Duel Hollande/Sarkozy sur fond de percée de Marine Le Pen
- Par Administrateur ANG
- Le 23/04/2012 à 07:38
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Les électeurs français ont choisi ce dimanche 22 avril les deux favoris pour le deuxième tour de la présidentielle. Selon les dernières estimations, le socialiste François Hollande avec 28,63% des suffrages devra affronter Nicolas Sarkozy (27,08%) le 6 mai. La candidate frontiste Marine Le Pen (18,01%) crée la surprise.
Une fois de plus, les Français se sont massivement déplacés aux urnes pour leur élection phare, la présidentielle. Les observateurs craignaient une chute de la participation après le taux exceptionnel de 2007 (83,77%). Mais il n’en fut rien: avec 80,3% de participation (estimations), le premier tour de 2012 se hisse bien au-dessus de celui de 2002 en terme d’affluence.
François Hollande arrive en tête, avec 28,3% (estimations). Le candidat du Parti socialiste est plus que jamais le favori de ce scrutin. « Grâce à vous, le changement est désormais en marche et rien, je dis bien rien, ne l’arrêtera », a déclaré le député depuis son fief de Tulle, en Corrèze. Et François Hollande de saluer Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly, qui ont tous deux appelé à battre Nicolas Sarkozy dans deux semaines.
Le bloc de gauche retrouve son meilleur niveau depuis 1988, à 44%. Selon les dernières prévisions, François Hollande serait en capacité de l’emporter avec 54% des voix.
Deuxième, Nicolas Sarkozy recueille 26,1%. Le président sortant n’a pas réussi son pari, théorisé par son conseiller maurassien Patrick Buisson, et qui consistait à arriver premier coûte que coûte, pour créer une dynamique positive en vue du second tour.
Lors d’une allocation prononcée à Paris dans la soirée, le président a néanmoins abattu une nouvelle carte, en proposant que trois débats aient lieu dans l’entre-deux tours. Une idée immédiatement rejetée par François Hollande. Martine Aubry a rappelé que Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy n’avait débattu qu’une seule fois en 2007.
Nicolas Sarkozy le Président sortant dans son discours estime quant à lui que: << le moment crucial est venu, celui de la confrontation des projets et du choix des personnalités >>
Pour espérer être réélu, le chef de l’Etat devra donc s’assurer un soutien massif des partisans de François Bayrou, qui s’est effondré (8,8%). Mais il devra également convaincre les partisans de Marine Le Pen, le « troisième homme » de cette élection, forte d’un score historique de 18,5% des voix.
Dans leur déclaration respective, ni l’un ni l’autre n’ont exprimé de préférence entre les deux finalistes. Marine Le Pen espère que son mouvement deviendra la « seule opposition à la gauche ultra-libérale ». François Bayrou a affirmé qu’il écouterait ce que chacun a à lui dire, avant de « prendre ses responsabilités ». Dans l’entre-deux tours de 2007, le candidat centriste s’était contenté de déclarer qu’il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy, son ancien compagnon de gouvernement.
Annoncé très haut, Jean-Luc Mélenchon ne s’est finalement hissé qu’à 11,7% des voix. C’est tout de même mieux que le total de la gauche non-socialiste en 2007. Mais il est, avec François Bayrou, l’un des perdants de la soirée, après avoir suscité un fort enthousiasme pendant toute la campagne, où ses meetings de masse et ses discours ont marqué les électeurs de gauche.
Avec 2,3%, Eva Joly n’a pas atteint les 5% espérés un temps par son parti, après de bons scores aux élections intermédiaires (européennes et régionales). Les frais de campagne d'Europe Ecologie-Les Verts ne seront donc pas remboursés. L’ancienne magistrate parvient néanmoins à dépasser le score de Dominique Voynet lors de la précédente élection présidentielle.
Derrière la candidate écologiste : le désert. Avec 1,8%, Nicolas Dupont-Aignan n’est pas parvenu à rassembler les chevènementistes et les séguinistes, autrement dit les eurosceptiques républicains de gauche et de droite. Jouissant d’un statut à part dans cette élection, l’ouvrier du Nouveau Parti anticapitaliste Philippe Poutou rassemble 1,2% des suffrages, devant la trotskiste Nathalie Arthaud (0,6%). Candidat surprise, Jacques Cheminade a fédéré 0,2% des suffrages autour de son projet « d’utopie positive ».
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