Ebola : déjà 84 décès en Guinée, l'Afrique de l'ouest en alerte (Synthèse)
- Par Administrateur ANG
- Le 03/04/2014 à 15:41
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Selon les services sanitaires de Guinée, quatre nouveaux cas suspects de fièvre hémorragique Ebola ont été enregistrés mercredi, respectivement à Guéckédou (un) et à Macenta (trois), ce qui porte le nombre total de cas à 134, dont 84 décès dans ce pays ouest-africain, depuis la déclaration de cette épidémie mortelle début février.
La source d'infection est située dans le sud-est de la Guinée, comme sept Libériens infectés, dont quatre sont morts, avaient récemment voyagé dans cette zone du pays avant d'être contaminés, a indiqué l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
D'après Médecins sans frontières (MSF), il s'agit d'une "épidémie sans précédent" en Afrique de l'Ouest du virus Ebola, hautement contagieux et généralement mortel, dont deux cas ont été confirmés au Liberia voisin.
Il s'agit de la première épidémie de fièvre Ebola dans la région de l'Afrique de l'Ouest. Depuis l'apparition du virus Ebola en 1976, plusieurs épidémies de cette fièvre hémorragique virale ont été signalées en Afrique de l'Est et centrale, mais jamais en Afrique de l'Ouest.
MOBILISATION POUR ENRAYER LE FLEAU
Face à l'éruption actuelle de l'épidémie Ebola en Guinée, la priorité est de mettre un terme à la transmission de la maladie et de faire le suivi de tous les contacts, a souligné le porte-parole de l'OMS, Gregory Hartl. Les autorités guinéennes multiplient la sensibilisation afin d'amener les populations à observer les mesures d'hygiène, dont le lavage des mains avec du savon et du chlore.
Les autorités guinéennes ont également ordonné "l'interdiction de la vente et la consommation de la viande de brousse" sur toute l'étendue du territoire.
Au Liberia, les autorités ont également institué un système de veille sanitaire.
La semaine dernière, le ministère libérien de la Santé avait fait savoir qu'il avait réuni un budget de 1,2 million de dollars pour aider à contenir la propagation du virus Ebola dans le pays.
Le gouvernement sénégalais a décidé samedi dernier de fermer sa frontière avec la Guinée pour se prémunir contre la fièvre Ebola qui sévit dans ce pays voisin, a révélé un communiqué du ministère sénégalais de l'Intérieur. Dans le cadre des mesures de prévention, les frontières des régions sénégalaises de Kolda (sud) et de Kédougou (sud-est) avec ce pays voisin seront fermées jusqu'à nouvel ordre.
Le ministre togolais de la Santé publique a "invité instamment" la population togolaise à renforcer sa vigilance et à observer des mesures d'hygiène face à la menace de la fièvre Ebola déclarée en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia.
Le gouvernement béninois a décidé vendredi dernier de mettre en place une cellule de veille épidémiologique pour prévenir la population contre la fièvre Ebola.
Le Maroc a annoncé mardi avoir renforcé son dispositif de contrôle sanitaire aux frontières, en particulier à l'aéroport de Casablanca, l'un des principaux hubs d'Afrique, en raison de l'importante épidémie de fièvre Ebola en Guinée.
L'Arabie saoudite a annoncé mardi une interruption d'émission de visas Hajj et Omra pour les ressortissants de Guinée et du Liberia, en raison des cas de fièvre Ebola survenus dans ces deux pays.
AIDE INTERNATIONALE POUR LUTTER CONTRE L'EBOLA
La Commission européenne a annoncé vendredi une aide d'urgence de 500.000 euros pour la lutte contre l'épidémie Ebola en Guinée et dans les pays voisins. Elle a aussi envoyé un expert en Guinée pour aider à évaluer la situation sur place.
Une équipe composée de 20 experts, venus d'Allemagne, d'Italie et de France, est arrivée mercredi soir à Conakry, et sera déployée dans la région forestière, épicentre de la fièvre Ebola, en vue d'appuyer la riposte organisée par les autorités guinéennes contre ce virus mortel.
Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a procédé à la distribution des kits d'hygiène dans les écoles des zones touchées par le virus.
VIRUS EBOLA
Le virus Ebola est apparu pour la première fois en 1976 simultanément au Soudan et en République démocratique du Congo (RDC). La plus grande éruption de la maladie a été enregistrée en Ouganda, avec environ 400 cas. Le taux de mortalité est très élevé, et peut aller jusqu'à 90%.
Les symptômes du virus Ebola comprennent une apparition brutale de fièvre, une faiblesse intense, des douleurs musculaires, des maux de tête, des maux de gorge suivis de vomissements, des diarrhées, une insuffisance rénale et hépatique, et dans certains cas des saignements internes et externes.
Le virus Ebola appartient à la famille des Filoviridae (filovirus) et comprend cinq souches distinctes: Zaïre, Soudan, Côte d'Ivoire, Bundibugyo et Reston, a indiqué l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Les souches du Zaïre, du Soudan et de Bundibugyo ont été associées à de vastes épidémies de fièvre hémorragique à virus Ebola (EHF) en Afrique, avec un pourcentage élevé de décès (25-90), contrairement aux variantes de Côte d'Ivoire et de Reston.
Les souches Reston peuvent infecter l'homme, sans toutefois provoquer de maladie grave ou de décès.
Le virus Ebola est normalement transmis par contact avec le sang ou d'autres fluides corporels d'un animal ou d'une personne infectée.
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