Elections législatives: signature d'un protocole d'entente entre le MATD et la CENI

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Dans la perspective de l’organisation des élections législatives prévues en novembre prochain, le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation Alhassane Condé et le président par intérim de la CENI Loucény Camara, ont procédé jeudi 16 juin 2011, à la signature d’un protocole d’entente portant sur les modalités d’organisation et de gestion du processus électoral.

Ce document indique que le MATD et les autres départements ministériels impliqués dans l’organisation du scrutin, sont chargés d’apporter un soutien technique à la CENI, à travers notamment, l’élaboration du budget des élections, la mobilisation des ressources financières au niveau des partenaires, la conception, l’impression et la distribution des documents électoraux, l’élaboration de la communication électorale et la détermination du montant des plafonds pour ce qui est de la caution à déposer par les candidats.

Faut-il cependant signaler l’absence remarquée à cette rencontre, du collectif des partis politiques d’opposition (UFR, PUP, NGR, GE-CI, ADN, PPDG, PUD, PRD, UFD, UFDG, PPRG, FRONDEG, AND, ADNS/G, UFC, PPC, RFD), qui ne s’associe guère à cette démarche du gouvernement et c’est à travers une lettre adressée au ministre Alhassane Condé, qu’il a décliné l’invitation qui lui a été faite par ce dernier, de participer aux journées nationales de concertation sur le processus électoral, jugeant inopportune et surtout anticonstitutionnelle, la décision unilatérale du gouvernement, de procéder à la reprise intégrale du recensement de la population, ce qui traduit sa volonté manifeste de modifier le fichier électoral en faveur de la mouvance présidentielle dans son désir ardent de contrôle de la future assemblée nationale.

Aujourd'hui, la crainte de l’opposition est d’autant plus grande, qu'elle a de tout temps recusé la personnalité de M.Loucény Camara en tant que Président de la CENI,  mais en plus, elle redoute désormais un manque de neutralité de la part du MATD,  entièrement acquis selon elle, à la cause du pouvoir et dont l'implication dans la centralisation des résultats des élections, la rédaction des procès verbaux et le suivi du processus électoral, risque d'entamer sérieusement la transparence et la crédibilité du scrutin.

L’organisation de ces élections législatives est censée couronner la fin de la transition, mais d’ores et déjà, dans cet ultime bras de fer qui s'engage entre opposition et mouvance présidentielle autour la cette question sensible du fichier électoral, il est malheureusement à craindre des troubles sociaux dans le pays, en raison des positions tranchées des uns et des autres et les vives tensions que cela génère au sein de la classe politique, ravivant ainsi les souvenirs douleureux des massacres du 28 septembre 2009. 

La rupture du dialogue social, aura pour conséquence facheuse de fragiliser davantage la relative paix sociale, hypothéquant du coup, le processus de réconciliation nationale nécessaire au changement.
Par ailleurs, il y'a bein lieu de se demander, si la communauté internationale sera à nouveau disposée à accompagner et à cautionner un processus électoral qui prête à confusion dans son organisatioin et sa gestion et à propos, le ministre Alhassane Condé de soutenir avec détermination, que le gouvernement est malgré tout, décidé à aller de l’avant, estimant que la Guinée est un pays souverain, qui doit se donner les moyens d’organiser ces élections sans tendre la main à l’extérieur.

BAYO Abidine

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