Discours à la nation du P.M Jean-Marie Doré

En prélude de la publication dans les heures qui suivent, de la liste des membres du gouvernement d'union nationale mise en place dans le cadre des accords de Ouagadougou, le Premier ministre Jean-Marie Doré, s'est adressé hier à la nation, pour calmer les esprits qui commençaient ces derniers temps à s'échauffer, à cause du retard accusé dans la formation dudit gouvernement, que les guinéens attendent avec impatience pour mener à terme la transition de six mois, devant conduire à la tenue d'élections libres et transparentes.

Le discours intégral:

Suite au discours politique du président Sékouba Konaté lorsqu’il a pris en charge l’intérim du président Moussa Dadis Camara. Il a annoncé clairement son intention de contribuer fondamentalement à la démocratisation de notre société, à la lutte contre toutes les déviances et tous les travers sociaux afin que la Guinée retrouve sa place dans le concert des nations africaines et du monde. C’est suite à cela que dans le cadre des accords de Ouagadougou, il a demandé aux Forces Vives de lui proposer un premier ministre. Et j’ai été proposé à sa nomination. Il a ratifié le choix des Forces Vives par le décret me nommant dans les fonctions de premier ministre chef du gouvernement, président du conseil des ministres.

C’est vrai, un certain temps s’est écoulé depuis ma nomination le 21 janvier et maintenant. Et Partout on s’interrogeait des raisons profondes du retard mis à la désignation des membres du gouvernement. Souvenez-vous aussi qu’il est facile de nommer un gouvernement lorsqu’on gagne des élections. Mais former un gouvernement d’union nationale, c’est imposé au premier ministre de faire de larges consultations et le temps de la consultation a creusé sur la durée du temps qui s’est écoulé. Je demande excuse profondément auprès des populations et de tous nos partenaires au développement.

Le gouvernement que je forme aujourd’hui et dont la liste des membres va vous être communiquée, est caractérisé par l’impérieuse nécessité d’avoir à la tâche des hommes et des femmes considérés au seul point de vue de leur qualification. Sans doute, nous avons tenu compte de toutes les nécessités d’équilibre à tous les niveaux pour que chaque guinéen, chaque région de la Guinée, chaque préfecture se reconnaisse dans l’équipe qui va conduire pendant six mois la gestion de notre pays.

Ce gouvernement va s’atteler activement, résolument à régler tous les problèmes qu’il faut maîtriser pour que notre pays connaisse enfin des élections nationales libres, ouvertes, transparentes et crédibles. C’est la condition absolue de l’engagement de nos partenaires de la communauté internationale à œuvrer auprès de notre pays pour que nous puissions mettre en œuvre les moyens et les outillages nécessaires pour développer la Guinée.

Aussi longtemps que la Guinée restera à faire des élections truquées, à végéter dans le désordre, dans l’indiscipline, dans l’atelier, dans la rue, dans les casernes, dans les écoles, dans les bureaux, il ne sera pas possible d’obtenir la coopération des autres pour venir chez nous. C’est pourquoi, en exécutant ces tâches pour que nous ayons des élections libres et crédibles, en aidant le chef de l’Etat pour faire de notre Armée, une armée disciplinée bien structurée, nous allons nous atteler aussi à lutter par tous les moyens à notre disposition pour faire disparaître les inégalités qui sont la cause des graves distorsions dans les classes sociales.

Je prie les uns et les autres, chers compatriotes, pour que ce gouvernement soit soutenu bien qu’il ne soit pas parfait. La perfection n’est pas de ce monde. Mais nous avons été préoccupés par d’autres soucis d’avoir un gouvernement dans lequel chacun se reconnaît. C’est pourquoi, le gouvernement va entrer immédiatement en fonction et prendre à bras le corps les préoccupations fondamentales des guinéens. Il n’est pas là pour exécuter des plans de développement à long terme. Il doit faire des élections, restructurer l’armée et classer les cadres qui seront dévolus au gouvernement qui sortira des élections pour conduire la gestion de notre pays dans la compétition ouverte entre les nations africaines et du monde.

Je vous remercie infiniment.

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