manifesté après le décès d'un de leurs camarades à l'hôpital de Fria, accusant les médecins de "négligence". Moussa Mara, élève en classe de seconde, avait été hospitalisé mardi après avoir reçu un coup de pied au ventre lors d'un match de football dans son quartier.
Selon un manifestant, les médecins ont demandé 300 euros à sa famille pour le soigner, mais celle-ci n'ayant pas les moyens de payer, ce sont ces camarades de lycée qui se sont cotisés pour qu'il puisse subir une opération au cours de laquelle il est décédé. Les élèves ont alors attaqué à coups de pierres la direction de l'hôpital, brisé des vitres et des véhicules, blessant plusieurs personnes, dont trois médecins.
Le ministre guinéen de la Santé, Rémy Lamah, a regretté la mort du jeune lycéen et condamné les violences.
La Guinée est régulièrement secouée par des manifestations violentes d'habitants excédés par le délabrement des services publics, la corruption et la brutalité des forces de l'ordre et de sécurité à leur encontre.
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