Dossier Samuel Mebiane: la Guinée prête à coopérer avec la justice américaine
- Par Administrateur ANG
- Le 19/08/2016 à 07:29
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Samuel Mebiane, un homme d’affaire franco-gabonais, est au centre d’une procédure judiciaire depuis la semaine dernière à New York. Fils de l’ancien Premier ministre gabonais Leon Mebiame Mba, ce «fixer» qui négociait des marchés pour le compte des filiales de la société américaine Och-Ziff Capital Management Group LLC est soupçonné d’avoir versé des pots-de-vin à certains des dirigeants et proches du pouvoir en Guinée, au Niger et au Tchad pour faire prospérer le business de ses entreprises.
Outre les soupçons de paiement en espèces sonnantes et trébuchantes, il est aussi accusé d’avoir offert gracieusement des voitures au Niger, loué des jets privés pour «un officiel guinéen» et s’occuper des emplettes pour un conseiller du président Tchadien.
Un prêt de 25 millions de dollars
Le franco-gabonais est poursuivi dans le cadre de la loi FCPA (Foreign Corrupt Practices Act). Une loi qui proscrit le paiement de pots-de-vin à un officiel non américain, en vue d’obtenir ou de préserver des affaires ou d’acquérir un avantage professionnel jugé illégitime.
La procédure judiciaire entamée à son encontre relance en Guinée un vieux débat relatif à un prêt de 25 millions de dollars, consenti en avril 2011, par l’Etat guinéen auprès de la Palladino Capital 2 Ltd, une société représentée à l’époque par Samuel Mebiane.
Officiellement, ce prêt visait à financer les dépenses d’investissement et les autres besoins généraux liés au fonctionnement de la Société de patrimoine du secteur minier (SPSM), devenue par la suite la Société guinéenne du patrimoine minier (Soguipami).
Le gouvernement guinéen avait procédé au remboursement de ce prêt en 2012. Mais cette convention avait suscité une vive polémique et de nombreuses interrogations à Conakry autour des ambitions réelles du gouvernement.
Si au sein de l’opinion, les affaires de Samuel Mebiane à Conakry ont commencé avec les négociations autour de ce prêt, il révèlera en 2013 que ses allers-retours en Guinée ne datent pas de cette date. Puisque dans un enregistrement audio qui avait fuité, il révéla avoir aidé le président Alpha Condé pendant l’élection présidentielle de 2010 à coup de millions de dollars.
De graves accusations difficiles à prouver et qui avaient tout de même été balayé d’un revers de la main par Conakry.
La Guinée prête à collaborer»
Ce mercredi 17 août le gouvernement guinéen a pris le devant des choses. Il a dit suivre «attentivement» le procédure judiciaire contre Samuel Mebiane devant le tribunal fédéral de Brooklyn dans un communiqué.
Il a promis de mener à son tour les investigations nécessaires en collaboration avec la justice guinéenne pour aider les autorités américaines à faire la lumière sur les allégations en lien avec la Guinée. «Le Gouvernement guinéen demeure à la disposition des autorités américaines, avec qui il a déjà collaboré et continue de collaborer étroitement, pour apporter toute l'assistance nécessaire à la procédure en cours aux Etats-Unis», a-t-il conclu.
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