Deux radios privées sanctionnées par le Conseil national de la communication : Reporters Sans Frontières dénonce les mesures liberticides du CNC
- Par Administrateur ANG
- Le 18/12/2012 à 14:57
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Reporters sans frontières exprime son inquiétude et sa déception suite à la décision du Conseil national de la communication, organe de régulation des médias guinéens, de suspendre temporairement l’émission "La ronde des journalistes", diffusée sur la station Planète FM, et de priver d’antenne le journaliste-animateur Mandian Sidibe. Une autre radio, Espace FM, a été mise en demeure pour son émission "Les grandes gueules".
"Ces sanctions traduisent une nouvelle fois la méfiance du Conseil national de la communication vis-à-vis des émissions interactives. La liberté de ton qui les caractérise et participe de leur succès auprès des auditeurs pose manifestement un problème aux autorités guinéennes. Bâillonner des radios privées est cependant un choix inadapté et rétrograde. Nous appelons le Conseil national de la communication à lever ces sanctions", a déclaré l’organisation.
Le 13 décembre 2012, le CNC a annoncé que le journaliste Mandian Sidibe serait interdit d’antenne pour une semaine. "La ronde des journalistes", l’émission qu’il anime et qui permet aux professionnels des médias de débattre de sujets d’actualité, est visée par une suspension de cinq semaines.
La radio Espace FM fait quant à elle l’objet d’une mise en demeure pour "violations répétées des règles d’éthique et de la déontologie dans son émission ’Les grandes gueules’". Ce programme est l’un des plus en vue de Conakry.
La suspension de l’émission "La ronde des journalistes" est consécutive à une plainte en "diffamation" déposée auprès du CNC par Fodé Idrissa Touré, alias "Briqui Momo", conseiller du président de la République.
Dans un communiqué, l’Union des radiodiffusions et télévisions libres de Guinée (Urtelgui) conteste au CNC la légitimité de ses décisions. L’organisation estime que "le fait diffamatoire invoqué dans ces deux décisions ne peut être valablement établi que par la justice. Seul un juge peut le qualifier comme tel et non le CNC".
Plus loin, l’Urtelgui regrette que "des cadres de l’Etat et des particuliers se cachent derrière le CNC pour se mettre à l’abri des critiques même fondées de la presse" et exige que ces décisions du CNC "soient purement et simplement levées".
Dans un rapport publié en juillet 2011 intitulé "Une page se tourne : espoirs pour la liberté de la presse au Niger et en Guinée", Reporters sans frontières avait déjà dénoncé l’excès de zèle du CNC et ses mesures liberticides.
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