Ebola : Le chef de l'ONU réclame une réponse exceptionnelle à une crise exponentielle
- Par Administrateur ANG
- Le 17/09/2014 à 16:29
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Alors que l'épidémie d'Ebola continue de se propager rapidement en Afrique de l'Ouest, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a estimé mardi qu'il fallait une réponse internationale exceptionnelle à cette crise exponentielle, les besoins étant estimés à près d'un milliard de dollars.
« Des contributions généreuses sont annoncées chaque jour mais nous avons beaucoup de choses à faire pour fournir les services sanitaires, la nourriture, l'eau, l'assainissement et les fournitures nécessaires », a dit M. Ban lors d'une conférence de presse au siège des Nations Unies à New York.
« Nous ne pouvons pas laisser aux interdictions concernant les voyages et les transports nous ralentir. Nous devons isoler les personnes touchées par Ebola, pas des pays qui se battent pour surmonter l'épidémie », a-t-il ajouté.
L'épidémie d'Ebola continue de se propager en Afrique de l'Ouest avec près de 5.000 personnes infectées et plus de 2.400 morts en Guinée, au Libéria, au Nigéria, au Sénégal et en Sierra Leone. Environ 60 à 70% des personnes infectées ne survivent pas.
Selon le Secrétaire général, « il ne s'agit pas seulement d'une crise sanitaire. L'épidémie a des conséquences humanitaires, économiques et sociales graves qui pourraient se propager au-delà des pays touchés. »
« Nous devons être aussi audacieux et courageux que ceux qui se battent sur la ligne de front de la maladie. C'est pourquoi nous nous mobilisons - et c'est pourquoi l'Organisation des Nations Unies sera au centre de l'intervention pour lutter contre l'épidémie. Ebola est une crise exponentielle qui exige une réponse mondiale exceptionnelle. »
Le Secrétaire général a rappelé que le Conseil de sécurité tiendrait une réunion d'urgence jeudi sur Ebola, au cours de laquelle la Directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Margaret Chan, et lui-même présenteront le programme d'action internationale pour contenir cette menace.
La semaine prochaine, l'Assemblée générale des Nations Unies tiendra une réunion de haut niveau sur les besoins des populations et des pays touchés par Ebola.
A Genève, l'Organisation des Nations Unies et ses partenaires humanitaires ont présenté mardi un document listant les services, fournitures et autres besoins nécessaires pour affronter l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest.
Les besoins représentent au total 987,8 millions de dollars pour couvrir les opérations d'assistance dans les trois pays les plus affectés (la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone) pendant six mois.
« La crise de l'Ébola est sans précédent. Elle nécessite une réponse internationale exceptionnelle pour répondre à la crise sanitaire et aux menaces plus larges en termes politiques, économiques et de société dans les pays touchés », a déclaré le Coordonnateur principal du système des Nations Unies pour le virus Ebola, le Dr David Nabarro.
« Un nombre croissant de partenaires internationaux se rassemblent dans la Coalition mondiale contre Ebola. Ils aideront à mettre en œuvre des mesures cruciales et soutenir une réponse sûre et rigoureuse aux niveaux national et international », a ajouté le Dr Nabarro.
La coalition inclut les autorités des pays touchés et des pays à risque, des représentants de la société civile, du secteur privé, d'organisations non gouvernementales, d'organisations multilatérales, d'institutions financières internationales et des États membres de l'ONU.
Le document intitulé 'Vue d'ensemble des besoins et exigences' a été présenté aux Etats membres, y compris les pays touchés, et va au-delà de la nécessité de traiter, de contenir et de prévenir le virus Ebola. Il comprend des mesures pour répondre aux besoins humanitaires pas directement liés à Ebola et qui ont été aggravés par l'épidémie.
"Nous ferons tout notre possible pour soutenir les gouvernements, les agences des Nations Unies, les ONG et les autres partenaires dans leurs efforts en matière sanitaire, et dans les domaines de la sécurité alimentaire, de l'assainissement et de la protection", a dit pour sa part la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos.
En Afrique de l'Ouest, plus de 22 millions de personnes vivent dans des zones où la transmission d'Ebola a été signalée.
« La feuille de route de l'OMS, qui a été présentée à la fin du mois d'août, énonce ce que nous devons faire pour arrêter le virus Ebola. Mais il faudra plus qu'un plan pour mettre fin au virus Ebola. L'engagement fort pris par nos partenaires des Nations Unies et les États membres est nécessaire pour vaincre ce virus. Et c'est un véritable engagement des dirigeants du monde qui fera la différence », a déclaré le Sous-Directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Bruce Aylward.
Par ailleurs, l'OMS s'est félicitée de la décision du gouvernement chinois d'envoyer une équipe de laboratoire mobile en Sierra Leone pour renforcer les capacités d'analyse de laboratoire pour Ebola dans le pays.
La contribution chinoise fait suite à l'appel de l'OMS à élargir l'assistance apportée aux efforts de lutte contre Ebola en Afrique et aux demandes adressées par le gouvernement de la Sierra Leone.
« Ce dont nous manquons le plus dans l'action contre Ebola, c'est de personnel médical,» a déclaré le Dr Margaret Chan. « La nouvelle équipe rejoindra les 115 membres du personnel médical chinois présents sur le terrain en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone pratiquement depuis le début. C'est un grand soulagement, tant sur le plan moral qu'opérationnel.»
Source: Centre d'actualités de l'ONU
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