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Des syndicalistes de l'éducation arrêtés pour « grève illégale »

Manif police

Les autorités guinéennes ont fait arrêter au moins trois responsables du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée à Conakry en fin de semaine. Détenus dans un lieu tenu secret, les sources gouvernementales et syndicales expliquent que leurs arrestations sont dues au "déclenchement d'une grève illégale".

La grogne des acteurs de l'éducation en Guinée fait déjà des victimes. Ce samedi 18 novembre 2017, au moins trois responsables du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) ont été arrêtés et conduit dans un lieu inconnu. D'après les sources officielles et du syndicat, les trois syndicalistes sont écroués pour « déclenchement d'une grève illégale ». « Trois camarades ont été arrêtés samedi soir alors qu'ils sortaient d'une réunion de négociations au bureau de l'ancienne secrétaire générale de la CNTG (confédération nationale des travailleurs de Guinée), ex-centrale unique et présidente du Conseil économique et social, Hadja Rabiatou Sérah Diallo », a déclaré Aboubacar Soumah, premier secrétaire général du SLECG. Selon le syndicaliste qui lui-même « vit caché depuis mercredi dernier », les trois responsables ont été conduit vers « une destination tenue secrète ».

Ces événements surviennent alors le SLECG subit actuellement des querelles intestines. Une partie du syndicat avait appelé à une grève générale illimitée depuis le début de la semaine dernière, paralysant ainsi en partie le système éducatif où plusieurs écoles lycées et collèges du pays sont perturbés par l'absence de professeurs à la grande désolation des élèves. Ceux-ci ont provoqué des violences dont des affrontements avec les forces de l'ordre, débouchant sur d'importants dégâts matériels dans la capitale guinéenne.

A en croire les sources syndicales, les grévistes réclament l'application totale et intégrale du statut particulier de l'éducation qui prévoit une augmentation de l'indice et de salaires obtenus sous le régime de feu le général Lansana Conté et confirmés en septembre 2016 lors des négociations gouvernement-syndicats de l'éducation.

Trouble à l'ordre public et grève illégale

Pour les autorités guinéennes, l'arrestation des trois responsables est justifiée. Dans une déclaration à la presse locale et internationale, le ministre guinéen de l'emploi, de la formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara, citant nommément les responsables syndicaux et dénonçant une grève illégale, a confié que « que Mohamed Doumbouya, Fodé Abass et Mohamed Kaba ont été accusés de trouble à l'ordre public et d'appel à une grève illégale (...) Cette grève a été déclenchée sans qu'un préavis ne soit déposé comme le stipule la loi ».

Depuis lundi 13 novembre 2017, la grève bat son plein dans le pays et semble être largement suivie. « Depuis le 13 novembre, la situation est sous-contrôle, tous les enseignants sont à la maison. Les élèves sont dans la rue parce qu'ils n'ont pas trouvé leurs professeurs en classe », a indiqué Aboubacar Soumah. Selon lui, les agissements du gouvernement pour les « intimider » n'a pas marché. « Le gouvernement a tout fait pour casser notre mouvement mais il a échoué. Et aujourd'hui le terrain nous a donné raison », a-t-il ajouté.

Source: La Tribune

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