Ebola : l'état d'urgence sanitaire renforcée dans les préfectures de la Basse Guinée

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Le président guinéen Alpha Condé a déclaré samedi "l'état d'urgence sanitaire renforcée" dans les foyers actifs des cinq préfectures touchées en Basse Guinée, durant les 45 prochains jours. Dans une allocution à la nation, le chef de l'Etat a souligné qu'il regrettait de constater la baisse de vigilance et de précautions indispensables pour sauver la vie des populations.

Pour lui, ces négligences "coupables se manifestent au coeur même du système de santé ", avec des infections de certains médecins travaillant dans les hôpitaux publics et privés.

"Il est extrêmement difficile d'admettre que le personnel de santé, qui a payé le prix fort devant cette épidémie, soit le vecteur au lieu d'être le rempart", a déploré le président Condé, avant d'ajouter que la gestion des décès (inhumation, transfert de corps et cérémonies rituelles) sont des facteurs de transmission.

Le président a fait remarqué que la cartographie de l'épidémie s'est déplacée vers le littoral du pays, dans les préfectures de Forécariah, Coyah, Kindia, Dubréka et Boffa, une zone densément peuplée.

Dans le souci de stopper l'envol de la flambée d'Ebola, il a annoncé l'application des mesures sanitaires avec la fermeture des services hospitaliers et des cliniques privées au sein desquels des cas d'Ebola ont été déclarés, ainsi que le test systématique de tous les cas de décès, pendant cette période d'urgence sanitaire renforcée.

Ensuite, tous les enterrements dans la zone couverte par l'urgence sanitaire renforcée doivent être préalablement sécurisés par la Croix Rouge et les cérémonies d'inhumation, de deuil et de condoléances doivent être réduites à la plus stricte intimité familiale.

Là où besoin sera, pendant cette période d'urgence sanitaire, des mesures de cantonnement et de confinement seront prises et les efforts seront déployés pour apporter un soutien alimentaire et sanitaire aux populations concernées.

Le chef de l'Etat a rappelé que depuis le début de l'épidémie dans le pays, 3 478 Guinéens ont été affectés et 1 880 sont décédés. Le personnel de santé a payé un lourd tribut avec 200 agents de santé infectés pour 108 décédés.

A cette occasion, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU et chef de la mission des Nations Unies pour la réponse d'urgence à Ebola Ismail Ould Cheikh Ahmed a estimé que la lutte contre la fièvre Ebola aborde un tournant important dans la sous-région et en Guinée où l'épidémie persiste.

"Notre plus grand ennemie aujourd'hui est le relâchement", car dit-il, l'épidémie continue à tuer.

Il a renouvelé l'engagement des Nations Unies à mettre plus de moyens financiers et plus de ressources humaines pour combattre la maladie en collaboration avec le gouvernement guinéen.

Source:Xinhua

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