Ebola: les tensions entre le Sénégal et la Guinée s’apaisent

Le jeune homme a été reconduit dans son village par la route. Un geste de mauvaise humeur, mais depuis, l’heure est à la détente.

Vue du côté sénégalais, la fermeture des frontières n’a qu’un seul but : protéger les populations. Eva Marie Coll Seck, la ministre de la Santé, a parlé de « mesures draconiennes de sauvegarde », « de santé publique ».

Vue du côté guinéen, cette fermeture des frontières entrave la liberté de circulation des personnes et des biens. Elle a de graves conséquences économiques, puisque les exportations de fruits et de légumes sont bloquées à la frontière. « Dans le domaine des transports aériens, le Sénégal était la porte d’entrée et de sortie vers la Chine, Dubaï ou même l’Afrique du Sud et toute l’Afrique de l’Est », regrette une source guinéenne à Dakar, qui se plaint également d’une certaine forme de stigmatisation à l’endroit des Guinéens qui vivent au Sénégal.

Vers une levée des interdictions ?

« Il ne faudrait pas que la crise Ebola suscite une incompréhension durable entre nos deux pays », ajoute cette source, qui se réjouit que le climat soit désormais à la détente. Cette même source guinéenne espère que l’on ira rapidement vers la levée des restrictions pour les transports aériens et maritimes, comme vient de le décider la Côte d’Ivoire. D’autant que les contrôles sont déjà en place.

Une source gouvernementale sénégalaise rappelle pour sa part que le Sénégal va servir de base arrière pour tout le dispositif opérationnel d’aide. Le Sénégal prouve ainsi sa solidarité.

Avec notre correspondante à Dakar, Carine Frenk