Des querelles de clochers se font jour au sein de la classe politique à mesure qu'on approche du scrutin
- Par Administrateur ANG
- Le 15/08/2013 à 07:42
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Les principaux leaders de l'opposition guinéenne ont dû se retrouver ce mardi pour un huis clos qui avait pour but de recoller les morceaux, face à une montée de ton entre certains opposants, dans le cadre de la mise en place des alliances électorales.
On a ainsi entendu la semaine dernière des vertes et des mures entre l'ancien Premier ministre Lansana Kouyaté, leader du Parti de l'espoir et du développement national (PEDN) et le porte-parole de l'opposition républicaine Aboubacar Sylla, président de l'Union des forces républicaines (UFC). Le premier reprochant au second d'avoir signé une alliance avec l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), où il figure parmi les 5 premiers de la liste nationale déposée pour ces élections législatives, par le principal parti de l'opposition, sans en avoir informé les membres de l'Alliance pour la démocratie et le développement (ADP), dont il est le porte-parole. A ces piques lancées contre Aboubacar Sylla, par voie de presse, celui-ci a utilisé les mêmes moyens pour répondre à Lansana Kouyaté, en affirmant "être surpris et déçu des attaques de l'ancien Premier ministre contre l'ancien allié qu'il se trouve être". Il faut préciser que Sylla Aboubacar n'est pas le seul leader à rejoindre la liste de l'UFDG. Il y a aussi Mouctar Diallo, des Nouvelles forces démocratiques (NFD), qui a choisi de figurer aux côtés de Cellou Dalein Diallo, lors des prochaines joutes électorales.
Du coup, une autre alliance a vu le jour, regroupant des partis qui disent vouloir marquer leur distance avec les deux bords, en demeurant au centre. Celle-ci regroupe autour de Lansana Kouyaté, l'ancien Premier ministre Jean-Marie Doré de l'Union pour le progrès de la Guinée (UPG) et d'autres noms comme Kassory Fofana, leader de Guinée pour tous (GPT). La naissance de cette alliance dénommée AIG "Agir ensemble pour la Guinée" sonne le glas des anciennes alliances que sont le collectif pour la finalisation de la transition et l'Alliance pour la démocratie et le développement (ADP). Ces deux anciennes alliances ayant atteint leur but ultime à partir de la signature de l'accord global du 3 juillet dernier entre les parties prenantes au processus électoral. But qui était de parvenir à la tenue d'un scrutin contradictoire et régulier. C'est désormais à des alliances électorales que l'on assiste au sein de la classe politique guinéenne sur fond de "tension et d'intrigues". C'est le moins qu'on puisse écrire face à ce qui sévit dans les états-majors des partis politiques.
Il faut noter d'ailleurs la décision prise par un autre membre du Collectif, Fodé Mohamed Soumah, leader de la GéCi (Génération citoyenne) de quitter le navire de l'opposition républicaine. Dans une déclaration publiée à cet effet, Fodé Mohamed Soumah précise que " la GéCi ne fait plus partie de l'opposition républicaine depuis que sa préfiguration originelle s'est muée dans un processus politique qui devrait dessiner les contours d'un nouveau contrepouvoir au sein de la prochaine Assemblée Nationale". Il a tenu à ajouter que "l'opposition républicaine n'étant pas une alliance électorale mais politique, aucune de ses réunions ne concerne dorénavant son parti, d'autant que la date du scrutin a été fixée au 24 septembre." C'est pour éviter que ces clivages qui sont en train de naître au sein de l'opposition, n'affecte son unité, les opposants se sont retrouvés ce mardi pour laver le linge sale en famille. "Nous avons décidé de réitérer l'unité face au pouvoir ", a indiqué Cellou Dalein Diallo, le chef de l'opposition au sortir de cette réunion, a-t-on appris de sources concordantes. Cette rencontre a été également mise à profit par l'opposition pour faire le point sur les préparatifs des élections législatives.
Des inquiétudes furent soulevées durant cette réunion face à la "lenteur" des opérations de conception du fichier par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Une situation que l'institution aurait promis de corriger en faisant tourner son équipe 24 heures sur 24, afin de respecter le chronogramme électoral fixé au 24 septembre, rapportent nos sources.
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